Alain Vigneault est en quête de sa 300e victoire dans la LNH, et un beau hasard fait en sorte qu'il pourrait la décrocher face à son ancienne équipe, ce soir au Centre Bell.

L'ancien pilote du Canadien a beau parler de l'importance des «deux points avant tout», il reste que ces 300 victoires évoquent un parcours sinueux qui lui font profiter de chaque moment.

«Je me sens privilégié de diriger une formation de la LNH car il n'y a que 30 emplois de la sorte dans le monde, rappelle Vigneault. Ce n'est pas facile d'en obtenir un et quand tu l'as, tu dois t'arranger pour le garder.

«Je connais plusieurs bons coachs qui n'ont pas de travail et qui ne reçoivent pas de retours d'appel. Pour ma part, j'arrive à ma cinquième année avec les Canucks et je sais que je suis dans la fenêtre où il me faut gagner cette année.»

Heureusement pour Vigneault qu'il a tout un arsenal à sa disposition!

Prenez l'avantage numérique, par exemple.

Pendant que l'attaque à cinq du Tricolore croupit au dernier rang de la ligue (6,4% d'efficacité), celle des Canucks affiche le meilleur rendement de la LNH à 29,4%. Leur efficacité grimpe même à 36% sur les patinoires adverses!

«On essaie d'envoyer plus de rondelles au filet», a expliqué Vigneault. Les jumeaux Sedin aiment passer et passer encore, mais (l'entraîneur-adjoint) Newell Brown les a convaincus de lancer plus souvent, ce qui rend les choses plus difficiles pour l'équipe qui se défend. »

Plus vraiment de faiblesses

Les améliorations apportées en supériorité numérique ne sont qu'une pièce de plus qui s'est ajoutée au puzzle des Canucks. On commence maintenant à bien voir le portrait d'ensemble!

Les Canucks, forts de six victoires consécutives, ont l'air de cette équipe que plusieurs identifient comme de sérieux prétendants à la Coupe Stanley.

«On avait déjà une bonne équipe l'an dernier, même si on a été déçus de perdre pour une deuxième année de suite en séries face aux Blackhawks de Chicago», a expliqué l'attaquant Alexandre Burrows, qui disputera son quatrième match depuis qu'il est rétabli d'une opération à l'épaule.

«C'est le sentiment de ne pas s'être rendu où l'on voulait aller, l'absence d'accomplissement qui a changé, a ajouté le Québécois de 29 ans. On a aussi ajouté quelques atouts importants à notre troisième trio ainsi qu'en défense.

«On n'a pas vraiment de faiblesse sur papier, mais on sait que ce n'est jamais facile de gagner et qu'on va se prendre si l'on prend ça relaxe un certain soir.»

Une défensive qui a la poisse

Il est vrai que le troisième trio des Canucks, maintenant composé de Raffi Torres, Manny Malhotra et Jannik Hansen, est venu ajouter de la profondeur à la formation.

Il en va de même à la ligne bleue, où les Canucks ne cessent d'être affligés par les blessures depuis des années.

«À chaque année on perd des joueurs en défense, constate Burrows. Ça remonte aux Jeux olympiques de Turin, où l'on avait perdu Matthis Ohlund et Sami Salo juste avant le dernier droit de la saison. Par la suite, il y a eu Ed Jovanovski, des malchances à Kevin Bieksa et Sami Salo, la commotion cérébrale de Willie Mitchell l'an dernier qui ne nous a pas aidée...»

«J'ai même pensé faire un retour au jeu cet été!» a lancé Alain Vigneault, un ancien défenseur des Blues de St-Louis.

Les Canucks n'ont pas pris de chance en ajoutant les défenseurs Dan Hamhuis, Keith Ballard et Ryan Parent dans les derniers mois.

Les trois hommes sont tous tombés au combat à un moment ou l'autre depuis le début de la campagne, mais Hamhuis est en mesure de revenir au jeu ce soir.

Les Canucks auront donc le loisir de laisser le vétéran Ballard dans les gradins. Tout un luxe...