Justin Williams a recommencé à patiner. Du coup, il a retrouvé le sourire.

Un sourire qui s'était effacé de son visage deux jours avant l'ouverture du camp d'entraînement des Hurricanes de la Caroline, en septembre dernier.

«J'effectuais des exercices en gymnase. Je courais, stoppais net et repartais dans l'autre direction. J'ai entendu un bruit provenant de ma cheville droite et je me suis retrouvé sur le dos sans trop comprendre ce qui arrivait», a raconté Williams à son retour au vestiaire hier.

La réalité l'a vite rattrapé: rupture du tendon d'Achille.,, et une absence de quatre à six mois.

«Je dois dire que j'en ai pleuré un coup. Que j'ai eu des pensées noires et que je me suis même demandé si ma carrière n'était pas compromise. Quelle équipe de la LNH veut d'un gars qui traîne l'étiquette d'un joueur fragile», a ajouté l'attaquant de 27 ans.

Il faut dire qu'à ce moment, Williams complétait sa réhabilitation après avoir raté les 45 dernières parties de son équipe l'an dernier en raison d'une grave blessure à un genou. En 2002-2003, sa saison avait aussi été compromise par des blessures successives à une épaule et à un genou.

Mais voilà! Huit semaines et demie après l'intervention, Williams, le premier choix des Flyers de Philadelphie au repêchage de 2000, est de retour sur la patinoire.

«On dit que je suis en avance mais, personnellement, je trouve que je commence à être pas mal en retard. Je n'ai pas joué depuis le 20 décembre dernier. Mais le simple fait de rentrer au vestiaire et de voir que mon nom est encore accroché à mon casier me donne une source de motivation extraordinaire.»

Retrouver l'équilibre

S'il patine avec les autres blessés depuis jeudi, Justin Williams sait qu'il a encore des grands coups de patin à donner avant de pouvoir réintégrer la formation.

«Je dois retrouver mon équilibre. C'est ce qui me manque le plus pour le moment. La force du mollet droit reviendra avec l'entraînement. Comme la forme physique en général. Mais j'ai plus de difficulté avec mon équilibre», a expliqué Williams, qui ne craint pas une autre rupture.

«Une blessure comme celle que j'ai subie peut entraîner la fin d'une carrière au football, au basketball où dans tout sport qui exige des arrêts, des départs et des changements brusques de direction. Le fait d'avoir ma cheville protégée dans un patin me rassure un peu. Je suis toutefois un peu fataliste. Je ne patinerai pas en me demandant continuellement si le tendon va encore se rompre.»

Williams a raté hier une 19e partie cette saison. Il en ratera encore plusieurs.

Peut-être en janvier

Mais l'entraîneur-chef Peter Laviolette sait qu'il pourra compter sur son ailier droit cette année. «On va lui donner tout le temps pour se remettre complètement. Mais l'idée de le revoir avec nous en janvier n'est pas complètement folle. Ce serait tout à son honneur, car on pensait qu'il raterait jusqu'à six mois de la saison.»

Obtenu des Flyers de Philadelphie en retour de Danny Markov, en janvier 2004, Williams totalise 121 buts et 306 points en 459 matchs dans la LNH. Il a contribué à la conquête de la Coupe Stanley en 2006 avec 18 points en 25 matchs.

Son absence aide la cause du Canadien puisqu'il est le meilleur des Hurricanes contre Montréal, revendiquant six buts et 24 points en 24 matchs en carrière contre le Tricolore.