C'est clair, ça commence de plus en plus à ressembler à 2004 dans les rues de Tampa.

Il y a des signes qui ne mentent pas. Par exemple, ce groupe de rock qui joue les tubes de l'heure juste à l'entrée du St. Pete Times Forum avant les matchs. Ces bannières aux couleurs du club que l'on voit un peu partout au centre-ville. Ces fans qui insistent pour porter le maillot officiel malgré ce soleil combien intense. Cette ambiance de fête aux abords de l'aréna les soirs de match.

Tampa, avant tout une ville de football, est redevenue une ville de hockey ces jours-ci.

Et cela fait grandement plaisir à Dave Andreychuk.

«Ça rappelle 2004, explique l'ancien joueur du Lightning, devenu analyste à la télé. Les gens n'attendaient que ça, je crois. Ils voulaient revivre ce qu'ils avaient vécu en 2004. Les dernières années ont été difficiles, mais là, tout le monde à Tampa se rappelle ce que c'était en 2004. C'est incroyable de voir ça.»

En 2004, bien sûr, le club de Tampa avait vécu un printemps mémorable, au point de soulever le précieux trophée de Lord Stanley en juin. Par ici, personne n'a oublié ces jours heureux, et ce n'est pas pour rien que dans le vestiaire de l'équipe, les photos de cette conquête sont accrochées un peu partout.

Parce que par ici, 2004 demeure une année magique. Une année symbolique.

«À Tampa, ce n'est pas compliqué, a ajouté Dave Andreychuk. Il faut que le club gagne. Point final. Sinon, les gens vont faire autre chose. Il y a le baseball, le football, un club de la NBA à une heure de route, il y a la plage... C'est difficile d'avoir des fans ici. Ils veulent que le club gagne, qu'il soit compétitif. C'était le cas en 2004, et je me souviens de cette ambiance incroyable...

«C'est la même chose maintenant, et on voit bien que tout le monde ne parle que de hockey. Dans les journaux, le Lightning fait les manchettes devant le club de baseball. Je dois dire que c'est rare.»

Andreychuk voit des similitudes avec 2004 dans les rues, dans les gradins de l'aréna, mais il en voit aussi sur la glace.

«À commencer par le gardien... En 2004, notre gardien (Nikolai Khabibulin) avait été très fort, et cette fois, c'est au tour de Dwayne Roloson de faire des arrêts cruciaux. Le Lightning d'aujourd'hui a un bon mélange de jeunes joueurs et de vétérans, et c'est en plein ce que nous avions également en 2004.»

Le Lightning d'aujourd'hui, c'est Roloson, mais c'est aussi les joueurs de soutien, les gars moins connus qui profitent de l'occasion pour se faire remarquer. C'est le troisième trio de l'équipe, composé de Dominic Moore, Sean Bergenheim et Steve Downie, qui a au total amassé 13 points lors de ce balayage contre les Capitals de Washington.

Bien sûr, il y a un lien assez évident entre le Lightning d'il y a sept ans et celui d'aujourd'hui: Vincent Lecavalier et Martin St-Louis.

«Les deux leaders, rajoute Andreychuk. Ces deux-là parlent avec les plus jeunes, ils leur expliquent comment c'était en 2004, les sacrifices que les joueurs ont dû faire pour aller chercher la Coupe Stanley. Je me souviens que cette saison-là, on bloquait des lancers, on gagnait nos mises en jeu, on contrôlait le jeu... C'était la recette de notre succès, et c'est aussi la recette qui est utilisée cette saison.»

Le Lightning attend maintenant le gagnant de la série entre les Bruins de Boston et les Flyers de Philadelphie. Les Bruins, qui mènent 3-0, auront la chance d'en finir ce soir. Ensuite, les joueurs du club à l'éclair pourront peut-être se mettre à rêver d'une place en grande finale.

En attendant, à Tampa, on fait la fête comme si c'était 2004.