(Las Vegas) Matthew Tkachuk a ciblé Jack Eichel et lui a asséné une percutante mise en échec en plein milieu de la patinoire qui l’a projeté sur la surface glacée.

Eichel s’est rapidement relevé et s’est immédiatement dirigé vers le vestiaire, où il est demeuré pendant quelques minutes en fin de deuxième période du match no 2 de la série finale de la Coupe Stanley au grand effroi des Golden Knights de Vegas. Plutôt que de retirer son équipement, Eichel a effectué un retour au jeu en troisième période et mis la table pour le cinquième filet des sept inscrits par les Golden Knights dans un gain sans appel de 7-2 contre les Panthers de la Floride. La formation du Nevada a du même coup pris les commandes de la série finale 2-0, et elle n’est plus qu’à deux victoires de soulever le précieux trophée.

La mise en échec a beaucoup fait jaser dans le monde du hockey, mais il y a rapidement eu un consensus au sujet de sa légalité. Et puis Eichel s’est relevé et a joué de nouveau un rôle déterminant dans la victoire des Golden Knights, rappelant une fois de plus qu’il est important « de payer le prix » pour connaître du succès. Les joueurs, après avoir pris des nouvelles d’Eichel pendant l’entracte afin de s’assurer qu’il allait bien, ont répété cet adage sans arrêt.

« Ç’a été une très grosse collision, a admis Eichel. C’est un sport physique. Tu vas te faire frapper à l’occasion. Il faut rapidement tourner la page et continuer. »

Eichel a refusé de se plaindre de la mise en échec, et il a même pris une partie du blâme pour s’être placé en position précaire.

« Tu dois être conscient de ça, tu sais ? Tu dois garder la tête haute en tout temps », a-t-il rappelé.

Ce genre de mise en échec était monnaie courante dans la LNH il n’y a pas si longtemps, mais ça s’est estompé avec la tendance des joueurs à miser davantage sur le talent plutôt que la robustesse pour avoir le dessus sur l’adversaire.

Tkachuk, le meilleur marqueur des Panthers en séries éliminatoires et leur meneur, ne se gêne pas pour asséner de percutantes mises en échec qui pourraient changer l’allure d’un match. Il croit d’ailleurs, comme plusieurs de ses prédécesseurs, que les joueurs doivent se protéger en tout temps et qu’ils sont les seuls responsables de leurs malheurs.

« Peu importe qui tu es : tu ne devrais jamais couper vers le centre de la patinoire avec la tête baissée, a évoqué Tkachuk. Tu vas te faire frapper. Je me ferais frapper, moi aussi, si j’avais la tête baissée en plein milieu de la patinoire. Ça n’a rien de spécial. C’est un très bon joueur (Eichel), et les très bons joueurs peuvent se faire frapper, eux aussi. »

PHOTO JOHN LOCHER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Matthew Tkachuk

La mise en échec a paru encore pire puisque Eichel a semblé perdre l’équilibre une fraction de seconde avant le contact. Son casque a virevolté dans les airs et il a atterri de façon brutale sur la surface de jeu, avant de se relever péniblement en grimaçant.

Eichel a admis qu’il avait perdu le souffle sur le jeu, mais a assuré que la séquence paraissait pire qu’elle ne l’était en réalité.

« On ne veut jamais voir un gars comme Jack se faire frapper de la sorte, a dit son coéquipier québécois William Carrier. Il avait l’air mal en point sur la patinoire, pour être bien franc. »

Eichel n’a pas jugé nécessaire de rester étendu sur la patinoire pour attendre l’intervention des thérapeutes des Golden Knights. Alors il s’est relevé et s’est dirigé vers le vestiaire, où il a pu reprendre lentement ses esprits.

Quand a-t-il su qu’il allait être en mesure de continuer ? Peu de temps après l’incident.

« J’y suis allé (au vestiaire) et j’ai repris mes esprits, a expliqué Eichel. Je me suis ressaisi et j’ai su que j’allais pouvoir continuer. »

Le match no 3 de la série finale de la Coupe Stanley se déroulera jeudi soir à Sunrise, en Floride.