À son dernier match avec les Devils du New Jersey, en séries éliminatoires contre les Hurricanes de la Caroline, le mois dernier, le défenseur droitier Damon Severson a joué 16 min 16 s. Le défenseur le plus occupé du groupe, John Marino, en a disputé le double, 30 min 36 s.

Severson a été un pilier pendant la longue traversée du désert des Devils. Mais depuis l’arrivée de Dougie Hamilton en 2021, puis celle de Marino, un droitier comme Hamilton, la saison suivante, il était relégué au sein de la troisième paire.

Marino, un cadeau des Penguins de Pittsburgh et de son directeur général déchu Ron Hextall, puisqu’il a coûté seulement Ty Smith, toujours dans la Ligue américaine, était employé systématiquement contre les meilleurs trios adverses. Hamilton, lui, était employé sur la première vague en supériorité numérique.

Avec la présence de Hamilton et Marino et la promotion éventuelle du jeune Simon Nemec, deuxième choix au total en 2022 derrière Juraj Slafkovsky, les Devils allaient laisser Severson tâter le marché des joueurs autonomes sans compensation. Son départ allait en outre libérer 4,1 millions sur la masse salariale et donner au directeur général Tom Fitzgerald une marge de manœuvre supplémentaire pour retenir le jeune attaquant Timo Meier.

Le directeur général des Blue Jackets de Columbus, Jarmo Kekalainen, a fait un cadeau supplémentaire à Fitzgerald en lui cédant un choix de troisième tour en 2023 pour obtenir les droits exclusifs de négociation avec Severson.

Les discussions n’ont pas été très longues. À bientôt 29 ans, Severson est désormais plus riche d’un contrat de huit ans moyennant 50 millions, soit 6,25 millions par saison.

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Damon Severson

Severson touchera un salaire comparable à celui du défenseur numéro un des Jets de Winnipeg, Josh Morrissey, 76 points en 78 matchs la saison dernière, Kris Letang, 41 points en seulement 61 matchs, Hampus Lindholm, le nouveau pilier des Bruins avec Charlie McAvoy, 53 points l’an dernier, Justin Faulk, des Blues, 50 points, et son coéquipier, le colosse Colton Parayko. Aucun de ces défenseurs ne joue moins de 22 minutes par rencontre.

Il y a aussi des joueurs surpayés dans cette catégorie : Travis Sanheim, Tyler Myers, Ryan Pulock, Jeff Petry et Nate Schmidt.

Kekalainen vient donc de greffer à son top quatre défensif un autre défenseur en régression. Ivan Provorov a vu son temps d’utilisation chuter de presque deux minutes cet hiver comparativement aux saisons précédentes. Il a obtenu 27 points l’an dernier, sa plus faible production depuis 2019 (il en avait amassé 26 il y a trois ans, mais sur 56 rencontres).

Si Severson a coûté un modeste choix de troisième tour, Kekalainen a cédé le 22e choix au total en 2023 et un choix de deuxième tour en 2024 pour Provorov. Au moins, les Kings de Los Angeles, le troisième club dans la transaction, retiennent 30 % du salaire annuel de 6,75 millions de Provorov pour encore deux saisons.

Les Blue Jackets ont amélioré leur équipe, il faut l’admettre. Le top quatre défensif devrait l’an prochain être constitué de Zach Werenski, l’un des meilleurs défenseurs gauchers de sa génération, Provorov, Severson et Adam Boqvist, 22 ans, huitième choix au total en 2018, obtenu dans la transaction pour Seth Jones.

Le jeune David Jiricek, sixième choix au total en 2022, fumant dans la Ligue américaine l’an dernier, avec 38 points en 55 matchs à seulement 19 ans, fera sans doute la lutte à Boqvist du côté droit.

Columbus demeure un club fragile. Les deux premiers centres, Boone Jenner et Jack Roslovic ne se situent pas parmi l’élite de la LNH. À moins que l’on ne mute le jeune Kent Johnson, 20 ans, cinquième choix au total en 2021, 40 points à sa première saison l’an dernier, à sa position naturelle.

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Leo Carlsson

Un autre jeune premier pourrait s’ajouter dès l’an prochain au centre si les Jackets repêchent Leo Carlsson au troisième rang dans quelques semaines. Carlsson joue déjà dans les rangs professionnels en Suède.

Leur gardien numéro un, Elvis Merzlikins, vient de connaitre une saison catastrophique, avec une moyenne de 4,23 et un taux d’arrêts de ,876. Mais Kekalainen nous réserve peut-être une autre surprise à ce chapitre.

Peut-être les Blue Jackets profiteront-ils de l’affaiblissement d’anciennes puissances comme les Penguins et les Capitals dans leur section et se faufileront-ils en séries. Mais on compte encore dans la Métropolitaine les Hurricanes, les Devils, les Rangers et les Islanders.

Le noyau de jeunes des Blue Jackets est prometteur. Mais pour l’instant, Kekalainen demeure un DG impulsif et pressé qui a surpayé pour accélérer ses chances de succès. Voyons si on criera au génie dans un an.

On croit toujours en Zadina à Detroit

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Filip Zadina (11)

Sixième choix au total en 2018, l'attaquant Filip Zadina aurait encore un avenir à Detroit malgré son début de carrière difficile, écrit Bob Duff, du site detroithockeynow.com.

Le pauvre Zadina, désormais âgé de 23 ans, a disputé seulement 30 matchs l’an dernier en raison de blessures, et obtenu sept points. Il a connu sa meilleure saison l’année précédente avec 24 points en 74 matchs.

La direction des Wings apprécie néanmoins la résilience dont le jeune homme a fait preuve pendant sa réadaptation et sa volonté d’apprendre et de s’améliorer.

« Il s’est baissé la tête et il a travaillé, a noté l’entraîneur Derek Lalonde. Il serait difficile de ne pas relever les efforts qu’il y a mis. »

On reproche souvent au Canadien d’avoir préféré Jesperi Kotkaniemi devant Brady Tkachuk, compte tenu de succès de celui-ci à Ottawa. Mais avant ce fameux repêchage de 2018, une majorité de fans du CH rêvaient plutôt à Zadina, avec le troisième choix, après sa saison de 82 points, dont 44 buts, en seulement 57 matchs avec les Mooseheads d’Halifax…

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