S’il avait accepté une entente à plus court terme, Cole Caufield aurait-il fait plus d’argent dans son contrat suivant ? Peut-être, peut-être pas. Probablement, en fait.

Ce que l’on sait, toutefois, c’est que cette perspective ne semble l’importuner d’aucune manière. Après avoir signé un pacte de huit ans et 62,8 millions US, l’attaquant de 22 ans n’est pas d’humeur à se plaindre.

« C’est vraiment beaucoup d’argent ! », s’est-il exclamé, lundi après-midi, dans une visioconférence à laquelle assistaient les représentants des médias montréalais. Dans sa version originale : « It’s a heck of a lot of money ! » De l’équivalent de 84 millions CAN, on peut sans doute dire ça, oui.

Il peine encore à croire qu’il ait accès à une telle somme. « Ma passion pour le hockey ne changera jamais ; venir à l’aréna chaque jour, je le ferais gratuitement ! »

À plusieurs reprises, il a néanmoins répété que ce contrat était important pour lui, cela va de soi, mais aussi pour sa famille. On comprend que la stabilité à long terme était une priorité. Cela afin de faire de Montréal sa « maison ».

Il n’était donc pas dans un « état d’esprit » pour miser sur un contrat court qui l’aurait possiblement rendu encore plus riche dans quelques années.

Je veux être un gars d’équipe, un leader. Au bout du compte, le contrat est bon pour les deux côtés.

Cole Caufield

Une autre chose qu’il a répétée, c’est sa fierté d’être un membre du Tricolore pour encore huit autres années. On se doute que ses patrons sont aussi fiers que lui. Car Caufield, la saison dernière, voguait vers une récolte de 40 buts – il en a inscrit 26 en 46 rencontres avant de se blesser. Or, les francs-tireurs de sa trempe gagnent, pour la plupart, davantage que la moyenne de 7,85 millions US qu’il empochera à compter de 2023-2024.

Sachant en outre que le plafond salarial de la LNH pourrait monter considérablement à compter de la saison 2024-2025, et que le Canadien se libérera du contrat de Carey Price après la saison 2025-2026, les années 4 à 8 de l’entente de Caufield pourraient être très avantageuses pour l’équipe.

L’ailier, néanmoins, a insisté : l’organisation, croit-il, « est dans la bonne direction ». Il apprécie « le groupe de gars » et l’« état d’esprit » qui les habite. Il voit une « forte croissance » se profiler. « Je veux faire partie de l’avenir. »

Il a en outre réitéré sa confiance envers le personnel d’entraîneurs et les membres de la direction ainsi qu’envers le plan en place pour la reconstruction du club. « Ça prendra encore du temps, mais si on s’en tient [au plan], on sera dangereux au cours des prochaines années. »

Sur le plan personnel, Caufield poursuit sa rééducation à la suite d’une opération à une épaule qui a mis fin à sa saison en janvier dernier. Il a patiné quelques fois par semaine depuis le dernier mois et recommencera bientôt à décocher des tirs. Il estime qu’il sera remis « à 100 % » au camp d’entraînement. « Je ne suis pas inquiet du tout. »

Avec Suzuki

En s’entendant à long terme avec Caufield, le Tricolore s’assure par ailleurs des services de ses deux plus importants attaquants jusqu’en 2030, au minimum. Nick Suzuki amorcera en effet la saison prochaine la deuxième année d’un contrat de huit ans qui lui rapporte en moyenne 7,875 millions.

La similarité des sommes – une différence de 25 000 $ par année – n’est pas fortuite. Au Journal de Montréal, Pat Brisson, agent de Caufield, a confirmé que le salaire du capitaine était, pour l’heure, une mesure de référence. Un plafond, en somme.

« C’était clair des deux côtés, a renchéri le nouveau multimillionnaire. Nick, c’est notre homme, notre leader. »

Les deux affichent une évidente complicité sur la glace, mais se sont aussi rapprochés à l’extérieur de celle-ci.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Nick Suzuki et Cole Caufield

Caufield, sans surprise, se dit donc enthousiaste à l’idée de poursuivre sa route à ses côtés. « Nick se comporte toujours de la bonne manière, a souligné le numéro 22. Tout le monde le regarde et veut être comme lui. Il amène de la positivité. »

Ce qu’on a construit jusqu’ici est spécial et on va juste continuer de s’améliorer avec le temps.

Cole Caufield

Parlant de construire, il y a eu un évident changement de ton, au sein de l’organisation, à l’égard de la reconstruction en cours. Le directeur général du club, Kent Hughes, et le propriétaire, Geoff Molson, ont tour à tour déclaré récemment qu’ils haussaient leurs attentes à l’égard de leur formation, après deux saisons misérables. Dans une récente entrevue accordée à La Presse, Nick Suzuki a applaudi les paroles de ses patrons.

Caufield ne s’est pas aventuré sur ce terrain, même lorsqu’il a été interrogé au sujet des perspectives de l’équipe à court terme, à plus forte raison dans une division où la compétition est féroce. Le défi est « emballant », dit-il, mais il faudra y aller « un pas à la fois » ; placer « des attentes à court terme » pendant la saison et « faire de notre mieux au quotidien ». Lui-même souhaite devenir un joueur « plus complet », encore qu’il se garde de détailler les éléments de son jeu qu’il souhaite peaufiner.

À tous les niveaux où il est passé, il s’est amélioré d’année en année, a-t-il rappelé. À 22 ans, il a encore le temps de progresser, davantage avec un contrat de huit ans en poche.

Cela étant, en définitive, il est conscient que ce sont les victoires qui comptent dans cette ligue. « Et on veut y revenir le plus vite possible. »