Non, les Bruins n'y échappent pas. Malgré les succès du printemps, ils sont encore les «bons vieux» Bruins. Et cela n'est pas un compliment. Loin de là.

Ici à Boston, l'expression est partout. On l'entend à la radio, on la remarque dans les pages des journaux, elle se retrouve au centre des conversations quand on parle de hockey. Les «bons vieux» Bruins, ça veut dire les Bruins de toutes les déceptions. Les Bruins qui passent près du but, qui font naître l'espoir d'une conquête... mais qui, inévitablement, finissent par s'écraser.

Comme d'habitude.

Dans une ville où les champions ont été nombreux récemment-tour à tour, les Patriots, Celtics et Red Sox ont tous été couronnés-les Bruins font figure d'éternels perdants. Ils n'ont pas touché à la Coupe Stanley une seule fois depuis 1972, mais à Boston, ce n'est pas tout ce que l'on retient. On retient en premier les effondrements spectaculaires. Comme celui de l'an passé, en séries face aux Flyers, après une avance de 3-0...

Ça explique peut-être pourquoi les Bruins n'ont pas toute la place qu'ils méritent dans les médias locaux. Les voici à un seul match de la grande finale, mais par ici, les Red Sox prennent beaucoup d'espace malgré tout...

Pour les Bruins, le septième match de ce soir face au Lightning prend donc une importance double: gagner pour aller en grande finale, bien sûr, mais aussi gagner pour effacer cette mauvaise réputation.

L'entraîneur Claude Julien, lui, préfère ne pas penser à tout ça.

«Nos gars ont juste à s'amuser, a-t-il lancé après l'entraînement du matin. Comme je l'ai déjà dit, il y a 27 équipes qui aimeraient être dans notre position aujourd'hui.»

Évidemment, ces Bruins ont bien peu à voir avec les Bruins du passé, ceux des années 1980 ou 1990 par exemple, qui passaient toujours si près du but. Mais ces Bruins-ci savent très bien ce qui est à l'enjeu, ce soir au TD Garden. Et ils savent très bien que des occasions comme celle-là, ça n'arrive pas si souvent.

«Je suis un jeune joueur, mais même à mon âge, on ne sait jamais si on va obtenir une autre chance comme celle-là», a reconnu l'attaquant Milan Lucic.

Même chose du côté de Tyler Séguin. «Ce match sera peut-être le seul septième match d'une finale de conférence que je vais disputer de toute ma carrière», a-t-il admis.

En guise de conclusion, Claude Julien a offert ces mots: «Il faut aller sur la glace ce soir et tout donner. C'est aussi simple que ça. Si on ne le fait pas, ce sera comme une journée ratée.»

Une journée ratée... et une autre occasion ratée. Si les Bruins veulent changer leur image et changer de peau, cette fois, ils ne peuvent se permettre de rater leur coup.