De passage à l’émission balado Spittin’ Chiclets, Martin St-Louis s’est livré pendant plus d’une heure sur les dessous de sa carrière de joueur, mais aussi sur son rôle de leader comme entraîneur-chef du Canadien de Montréal.

Après sa première saison complète et officielle en poste comme instructeur du Tricolore, St-Louis en a profité pour discuter de ses méthodes de travail et de la manière dont il a su s’imposer comme un meneur pour ses troupes.

« Quand j’ai pris ma retraite, j’ai suivi des cours pour savoir comment bien parler en public. Des cours pour être un bon leader. J’ai toujours été correct devant la caméra, mais ce n’est pas la même chose dans le vestiaire ou un auditorium rempli de journalistes », a-t-il expliqué aux anciens joueurs de la LNH Ryan Whitney et Paul Bissonnette.

Cet aspect précieux lui a été utile pour être un bon pilote. Il a dû trouver comment être assez émotif sans larguer la rationalité, car « si tu es juste fâché, ça ne marchera pas à long terme ». L’important, selon le Lavallois de 47 ans, c’est de miser davantage sur la rationalité que sur l’émotivité.

Or, même s’il sait qu’il demeure un entraîneur relativement ferme, il est aussi au courant du fait qu’il doit d’abord diriger des individus. Qu’il doit être souple dans sa façon d’enseigner.

Tu dois d’abord convaincre ton personnel d’entraîneurs pour implanter des idées. Ensuite, tu peux aller en discuter avec les joueurs, car eux, ils doivent comprendre pourquoi on prend une décision.

Martin St-Louis, entraîneur-chef du Canadien

Selon lui, c’est un peu le même travail que lorsqu’il dirigeait des équipes d’adolescents. Tenter de diriger uniquement un collectif n’est pas gage de succès, a-t-il noté.

C’est d’ailleurs sur une question qui peut irriter certains de ses joueurs que le Québécois croit qu’il devra s’améliorer.

« Je ne suis pas le meilleur pour rouler le banc, a-t-il admis en parlant de situations où le match est axé sur les unités spéciales. Cependant, je m’améliore et je veux continuer de m’améliorer. »

St-Louis a aussi avoué être parfois trop investi dans la rencontre. Il peut ainsi lui arriver de perdre le fil de ses changements. Cela dit, il a tempéré ses propos en disant que ses adjoints sont là pour le ramener à l’ordre.

Petits joueurs, grandes ambitions

Les animateurs de la balado présentée par Barstool Sports ont aussi abordé la question des petits joueurs chez le Canadien. St-Louis, qui a été une vedette dans la LNH malgré ses 5 pi 8 po, peut-il aider ses troupiers de petit gabarit à progresser en se basant sur son expérience personnelle ?

La première leçon, c’est que « les gars qui sont petits doivent avoir du courage », a-t-il dit. Il a ajouté que la taille reste un enjeu important dans la LNH. Certes, avoir une vingtaine de solides gaillards n’est pas nécessairement la marche à suivre, mais miser uniquement sur des joueurs moins imposants ne serait pas suffisant pour défaire les Hurricanes de la Caroline ou les Stars de Dallas en séries, croit-il.

St-Louis a aussi pris le temps de parler en long et en large de Cole Caufield et de Lane Hutson, deux petits joueurs talentueux chez le Canadien.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Cole Caufield

Cole est spécial. Son enthousiasme est contagieux. Il apporte une énergie positive qui rejoint tout le monde. Je suis fier de ce qu’il a fait depuis que je suis ici, mais je ne peux pas dire que c’est grâce à moi. […] Je lui ai donné une plateforme et je lui ai dit : va jouer.

Martin St-Louis, entraîneur-chef du Canadien

« Je sais qu’il y a des faiblesses dans son jeu, mais c’est comme tous les joueurs de 20 ou 21 ans. Comme moi à cet âge-là. Mais Cole marque des buts. Je ne vais jamais pouvoir lui apprendre à marquer des buts. Est-ce que je vais pouvoir lui apprendre à se créer plus d’occasions ? Je crois que oui. Est-ce que je peux améliorer la globalité de son jeu ? Évidemment. Toute sa vie, il a marqué des buts. On va travailler sur d’autres aspects de son jeu pendant qu’il continue à marquer des buts. »

St-Louis s’est ensuite montré à la fois prudent mais optimiste envers Hutson, un défenseur de 5 pi 9 po qui a fait écarquiller bien des yeux depuis sa sélection en fin de deuxième tour par le Canadien en 2022.

« Le temps dira quel sera son plafond, a-t-il mentionné. Toutefois, si tu veux jouer longtemps dans la LNH, ton plancher doit être assez élevé. Selon moi, il doit retourner à l’université l’an prochain pour devenir plus fort et continuer de s’améliorer. Comme ça, le jour où il viendra dans la LNH, il aura du temps pour me montrer tout son potentiel.

« Je suis sûr, avec le staff qu’on a, que Lane aura une chance de montrer son potentiel à Montréal. Il faut faire attention pour que ça ne soit pas pris hors contexte, mais j’aime ce que je vois. »

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    Fiche de Martin St-Louis en tant qu’entraîneur-chef du Canadien
    SOURCE : Hockey-reference.com