Blake Geoffrion se souvient très bien du repêchage de 2006. C'était un jour de juin, à Vancouver. Il était là, dans les gradins, avec les membres de sa famille. Il se souvient des détails, des petits papillons dans l'estomac à chaque fois que Bob Gainey s'avançait au micro.

Dans sa tête, c'était clair: le Canadien allait prononcer son nom. Après tout, Bernard «Boom Boom» Geoffrion, son célèbre grand-père, avant été une star pour le club montréalais. Son père Danny Geoffrion avait été le 1er choix du Canadien (huitième au total) au repêchage de 1978.

Ne manquait plus que le p'tit dernier...

«Des Geoffrion ont déjà joué pour le Canadien auparavant, alors je me suis dit, pourquoi pas un autre?, explique le jeune homme de 23 ans en entrevue téléphonique. J'avais parlé avec des dirigeants du Canadien lors des journées d'évaluation de la LNH. Ils ne m'ont pas laissé croire qu'ils allaient me repêcher; je ne pense pas que les clubs font ça de toute façon. Je croyais juste qu'ils allaient me repêcher à cause de mon nom de famille.»

Finalement, Bob Gainey n'a jamais prononcé son nom ce jour-là. Ce sont finalement les Predators de Nashville qui l'ont appelé sur la petite scène, faisant de lui leur premier choix de 2006, lors du deuxième tour. Geoffrion a été le 56e à être sélectionné ce jour-là.

«Le Canadien avait trois choix avant même que les Predators ne prennent la parole au deuxième tour, se souvient-il. Je m'attendais à partir quelque part entre la fin de la première ronde et le début de la quatrième, et je croyais que le Canadien allait me choisir à cause de mon nom.»

Le Canadien a plutôt misé sur David Fischer, Ben Maxwell et Matt Carle avant que les Predators ne prononcent le nom de Geoffrion. «Mais je n'étais pas déçu, précise-t-il. C'était bien de pouvoir revenir là où tout a commencé pour moi. C'était super d'être choisi par les Predators, mon équipe locale.»

Car Blake Geoffrion est un produit du hockey mineur du Tennessee. Mais si. Il est né en Floride, mais il a donné ses premiers coups de patin sur les glaces molles de la grande région de Nashville, avant de se pousser au Wisconsin pour y jouer son hockey universitaire.

«Oui, il y a un réseau de hockey au Tennessee. Vous seriez surpris. Depuis la naissance des Predators, le sport y a fait des pas de géant. Il y avait un seul aréna dans la région de Nashville quand j'étais petit; maintenant, il y en a cinq ou six.»

Blake Geoffrion n'a donc jamais mis les pieds au Centre Bell... sauf à l'occasion d'une soirée à la fois spéciale et mémorable. C'était en mars 2006, quand le Canadien avait retiré le chandail de son grand-papa, qui venait tout juste de rendre l'âme.

«Plus jeune, j'entendais toutes ces histoires à propos de mon grand-père, combien il était tout un joueur de hockey. Je n'ai jamais réalisé à quel point il était immense jusqu'au moment où le Canadien a retiré son chandail. J'étais sur la glace au Centre Bell ce soir-là avec la famille, c'était très touchant. Je me souviens aussi de la réaction du monde de Montréal... Au resto, les gens insistaient pour payer notre facture.

«Je suis pas mal certain d'être la dernière personne à qui mon grand-père a parlé. J'étais très proche de lui. Mon père m'avait suggéré de l'appeler, et au bout du fil, mon grand-père a dit que le temps était venu... Il n'était pas du genre à me donner des conseils, mais il me rappelait toujours l'importance de bien se comporter à l'extérieur de la patinoire. Il insistait beaucoup là-dessus.»

Pression

Dur à dire si ce Geoffrion aura une longue carrière à l'image du grand-père. Depuis qu'il a été rappelé de la Ligue américaine, le 25 février, le jeune homme doit se contenter d'un peu moins de huit minutes de jeu par rencontre. Malgré ce temps de glace plutôt modeste, il a tout de même récolté six buts et une passe en 14 rencontres, incluant un match de trois buts face aux Sabres le 20 mars. «Je ne croyais pas jouer dans la LNH cette année», avoue-t-il avec sincérité.

Au fait, il pense encore un peu au Canadien... même si son père n'a sans doute pas de beaux souvenirs associés à Montréal. Étouffé par les comparaisons avec Boom Boom, Danny Geoffrion n'a disputé que deux saisons dans la LNH, l'une à Montréal et l'autre à Winnipeg.

«La pression à Montréal, croyez-moi, mon père m'en a déjà parlé, lance-t-il en terminant. Je sais que ça va être très spécial pour moi quand je vais enfin patiner au Centre Bell. Et qui sait, peut-être qu'un jour, je vais être un membre du Canadien...»



Ça ne s'améliore pas pour Marc Savard

C'est du moins ce qu'on raconte. Selon ESPN.com, l'attaquant des Bruins de Boston est toujours aux prises avec des symptômes liés aux commotions cérébrales. Dans son cas, il s'agirait de troubles de mémoire. Ce n'est jamais drôle, et c'est encore moins drôle quand on parle d'un joueur de 33 ans dont la carrière semble de plus en plus compromise.

Savard n'a pas joué depuis le 22 janvier, quand Matt Hunwick, de l'Avalanche, l'a envoyé tête première dans la bande.

La LNH aime bien nous rappeler que la majorité des commotions cérébrales sont le résultat de malheureux accidents, mais pour Savard, le coup de Matt Hunwick, et celui de Matt Cooke il y a un an, peuvent difficilement être considérés comme des accidents. Dans les deux cas, il s'agit en plein du genre de coups qu'on pourrait éliminer rapidement en imposant des amendes très lourdes, un peu comme on le fait dans la NFL.

Mais cette solution est beaucoup trop simple. En fait, les patrons de cette ligue vont explorer des dizaines de scénarios avant d'en arriver là. D'ailleurs, l'Association des joueurs ne veut rien savoir des suspensions et des amendes elle non plus.

C'est dommage, mais des Marc Savard, on risque d'en voir de plus en plus au cours des prochaines années.



Photo: AP

Marc Savard

Des nouvelles de Nabokov

Evgeni Nabokov est un cas. Gardien numéro un pendant neuf saisons à San Jose. Prend part à 71 rencontres (oui, 71) avec les Sharks la saison dernière. Disparaît. Dispute 22 rencontres dans la KHL cette saison. Disparaît encore. Signe un contrat d'une saison pour 570 000 $ avec les Red Wings en janvier... Mais les Wings doivent le soumettre au ballotage, et les Islanders de New York, ces casseux de party, le réclament.

Puis? Puis plus rien.

On le sait, Nabokov ne veut rien savoir des Islanders, et on peut difficilement le blâmer. Mais voici que le gardien de 35 ans tenterait d'en passer une p'tite vite aux Islanders. Selon SovSport, Nabokov s'entraîne présentement à Moscou, et viserait un retour au jeu avec l'équipe nationale russe la semaine prochaine.

Rien de moins.

On présume que monsieur veut prendre part aux prochains championnats du monde de hockey, présentés en Slovaquie à compter du 29 avril. Ces Championnats demeurent une excellente vitrine, et sans doute que Nabokov veut prouver à tout le monde qu'il n'est pas encore fini.

Mais que dira monsieur aux Islanders si jamais ces derniers lui posent des questions à propos des assurances? Nabokov demeure la propriété du club de Uniondale, ne l'oublions pas.

En attendant, Nabokov passe pour un joueur égoïste qui ne vaut peut-être pas les maux de tête qui viennent avec. Cette dernière décision ne fait qu'ajouter à une réputation qui n'est déjà pas très bonne.

Goldwater ne lâche pas le morceau

Dites-donc, les gens de Goldwater ne lâchent pas le morceau. Goldwater, c'est bien sûr ce groupe de l'Arizona qui veille aux intérêts des payeurs de taxe, et qui s'oppose aussi à la vente des Coyotes de Phoenix à Matthew Hulsizer, l'homme d'affaires de Chicago.

Eh bien, voici que les gens de Goldwater courtisent aussi les médias canadiens.

J'ai donc reçu un courriel de Goldwater vendredi, dans lequel on remet en question le processus de vente, et dans lequel on rappelle que les Coyotes n'ont jamais été un investissement rentable en Arizona. Le courriel nous invite aussi à joindre un membre de Goldwater pour toute question additionnelle...

Bien sûr que ça ressemble à de l'acharnement, et bien sûr que Gary Bettman doit rager à chaque fois qu'il entend parler de Goldwater. La stratégie du groupe est très claire: gagner la bataille de l'opinion publique, et pousser Gary Bettman à l'abandon. On raconte d'ailleurs que notre commissaire favori commence à en avoir plein le casque...

En attendant, la LNH commence à montrer des signes d'impatience envers les fans de Québec et les événements de couleur bleue. On le répète: la LNH préfère la discrétion à ceux qui font du bruit. À ce chapitre, la différence des stratégies de séduction entre Québec et Winnipeg est plutôt saisissante.

La question de la semaine dans ma boîte à courriel

«Est-ce possible que les joueurs en aient assez de Jacques Martin?»

C'est toujours possible. Mais je vais répondre à cette question par une autre question: sans le système défensif de Jacques Martin, où serait cette équipe?

Avec toutes ces blessures, je dirais au 13e rang, environ.

L'évidence de la semaine

Huer Scott Gomez

Bien sûr qu'il est surpayé. Mais voilà en plus qu'on raconte que monsieur n'est pas exactement un exemple de persévérance dans le gymnase. Misère.

La blague de la semaine (du mois, de l'année)

Le choix des trois étoiles par les partisans.

Carey Price, première étoile dans une défaite de 2-0 samedi soir contre les Capitals? OK, il faut que ça cesse.

Le gars qu'on avait oublié

Ben Maxwell

Première étoile du match contre les Sénateurs, dimanche à Atlanta. L'attaquant des Thrashers (et ancien choix de deuxième ronde du Canadien en 2006) a conclu le match avec un but et une passe.

Le gars qu'on avait oublié, prise deux

Chris Higgins

Deux buts et une passe dimanche pour les Canucks. Va-t-il enfin se mettre à jouer comme un premier choix?

Le gars qu'on a hâte de revoir

Sidney Crosby

On dit qu'il prend du mieux. De retour à temps pour les séries?

Le chiffre de la semaine

50

Avec leur victoire de dimanche à Columbus, les Canucks ont atteint la barre des 50 victoires en une saison, une première dans l'histoire du club.

La citation de la semaine

«Tant que tu ne gagnes pas la Coupe, tu n'as pas gagné la Coupe.»

Mike Babcock, entraîneur des Red Wings, à propos de Roberto Luongo, gardien des Canucks qui n'a effectivement jamais gagné la Coupe Stanley.

Photo: AP

Evgeni Nabokov