Le plan de match des Capitals de Washington sur la glace est d'envahir le filet du Canadien. À l'extérieur de la patinoire, c'est d'entrer dans la tête de leurs opposants.

Les joueurs du Tricolore ont eu des façons différentes de réagir aux salves d'Alexander Ovechkin, en particulier celle concernant Jaroslav Halak. Le principal intéressé, qui ne s'était pas adressé aux médias au terme de la défaite de 6-5 à Washington, ne l'a pas fait davantage dimanche, se contentant de faire savoir qu'il n'était pas intéressé à entreprendre une guerre de mots avec Ovechkin.

Ses coéquipiers, eux, ont haussé les épaules devant les paroles de la super-vedette.

«Je n'ai jamais vu Jaro trembler et cela ne m'inquiète pas du tout, a indiqué Michael Cammalleri. C'est un type calme et parfaitement en contrôle de lui-même devant son but.»

«La guerre, c'est sur la glace qu'elle doit avoir lieu et on va la garder là», a pour sa part soutenu Marc-André Bergeron. «Ça ne donne rien de commencer à s'insulter.»

Bergeron n'est pas davantage tombé dans le panneau à l'égard des propos d'Ovechkin qui le concernaient après le match de samedi. Le gros numéro 8 disait que le fait d'avoir appliqué des mises en échec en début de rencontre l'avait aidé.

«Ça a été bon pour moi mentalement de frapper en premier Bergeron, un gars qui n'est pas très fort», a dit Ovechkin. La réplique de Bergeron?

«Il a bien raison dans le fond, je suis plus petit que lui, a rigolé le petit défenseur. Je devrais faire attention!»

Non seulement le Tricolore laisse parler Ovechkin, mais c'est d'un oeil amusé que Cammalleri le regarde aller.

«C'est bon pour le sport. Le hockey a changé quelque peu. Autrefois, on dirait qu'il ne fallait jamais dire quoi que ce soit. On se laisse beaucoup plus aller aujourd'hui, mais je n'ai pas de problème avec des personnalités comme celle d'Alex Ovechkin.

«Ovechkin est un gars candide qui dit ce qu'il pense et cela ajoute du piquant. Cela permet à la série de prendre un peu les allures d'un roman-savon avec ses bons et ses méchants!»

Un match déterminant

L'important, dans cette petite guerre psychologique, c'est de s'assurer que Jaroslav Halak sera à la hauteur pour le troisième match. Un match qui pourrait bien être le plus déterminant de sa carrière jusqu'à maintenant. «Jaro a connu un assez bon match samedi, a soutenu Brian Gionta. C'est le reste de l'équipe qui s'est assise sur son avance et qui a donné aux Capitals des opportunités de marquer.

«Aucun des buts qu'il a accordés n'était des mauvais buts.» Y a-t-il quelque chose qu'un vétéran puisse dire à Halak pour aider à sa confiance pour la suite de la série?

«Je ne connais rien aux gardiens, a répondu Scott Gomez. Ça prend des couilles pour aller le voir, lui dire ce que tu penses et ce qu'il devrait faire de différent.

«Jaro est un professionnel qui a été dans de gros matchs pour son pays. Et c'est lui et Carey Price qui nous ont amenés ici.»

Mieux protéger Halak

Cela dit, le Tricolore devra trouver une façon de limiter les assauts dont le Slovaque est victime devant son filet. «On devra avoir un bon jeu de position défensivement, a dit Jacques Martin à ce sujet.

«Mais le plus important, c'est que l'on a confiance que les officiels donneront les infractions nécessaires lorsque la situation se présentera.»

Scott Gomez, lui, n'est pas dérangé par le fait que les Caps cherchent à tout prix à déranger Halak dans son demi-cercle. «Ce sont les séries éliminatoires et nous aussi nous pouvons foncer vers le filet adverse», a-t-il répondu. «Cette circulation est normale en séries. Il y a des joueurs qui tombent et qui, par accident, touchent le gardien», a ajouté Marc-André Bergeron, pince-sans-rire.

Une série trois de cinq

Le Canadien a perdu un gros match en laissant filer une avance de 4-1, samedi. D'aucuns pensent que ce deuxième match pourrait avoir lancé les Capitals pour de bon. Or, un revers n'est qu'un revers, entendait-on au Centre Bell dimanche.

«Les équipes qui apprennent le plus vite de leurs défaites sont celles qui ont le plus de succès», a indiqué Gomez. «Il y a des choses que nous devons corriger et c'est sûr que c'est décevant d'avoir perdu une avance comme celle-là, a ajouté Brian Gionta. «Mais la série est égale et ça devient un trois de cinq pour lequel nous avons l'avantage de la patinoire.»