La relation entre Pierre-Luc Dubois et les Jets de Winnipeg a pris un nouveau virage jeudi. Non seulement le Québécois refusera-t-il toujours de s’engager à long terme avec les Jets, il veut désormais quitter l’organisation cet été.

L’agent de Dubois, Pat Brisson, serait même prêt à contribuer à faciliter une transaction, nous apprend également le distingué Pierre Lebrun, dans sa chronique sur theathletic.com.

Cette nouvelle tournure des évènements impose une pression supplémentaire sur l’organisation du Canadien, dans l’éventualité où celle-ci souhaiterait mettre la main sur le jeune homme de 24 ans.

Le CH ne pourra plus se contenter d’attendre au 1er juillet 2024 et le cueillir sur le marché des joueurs autonomes sans offrir de joueurs en retour. Si Dubois est échangé cet été comme son clan et lui le souhaitent, il aura sans doute déjà signé une entente à long terme avec son nouveau club.

L’entourage de Dubois a déjà laissé sous-entendre le souhait du principal intéressé : il voudrait jouer pour le Canadien, l’équipe de son enfance.

Kent Hughes a évidemment refusé de commenter sur le cas Dubois lors de son point de presse de jeudi matin, en marge du camp d’évaluation des espoirs de la LNH à Buffalo, puisque les règlements le lui interdisent de parler d’un joueur appartenant à une autre organisation. Mais il a rappelé qu’il ne cherchait pas de solutions à court terme.

L’arrivée de Dubois accélérerait évidemment le processus de reconstruction chez le Canadien, sans pour autant affecter la pérennité de l’équipe. Il fêtera ses 25 ans dans une dizaine de jours, il possède un bon gabarit à 6 pieds 2 pouces et 205 livres, peut jouer au centre ou à l’aile et vient d’amasser 63 points en 73 matchs, 71 points au pro rata d’une saison complète.

Mais il y a aussi angles moins positifs à analyser de façon cartésienne. Dubois a joué pour deux équipes depuis ses débuts dans la LNH, Columbus et Winnipeg. Il a demandé à ces deux organisations de l’échanger. Que ses exigences soient justifiables ou pas, il s’agit quand même d’un élément à prendre en considération.

Comment réagira-t-il aux premières contrariétés à Montréal, que ça soit au plan son utilisation, de la pression médiatique ou des fans, de l’orientation de l’équipe, s’il y a lieu ?

Il y a également cette sortie de l’entraîneur des Jets, Rick Bowness, à la suite de l’élimination de l’équipe, fin avril. « Le même problème s’est produit en février quand on s’approchait du premier rang. Il faut avoir de la fierté. Leurs meilleurs joueurs ont été largement supérieurs aux nôtres. Même pas proche… »

PHOTO FRED GREENSLADE, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Rick Bowness s’adressant à Dylan DeMelo (2)

Il n’a pas nommé Pierre-Luc Dubois, mais on devine que le Québécois occupait ses pensées lors de son court, mais furieux point de presse.

Après un premier match prometteur, Dubois a été limité à deux points lors des quatre dernières rencontres. Il a aussi écopé de trois punitions mineures dans le troisième match, et une autre lors de la rencontre suivante, qui a mené au second but de Vegas deux secondes après son retour sur la glace.

Si Kent Hughes se résout à acquérir Dubois, il aura obtenu l’assurance que le jeune homme ne lui causera pas de problème et qu’il était justifié de demander un changement d’air.

Que vaut Dubois sur le marché ? Kevin Fiala a été échangé du Minnesota à Los Angeles l’été dernier après une saison de 85 points, dont 33 buts, en 82 matchs pour un choix de premier tour, 19e au total, et un solide espoir en défense, Brock Faber. Fiala n’a pas le gabarit de Dubois, mais celui-ci n’a pas l’explosivité du Suisse.

Sam Reinhart est passé de Buffalo à la Floride en 2021 pour un choix de premier tour, 28e au total, et le jeune gardien Devon Levi. Ce deuxième choix au total en 2014, âgé de 25 ans au moment de l’échange, amassait en moyenne 65 points par saison.

Timo Meier a été obtenu par les Devils du New Jersey à la date limite des échanges moyennant un espoir de premier plan, Shakir Mukhamadulin, un choix de premier tour en 2023 (26e au total), un choix de deuxième tour en 2024 et quelques jeunes vétérans de second ordre. Mais Meier, 26 ans, constituait un marqueur de 30 buts et plus désormais établi et a même atteint un sommet de 76 points en seulement 77 matchs la saison avant la transaction.

Céder aux Jets de Winnipeg le choix de premier tour obtenu des Panthers de la Floride (31e ou 32e au total selon le résultat de la finale), un espoir de l’organisation, Owen Beck, Logan Mailloux ou Jordan Harris pourrait constituer une offre acceptable. Peut-être aussi un vétéran pour permettre à Winnipeg de compenser à court terme la perte de Dubois. Mais pas touche à Lane Hutson !

La blague du jour !

Connor Bedard constitue sans doute le meilleur espoir de la LNH depuis Connor McDavid en 2015. Ça n’a pas empêché le directeur du recrutement chez les Blackhawks de Chicago, Mike Doneghey, détenteur du premier choix au total, de laisser planer un doute sur la décision de l’équipe.

PHOTO ABBIE PARR, ASSOCIATED PRESS

Connor Bedard

« Nous avons encore beaucoup de travail à faire, a-t-il déclaré mercredi à Buffalo. Bedard, Fantilli et Carlsson méritent tous d’être considérés à titre de premier choix au total. Ils ont tous leurs propres atouts. Ils possèdent tous une grande compréhension du jeu, mais certains ont un meilleur gabarit, d’autres plus rapides. Ils proviennent tous d’univers différents et ont surpassé les attentes. »

Petit farceur va…

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