L'ancien bras droit de Bob Gainey chez le Canadien, Julien Brisebois, jouissait déjà d'une belle réputation dans le monde du hockey au Québec.

Son travail est désormais reconnu au-delà de nos frontières, et de façon spectaculaire. Le magazine Hockey News vient de le nommer personnalité la plus influente du monde du hockey chez les moins de 40 ans.

«C'est flatteur», a dit au bout du fil cet homme de hockey discret qui a quitté l'organisation montréalaise l'été dernier pour agir à titre de directeur général adjoint de Steve Yzerman à Tampa Bay.

«Je ne m'y attendais pas, ça sort un peu de nulle part. Je sais que les gens de l'organisation sont heureux pour moi. Ça rejaillit sur Steve Yzerman, notre propriétaire Jeff Vinik et tous nos gens de hockey. Je suis flatté d'avoir été choisi pour faire partie de ce groupe d'hommes de hockey à Tampa et qu'on reconnaisse la contribution que j'apporte à l'organisation du Lightning.»

Yzerman ne tarit pas d'éloges à l'égard de son adjoint dans le long reportage du Hockey News consacré à Julien Brisebois, 33 ans. «Il ne fait aucun doute qu'il pourrait devenir un jour directeur général d'un club de la LNH, a dit le DG du Lightning. Non seulement sa compréhension de la convention collective est impressionnante, mais malgré son expérience en finances, il connaît son hockey, il sait de quoi il parle.»

Julien Brisebois renvoie les fleurs à son patron. «Je respecte tellement Steve et son opinion. Son leadership constitue son principal atout. Un bon DG va être en mesure de nous communiquer sa vision, de s'entourer des bonnes personnes pour mettre ses plans à exécution et sur tous ces plans, Steve est exceptionnel. J'ai quitté Montréal parce que je voulais vivre une aventure différente pour parfaire mon bagage d'expériences et je suis en train de le faire de façon très positive avec Steve dans un marché où il y a des choses à rebâtir. Steve est sympathique, drôle, compétitif, mais aussi, surtout, un très bon communicateur.»

Rien ne destinait pourtant Julien Brisebois au monde du hockey. Tout en jouant à l'arrêt-court au baseball - il a participé à des camps régionaux avec les Expos, les Blue Jays de Toronto et les Dodgers de Los Angeles -, il a brûlé les étapes à l'école pour se retrouver très vite au sein du cabinet d'avocats Heenan Blaikie, où il a été affecté à des dossiers d'arbitrage salarial pour des clubs du baseball majeur et de la LNH. D'où ce premier contact avec le Canadien.

En 2001, André Savard a été nommé DG du Tricolore et a restructuré l'organisation. Il a nommé Trevor Timmins responsable du recrutement et sollicité les services de Brisebois pour les aspects fiscaux et juridiques de son travail. Savard l'a pris sous son aile et l'a invité à participer à des tournées de recrutement en sa compagnie en Ontario, au Québec et aux États-Unis. Il l'a amené au repêchage. Brisebois a assisté à une multitude de matchs de ligues collégiales, juniors et professionnelles en compagnie des hommes de hockey du CH. Il n'a pas hésité à poser des questions et il a pris des notes. Beaucoup de notes.

Quand Bob Gainey est entré en poste deux ans plus tard, Brisebois avait déjà acquis le bagage nécessaire pour gravir les échelons. Il est devenu le directeur général des Bulldogs de Hamilton. Il a travaillé un an avec Guy Boucher (qui vient au 73e rang de la liste des hommes les plus influents du hockey selon Hockey News, tous âges confondus) et lorsque celui-ci a été nommé entraîneur-chef du Lightning, Brisebois a suivi peu de temps après.

Le Canadien aura eu le mérite de leur donner une première chance dans le hockey professionnel, mais a perdu en revanche deux brillants hommes l'été dernier.