Quel extraordinaire pied de nez de Kyle Dubas à son ancienne équipe.

Dubas a été nommé président des opérations hockey des Penguins de Pittsburgh jeudi matin… à peine 29 minutes avant le début de la conférence de presse de son successeur à titre de directeur général chez les Maple Leafs, Brad Treliving.

Dubas ne doit pas détester une telle synchronicité. Selon les informations émanant de Toronto depuis une semaine, son départ semble davantage lié à une lutte de pouvoir entre le président des Leafs, Brendan Shanahan, et lui.

Ce gestionnaire ontarien de seulement 37 ans s’est non seulement retrouvé un emploi une dizaine de jours après son congédiement, mais il occupe désormais un poste aussi prestigieux que celui de Shanahan.

Les défis ne manqueront pas à Pittsburgh. Dubas doit au départ nommer un directeur général. Il remplace en effet Brian Burke, mais le poste du DG Ron Hextall n’est toujours pas pourvu. L’entraîneur Mike Sullivan passera-t-il du banc aux bureaux administratifs, comme le laissent entendre certaines rumeurs ?

Les nouveaux dirigeants des Penguins auront les mains liées au départ. Aucun club de la LNH n’est plus âgé et Pittsburgh a raté les séries ce printemps après quatre défaites consécutives au premier tour ou plus tôt (lors du tournoi préliminaire dans la bulle de Toronto en 2020).

Il serait compliqué de procéder à une reconstruction sur le champ puisque les trois piliers de l’équipe, Sidney Crosby, Kristopher Letang et Evgeni Malkin, ont tous 35 ans ou plus et sont sous contrat pour au moins deux autres saisons. Un quatrième joueur important, Jeff Petry, 35 ans lui aussi, a encore deux ans de contrat également.

Les Penguins auraient sans doute accédé aux séries avec le noyau actuel, n’eût été des gaffes de Ron Hextall, estiment plusieurs observateurs. Les gardiens Tristan Jarry et Casey DeSmith ont encore failli à la tâche. Hextall leur a fait confiance malgré les signes avant-coureurs.

Hextall a remplacé Mike Matheson et John Marino par Petry et Ty Smith. Matheson est devenu le défenseur numéro un à Montréal, avec 34 points en 48 matchs, 58 points au prorata d’une saison de 82 rencontres, et un temps d’utilisation de 24 : 27.

Marino a brillé avec les Devils dans un rôle plus défensif, contre les meilleurs trios adverses. Aucun joueur du New Jersey n’a été utilisé davantage en séries éliminatoires, pas même Dougie Hamilton. Petry a été inconstant à Pittsburgh. Smith a passé presque tout l’hiver dans la Ligue américaine.

Dubas et son prochain DG devront d’abord dénicher un gardien numéro un. Jarry aura droit à l’autonomie complète dans un mois et on ne le retiendra probablement pas compte tenu de sa saison en demi-teinte.

Quelques bons gardiens seront disponibles sur le marché des joueurs autonomes, parmi lesquels Frederik Andersen, des Hurricanes de la Caroline, et le héros des séries pour les Golden Knights de Vegas, Adin Hill. John Gibson, des Ducks d’Anaheim, serait sur le marché depuis quelques saisons, mais il ne faut pas s’attendre à voir le jeune Carter Hart quitter Philadelphie, si l’on se fie aux déclarations de Daniel Brière, le nouveau DG des Flyers.

Toronto avait aussi besoin d’un gardien à l’aube de la dernière saison. L’acquisition de Matt Murray par Dubas a constitué un désastre. Les Leafs ont reçu des choix de troisième et septième tour en plus de ses services, mais Murray a été mauvais, ou blessé (à nouveau) l’hiver dernier et son salaire occupera 4,6 millions sur la masse salariale de l’équipe pour une autre saison. La mise sous contrat d’Ilya Samsonov pour un an a été beaucoup plus fructueuse même si celui-ci est tombé au combat en séries.

Compte tenu de la situation des Penguins au plan contractuel, on demandera sans doute à la nouvelle direction de tenter une ultime tentative de remporter la Coupe Stanley ces prochaines saisons, tout en gardant en tête une façon de rajeunir les troupes dans la mesure du possible, exercice périlleux s’il en est un.

Le bassin d’espoirs est évidemment vide avec seulement deux choix de premier tour en huit cuvées depuis 2015, et six des huit choix de deuxième tour échangés, à la retraite ou perdus pour de bon en Europe.

Les Penguins détiennent au moins le 14choix au total du prochain repêchage. Ils n’ont jamais parlé aussi tôt depuis la sélection de Derrick Pouliot en 2012, un choix obtenu dans la transaction de Jordan Staal en Caroline. Ils n’ont cependant pas de choix de second tour.

Bonne chance Monsieur Dubas !

Brad Treliving, le charmeur

PHOTO DAN HAMILTON, USA TODAY SPORTS

Brad Treliving

Le nouveau directeur général des Maple Leafs, Brad Treliving, semble avoir charmé la galerie lors de sa première conférence de presse à Toronto, jeudi matin, par son humour et ses idées pour améliorer l’équipe. Il planifie d’ailleurs se rendre en Arizona le plus tôt possible pour convaincre Auston Matthews de signer une entente à long terme avec l’organisation.

Les embauches se suivent et se ressemblent. Tous étaient aussi tombés sous le charme lors de la présentation de ses prédécesseurs, Dubas, Lou Lamoriello, Dave Nonis, Brian Burke et John Ferguson fils.

Treliving doit profiter de l’instant présent. Les lunes de miel sont toujours très courtes à Toronto et sa feuille de route chez les Flames n’annonce pas de décisions grandioses. Donnons-lui la chance de faire amende honorable. Mais les critiques seront cruelles si les Leafs ne remportent pas au moins une série, sinon deux, l’an prochain avec le noyau actuel.

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