En acceptant lundi matin un contrat de 62,8 millions pour huit ans du Canadien, pour une paye annuelle moyenne de 7,8 millions, Cole Caufield devient le deuxième salarié de la cuvée du repêchage 2019, derrière Jack Hughes des Devils du New Jersey.

Les offres de contrat constituent un instrument de mesure intéressant pour des joueurs de 22 ans et moins. Non seulement le salaire est déterminé par une production intéressante à un jeune âge, mais aussi la durée du contrat témoigne de la confiance de l’organisation envers son jeune joueur.

Malgré ses 100 points, dont 72 buts, en seulement 64 matchs au sein du programme de développement américain à son année d’admissibilité au repêchage, Caufield a été ignoré par 14 clubs, fort probablement en raison de ses 5 pieds 7 pouces, avant de faire la joie de Marc Bergevin, Trevor Timmins et les recruteurs du Canadien au 15e rang.

Ses 26 buts en seulement 46 matchs la saison dernière, avant de se blesser à l’épaule, en ont fait le meilleur buteur de sa cuvée en termes de production moyenne par match. Il aurait marqué 46 buts au prorata d’une saison complète de 82 rencontres.

Si le repêchage était à refaire aujourd’hui, Caufield constituerait sans doute un choix parmi les six premiers. Jack Hughes, le centre numéro un des Devils, 155 points à ses 127 derniers matchs après une première année de seulement 21 points en 51 rencontres à 18 ans en 2019-2020, constituerait sans doute à nouveau le premier choix, et le défenseur Moritz Seider, des Red Wings, le second.

Il y aurait ensuite sans doute un débat entre Caufield, Dylan Cozens, Matt Boldy et Trevor Zegras, selon les préférences de chacun. Kirby Dach, Kaapo Kakko et Bowen Byram, s’il peut éviter les commotions cérébrales, n’ont peut-être pas dit leur dernier mot non plus.

Repêcher au 15e rang un attaquant de cette valeur après avoir lutté de façon surprenante pour une place en séries jusqu’à la fin de la saison constitue un immense boni.

Le CH a amassé 96 points et terminé au 14e rang du classement général cette saison-là, en pleine phase de rajeunissement, mais a été écarté des séries même s’il a amassé plus de points que les Stars de Dallas, les Golden Knights de Vegas et l’Avalanche du Colorado, qualifiés dans l’Ouest.

Les deux pires clubs de la Ligue nationale de hockey en 2018-2019 se sont retrouvés les mains vides ou presque. Ottawa a terminé au dernier rang du classement général, mais avait déjà cédé son premier choix à l’Avalanche du Colorado pour Matt Duchene. Les Sénateurs ont récupéré le 19e choix au total en échangeant Duchene à nouveau, mais Lassi Thomson est toujours dans la Ligue américaine. Il aura 23 ans au début de la prochaine saison.

Los Angeles a terminé au 30e rang. Les Kings, comme l’Avalanche avec le choix des Sénateurs, ont chuté de quelques rangs au repêchage à la suite de la loterie. Ils ont choisi le coéquipier de Caufield, Alex Turcotte, au cinquième rang. Turcotte ne s’est pas développé comme prévu et il a été frappé par des blessures sérieuses. Il tarde toujours à s’imposer même dans la Ligue américaine.

Rang de sélection en 2019

1- Jack Hughes, centre, New Jersey : 99 points, dont 43 buts, en 78 matchs l’an dernier.

2- Kaapo Kakko, ailier, NY Rangers : 40 points, dont 18 buts, en 82 matchs l’an dernier.

3- Kirby Dach, centre, Chicago : 38 points, dont 14 buts, en 58 matchs l’an dernier à Montréal (54 points au prorata d’une année de 82 matchs).

4- Bowen Byram, défenseur, Colorado : 24 points, dont 10 buts, en 42 matchs l’an dernier (47 points au prorata d’une année de 82 matchs).

5- Alex Turcotte, centre, Los Angeles : Blanchi en quatre matchs dans la LNH ; 17 points, dont six buts, en 32 matchs dans la Ligue américaine.

6- Moritz Seider, défenseur, Detroit : 42 points, dont 5 buts, en 82 matchs.

7- Dylan Cozens, centre, Buffalo : 68 points, dont 31 buts, en 81 matchs.

8- Philip Broberg, défenseur, Edmonton : 8 points, dont un but, en 46 matchs l’an dernier ; quatre points en sept matchs dans la Ligue américaine.

9- Trevor Zegras, centre, Anaheim : 65 points, dont 23 buts, en 81 matchs l’an dernier.

10- Vasili Podkolzin, ailier, Vancouver : 7 points, dont 4 buts, en 39 matchs l’an dernier ; 18 points en 28 matchs dans la Ligue américaine.

11- Victor Söderström, défenseur, Arizona : 9 points, aucun but, en 30 matchs l’an dernier ; 21 points en 44 matchs dans la Ligue américaine.

12- Matthew Boldy, ailier, Minnesota : 63 points, dont 31 buts, en 81 matchs l’an dernier.

13- Spencer Knight, gardien, Floride : 9-8-3, Moyenne 3,18, taux d’arrêts de .901 l’an dernier (a intégré le programme d’aide de la LNH en février).

14- Cam York, défenseur, Philadelphie : 20 points, dont deux buts, en 54 matchs l’an dernier ; 13 points en 20 matchs dans la Ligue américaine.

15- Cole Caufield, ailier, Montréal : 36 points, dont 26 buts, en 46 matchs l’an dernier (63 points, dont 46 buts, au prorata d’une année de 82 matchs).

Plus hauts salariés de la cuvée en 2023-2024 (source : capfriendly.com)

1- Jack Hughes (1er: 64 millions/8 ans (8 millions annuellement), signé en novembre 2021.

2- Cole Caufield (15e) : 62,8 millions/8 ans (7,85 millions annuellement), signé en juin 2023.

3- Dylan Cozens (7e: 49,7 millions/7 ans (7,1 millions annuellement), signé en février 2023.

4- Matthew Boldy (12e: 49 millions/7 ans (7 millions annuellement), signé en janvier 2023.

5- Spencer Knight (13e: 13,5 millions/3 ans (4,5 millions annuellement), signé en septembre 2022.

6- Kirby Dach (3e: 13,4 millions/4 ans (3,36 millions annuellement), signé en septembre 2022.

7- Kaapo Kakko (2e: 4,2 millions/2 ans (2,1 millions annuellement), signé en juillet 2022.

8- Alex Turcotte (5e: Contrat de recrue, touchera un salaire de base de 894 167 $ la saison prochaine, 2,4 millions avec les bonis.

9- Moritz Seider (6e: Contrat de recrue, touchera un salaire de base de 863 333 $ la saison prochaine, 1,7 million avec les bonis.

10- Philip Broberg (8e: Contrat de recrue, touchera un salaire de base de 863 333 $ la saison prochaine, 1,7 million avec les bonis.

11- Vasili Podkolzin (10e: Contrat de recrue, touchera un salaire de base de 925 000 $ la saison prochaine, 1,7 million avec les bonis.

12- Victor Söderström (11e: Contrat de recrue, touchera un salaire de base de 863 333 $ la saison prochaine, 1,5 million avec les bonis.

— Bowen Byram : contrat de recrue expiré, nouvelle entente à négocier.

— Trevor Zegras : Contrat de recrue expiré. Nouvelle entente à négocier.

— Cam York : Contrat de recrue expiré. Nouvelle entente à négocier.

Un contrat négocié habilement

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Kent Hughes

Ancien agent, donc présumément habile négociateur, le DG du Canadien Kent Hughes a donc réussi le tour de force de maintenir son capitaine et premier centre Nick Suzuki au rang du plus haut salarié de l’équipe.

La différence de salaire est minime, à peine 25 000 $ par saison, 200 000 $ sur huit ans, mais elle demeure hautement symbolique (source : capfriendly.com).

Elle permet à Hughes de fixer son plafond salarial. S’il acquiert un Pierre-Luc Dubois, par exemple, il lui sera plus facile de justifier une offre maximale de 7,8 millions. Suzuki, 23 ans, a amassé 66 points, dont 26 buts, en 66 matchs l’an dernier au sein d’une équipe privée de plusieurs de ses meilleurs éléments. Dubois, 24 ans, a amassé 63 points en 73 matchs à Winnipeg avec un club bien nanti en attaquants de premier plan.

Caufield touchera 5 millions en boni lors de chacune des deux premières saisons. On lui versera donc 9,9 millions en salaire lors des trois premières années, 8,7 millions à sa quatrième, avant de voir son salaire annuel décroître, sans pour autant modifier les 7,8 millions inscrits sur la masse salariale de l’équipe chaque saison jusqu’en 2031.

Le jeune homme ne détient aucune clause de non-échange lors des cinq premières années de l’entente, mais une clause partielle à compter juillet 2028. Il pourrait soumettre une liste de 15 équipes pour lesquelles il ne veut pas être échangé en 2028-2029. Ce nombre passe à dix l’année suivante et à seulement cinq lors de la dernière saison du contrat. Il aura alors 30 ans.

Marc Bergevin, de concert avec l’adjoint au directeur général et spécialiste salarial John Sedgwick, toujours en poste auprès de Kent Hughes, avait négocié une entente semblable avec Suzuki en octobre 2021. Suzuki ne possède pas de clause de non-échange lors des quatre premières années de son contrat, mais peut soumettre une liste de dix équipes pour lesquelles il refuserait un échange lors des quatre dernières années.

À ne pas manquer

1- Simon-Olivier Lorange estime que le Canadien pourrait bénéficier d’une aubaine d’ici quelques années avec le salaire de Caufield.

2- Nous répondons aux questions des lecteurs sur les Nordiques du Québec, le plafond salarial et les gardiens au repêchage, entre autres, aujourd’hui.

3- Richard Labbé nous raconte son voyage à Las Vegas. Qui veut aller voir U2 se produire dans un amphithéâtre semblable à un ovni ? Il livre aussi plusieurs autres textes sur la finale.