Les nouveaux propriétaires du Lightning de Tampa Bay passaient leur premier examen ce week-end à Prague.

Ils n'ont pas cessé de claironner, cet été, qu'ils auraient une formation redoutable à la suite de tous les changements qu'ils ont effectués, que leur plan a été minutieusement préparé et qu'ils n'aiment pas qu'on les compare à des enfants seuls dans un magasin de jouets.

Certains y croient, de toute évidence, puisque l'ancien entraîneur (du Lightning), Steve Ludzik, leur prédit une conquête de la Coupe Stanley, tandis que le chroniqueur Al Strachan les voit en finale.

Deux matchs ne font pas une saison, évidemment, mais les lacunes du Lightning, que la plupart des observateurs avaient identifiées avant l'ouverture de la saison, ont été exposées au grand jour.

La défense est fragile comme on s'y attendait. Au point où les joueurs des Rangers pouvaient entrer dans la zone adverse comme dans du beurre. Au point où les vedettes de l'équipe, Lecavalier, St-Louis et compagnie, ont passé deux matchs à attendre qu'on leur remette le disque sur la palette... ce qui ne s'est pas produit souvent.

Barry Melrose a eu le culot, après le deuxième match, de remettre en question l'effort de ses joueurs de premier plan, incluant Vincent Lecavalier, alors que tous ceux qui ont vu ces deux matchs ont pu comprendre que l'attaque était paralysée par un jeu de transition inefficace.

Drôle d'idée, en plus, de planter publiquement le capitaine de l'équipe quand celui-ci avait peine à soulever son épaule blessée il n'y a pas trois semaines.

Tampa a compté seulement deux buts en deux matchs. En a accordé seulement quatre, mais ces deux défaites de 2-1 auraient été encore plus déshonorantes si les gardiens Mike Smith, puis Olaf Kolzig, n'avaient pas fait des miracles. New York a dominé 41-21 au chapitre des tirs dans le premier match et 39-19 dans le second. En termes clairs, les joueurs du Lightning n'ont pas touché à la rondelle du week-end.

Les propriétaires Oren Koules et Len Barrie parlent d'un plan minutieusement étudié. Ils ont échangé cet été le défenseur numéro un Dan Boyle (qui voulait rester) de façon irrespectueuse pour obtenir le jeune Matt Carle des Sharks. Puis on a ajouté à cette brigade défensive un autre jeune, Andrej Meszaros. Mais on a vite réalisé qu'il manquait un élément à la ligue bleue et on a fait signer un contrat à la dernière minute au vétéran de 37 ans Jamie Heward, revenu dans la LNH l'hiver dernier après plusieurs saisons en Europe.

Improvisation

Melrose a utilisé Carle 30 minutes lors de la première rencontre et Meszaros 29 minutes lors du second match. C'est placer des jeunes dans des situations délicates, et dans un rôle auquel ils ne sont pas habitués. Carle, qui avait obtenu 42 points à sa première année à San Jose il y a deux ans, n'a pas une vilaine vision du jeu. Mais il est incapable de gagner une bataille à un contre un, ce qui a incité les Sharks à le laisser souvent dans les gradins l'an dernier. Il ne semble pas avoir changé. Et Meszaros n'est pas un quart-arrière.

Hier, le Lightning a obtenu le défenseur Lukas Krajicek des Canucks en retour de Shane O'Brien et Michel Ouellet. Ce n'est pas vilain. Mais un échange après deux matchs, en plus de l'embauche tardive de Heward, nous porte à croire que ça sent l'improvisation à plein nez à Tampa.

Les Red Wings avaient pourtant montré à tous que les championnats se gagnent d'abord avec une défense solide qui excelle dans le jeu de transition. Les nouveaux propriétaires ont fait le contraire en détruisant la défense pour essayer de se bâtir une attaque.

Les choses peuvent évidemment changer. On le souhaite. Sinon, Vincent Lecavalier va vite réaliser qu'il a fait une gaffe de signer un contrat de 11 ans avec cette équipe...