À sa quatrième saison chez les Blackhawks de Chicago, Corey Crawford n'a pas trop changé. Ses chiffres demeurent bons, il demeure le gardien de confiance de l'équipe et il garde cette tête froide qui lui a permis de gravir les échelons dans l'univers du hockey.

Mais il y a une chose qui a changé, tout de même: le gardien québécois n'a plus son complice de toujours à ses côtés.

Corey Crawford en convient volontiers: ce fut un choc que d'apprendre le départ de Stéphane Waite, l'été dernier. Waite avait été le seul entraîneur des gardiens qu'il avait connu chez les Hawks, et c'est en sa compagnie qu'il est devenu le gardien que l'on connaît, enfilant une bague de la Coupe Stanley en juin dernier.

Quand Waite a fini par dire oui au Canadien, cet été, Crawford a mis quelques jours à s'en remettre.

«Ce fut un choc, a-t-il reconnu avant le match d'hier soir contre le Canadien. On ne veut jamais avoir à vivre ça. On ne veut jamais voir partir un gars avec qui on a grandi dans les rangs professionnels. J'ai grandi avec lui, on a gagné la Coupe Stanley ensemble... ce fut difficile d'apprendre la nouvelle. Mais c'est ça, le hockey.»

Le gardien de 29 ans reconnaît que sa rencontre avec Stéphane Waite à Chicago a eu un impact immense sur la suite des choses.

«Ça a changé ma carrière, répond-il sans hésiter. Il a tout fait pour moi. Ça m'a changé comme gardien, mais aussi comme personne, alors... Comme j'ai dit, ce fut difficile de le voir partir.»

C'est maintenant l'ancien gardien Steve Weeks qui est l'entraîneur des gardiens chez les Blackhawks, tandis que Waite se charge de la carrière de Carey Price chez le Canadien.

On aura deviné que le travail de Waite avec le gardien du Canadien a été suivi de près en cours de saison par Crawford à Chicago.

«Je ne suis pas surpris de ce qui arrive au Canadien, a ajouté le gardien québécois. Steph, c'est un gars qui aime travailler sur la glace chaque jour, 20 minutes, 30 minutes avant tout le monde. C'est ça qu'il faut si tu veux gagner et que tu veux être le meilleur gardien possible. Stéphane est l'un des meilleurs entraîneurs de gardiens. Alors, je ne suis pas surpris du tout de ce qu'il a réussi à faire avec le Canadien, surtout quand on connaît le talent de [Carey] Price.»

Pendant que Price se dirige possiblement vers la meilleure saison de sa carrière, Crawford, lui, connaît une autre saison solide, même s'il a dû rater 10 matchs en décembre en raison d'une blessure.

«Ça m'a pris une couple de matchs avant de retrouver mon rythme après ça... J'ai raté environ un mois de jeu, et c'est dur de devoir suivre les matchs à la télé ou dans le vestiaire. Ça n'était pas plaisant, et j'avais vraiment hâte d'effectuer un retour. J'étais affamé.»

Crawford vise maintenant une autre bague, et un printemps aussi magique que le précédent, quand il a permis à son club de récolter la Coupe Stanley une deuxième fois en quatre saisons.

«Le plus important pour moi, c'est la constance, a-t-il conclu. C'est mon but à chaque match. L'idée, c'est d'arriver devant le filet et d'être le même gardien soir après soir.»