Ce n’est pas si compliqué que ça, finalement.

Tout ce que ça prenait aux Panthers, pour remporter un premier match dans cette finale, c’était une prestation superbe de Sergei Bobrovsky, un but égalisateur de Matthew Tkachuk, une performance éteignoir d’Aleksander Barkov et un but gagnant de Carter Verhaeghe. Il suffisait d’y penser.

Dans ce gain crucial – le mot est faible – de 3 à 2 en prolongation, les vedettes floridiennes sont revenues à la recette qui les avait si bien servies au cours des trois premiers tours.

Tout ce beau monde, aussi bien le dire simplement, était dû.

Surtout Bobrovsky, qui marchait sur les eaux jusqu’à ce qu’il débarque dans le désert du Nevada – oui, voilà, où il n’y a pas d’eau, pas besoin de nous féliciter pour cette riche image. Huit buts accordés sur 46 tirs à ses deux départs à Vegas ont tôt fait d’éteindre son aura d’invincibilité.

Comme on pouvait s’y attendre, son entraîneur a gardé confiance et lui a redonné le filet pour ce match numéro 3, au cours duquel il a été quasi parfait. Il a seulement reçu 27 tirs, mais a surtout affiché sa prestance des dernières semaines de mai. Il n’a par ailleurs accordé aucun but à forces égales.

Tkachuk, ensuite, qui avec zéro minute de punition, a passé 14 et 22 minutes de moins au cachot, respectivement, qu’au cours des deux premiers duels de la série. Il n’a pas forcément connu un match transcendant dans son ensemble, mais il a encore explosé au moment opportun.

Son but égalisateur, inscrit alors que son gardien avait retraité au banc, est son deuxième des séries. En ajoutant ses quatre buts gagnants jusqu’ici, on peut dire que ce n’est pas si mal.

En outre, sur le but en prolongation, même si la rondelle arrivait presque de la ligne bleue, il était le dernier joueur devant Adin Hill, qui n’a compris ce qui lui arrivait qu’une fois l’objet derrière lui. Qui aurait cru que Tkachuk pouvait être si utile en étant sur la glace et non au banc des punitions ?

Affaire personnelle

Barkov, maintenant. Il avait déjà été meilleur que son équipe dans le duel précédent. Or, s’il existe un état de grâce pour un centre défensif, le Finlandais l’a atteint dans cette troisième joute.

Après deux rencontres, les noms de Jack Eichel et de Jonathan Marchessault étaient évoqués pour l’attribution du trophée Conn-Smythe, et c’est à se demander si, tel Michael Jordan, Barkov n’a pas décidé d’en faire une affaire personnelle. Jeudi, lorsqu’il était sur la glace à cinq contre cinq contre le dynamique duo des Knights, les Panthers ont dominé par 10 à 1 au chapitre des tentatives de tir. Aidé par le dernier changement à domicile, l’entraîneur-chef Paul Maurice a gagné haut la main cette opposition.

Verhaeghe, enfin. Après avoir marqué 42 buts pendant la saison, et inscrit trois buts gagnants au cours des présentes séries, il venait de passer cinq matchs sans marquer. On peut maintenant effacer l’ardoise. En incluant l’an dernier, il s’agissait de son septième filet victorieux en 29 matchs de séries. C’est évidemment un sommet dans la ligue.

La question que l’on se pose tous, maintenant : les vedettes des Panthers peuvent-elles reproduire cette recette encore trois fois ?

Elles ne sont évidemment pas seules à tirer l’équipe, mais après Sam Bennett et Sam Reinhart, on peut tirer un trait séparant le groupe des meneurs en attaque de celui des contributeurs occasionnels.

On vante constamment les équipes championnes pour leur « profondeur ». Difficile de s’émerveiller devant celle des Panthers, dont certains joueurs semblent être seulement présents pour habiter des chandails sur le banc – salutations ici à Colin White et Zac Dalpe.

En défense, la suite dépendra d’à quel point Brandon Montour est amoché ; même s’il a joué en prolongation, une blessure à une épaule l’avait privé de plusieurs présences en troisième période. Avec Radko Gudas qui a été ébranlé au match précédent, ça commence à faire beaucoup d’usure dans une même escouade défensive, qui compte aussi sur des valeurs plus ou moins sûres en Josh Mahura et Marc Staal.

Il n’empêche que les Panthers ont tout de même évité la catastrophe. Il s’en est fallu de peu, mais bon… Cette première victoire est maintenant derrière eux. Le soulagement est, on s’en doute, inestimable. Et on a vu ce dont ils étaient capables quand la confiance est de leur côté.

On a une série, dirait-on !

En hausse

Sergei Bobrovsky

Sa performance incarne exactement l’essence de cette rubrique. Il a rebondi après deux sorties ordinaires et a été excellent, voire dominant. Il a carrément sauvé son club en deuxième période.

En baisse

Mark Stone

Sur le but gagnant, il a raté sa couverture de Sam Bennett, qui a pu remettre le disque à Verhaeghe. Son trio, complété par Brett Howden et Chandler Stephenson, a fini le match à - 3.

Le chiffre du match

3

Le réseau Sportsnet a fait remarquer que Jonathan Marchessault est devenu, jeudi, le premier joueur depuis Dick Duff, en 1969, à inscrire des buts en avantage numérique dans chacun des trois premiers matchs de la série finale.