Pour la deuxième fois de leur très courte histoire, les Golden Knights de Vegas s’en vont en finale de la Coupe Stanley.

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Les hommes de Bruce Cassidy ont sèchement envoyé les Stars en vacances, les battant 6-0 lundi, au American Airlines Center de Dallas. Vegas remporte ainsi la finale de l’Association de l’Ouest 4-2.

Les Knights ont rendez-vous avec les Panthers de la Floride en finale, à compter de samedi. Les deux équipes viseront une première Coupe Stanley, à leur deuxième visite en finale. La différence étant que les premiers ont vu le jour sous l’actuel premier ministre Justin Trudeau, les seconds, pendant l’éphémère règne de Kim Campbell.

Pour ce retour en finale, les Knights ont justement été propulsés par ceux qui ont participé à l’inattendu parcours du premier printemps, celui de 2018. William Carrier a ouvert la marque, son homonyme suédois Karlsson a marqué deux fois, Jonathan Marchessault a aussi touché la cible, tandis que Shea Theodore, même blanchi, était de toutes les attaques.

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Le gardien Adin Hill et Zach Whitecloud

Vegas compte six survivants qui étaient là à temps plein lors de leur saison inaugurale (Reilly Smith et Brayden McNabb sont les deux autres), une stabilité rarement vue dans la LNH. Ils ont certes ajouté des talents supérieurs à ces six-là depuis – nommément Mark Stone, Jack Eichel et Alex Pietrangelo –, mais le déroulement de cette victoire décisive a souligné à gros traits l’importance des pièces d’origine.

Ce noyau compte d’ailleurs tout un palmarès, à défaut d’une bague de championnat. En plus de ses deux présences en finale, Vegas s’est arrêté en finale d’association à deux autres reprises. On devine que quelque part à Seattle, après un printemps prometteur, un propriétaire d’équipe souhaite en avoir autant pour son argent que Bill Foley…

Des Stars éteints

Vous aurez compris par le pointage final que les Stars n’ont pas exactement joué avec la proverbiale énergie du désespoir. Après avoir repoussé l’élimination deux fois, théoriquement galvanisés par le retour au jeu de Jamie Benn après sa suspension pour bulle au cerveau, tout ça devant leurs partisans, les Stars débarquaient avec le vent en poupe.

Le problème, c’est que de l’autre côté, l’entraîneur-chef Bruce Cassidy a désigné son quatrième trio pour amorcer la rencontre et que l’énergie créée par cette unité a visiblement sapé celle des Texans. Son instinct ne l’a pas trahi.

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Mason Marchment, Ty Dellandrea et Jason Robertson quittent la patinoire après la défaite.

Carrier, Nicolas Roy et Keegan Kolesar ont conclu cette première présence avec trois mises en échec et trois tentatives de tir. On parlait des ajouts faits par les Knights depuis leur arrivée dans la LNH, et celui de Cassidy ne saurait être ignoré. Finaliste de la Coupe Stanley en 2019, gagnant du Jack-Adams en 2020, il ne lui manque que le gros trophée.

Quoi que l’on pense de cette performance troublante des Stars, leur avenir demeure brillant. Les jeunes piliers que sont Jason Robertson et Jake Oettinger en étaient à un premier long parcours en séries, tandis que les Finlandais Miro Heiskanen et Roope Hintz arrivent dans la force de l’âge. Le noyau est béton.

Il sera toutefois intéressant de voir comment la transition du leadership s’opèrera. À son retour, Benn, le capitaine, s’est transformé en courant d’air, lui qui en devait pourtant une à ses coéquipiers après sa déconvenue du match 3 (et sa suspension subséquente).

Ryan Suter n’a, quant à lui, pas joué comme l’éminence grise de cette défense qu’il est censé être, offrant du jeu mou au temps de l’année où il faut souffrir pour gagner. Sa pénalité en deuxième période, quand les Stars avaient encore une chance de revenir dans le coup (à 3-0), a arrêté net la seule séquence où ils ont offert une véritable opposition aux Golden Knights.

Le prochain défi d’Adin Hill

Après les Bruins de Boston, les Maple Leafs de Toronto et les Hurricanes de la Caroline, ce sera maintenant au tour des Golden Knights de tenter de freiner l’incroyable Matthew Tkachuk. Lui et ses coéquipiers, au repos depuis le 24 mai, devront vite retrouver leurs jambes.

Les Knights arrivent toutefois en finale avec un gardien au profil particulier. Il est ici question d’Adin Hill, 27 ans, réserviste de carrière qui n’a jamais disputé plus de 27 matchs en une saison. Hill a été ménagé dans ce sixième match face à des Stars peu insistants, mais il importe de rappeler qu’il s’est dressé devant l’intimidante attaque des Oilers d’Edmonton au tour précédent.

PHOTO JEROME MIRON, USA TODAY SPORTS

Les Knights n’ont pas osé toucher au trophée remis aux champions de l’Association de l’Ouest.

Cette finale sera aussi l’occasion rêvée de tester les plus grandes théories sur les superstitions, puisque les Knights, contrairement aux Panthers, n’ont pas osé toucher au trophée remis aux champions d’association. Du contenu riche pour votre colloque scientifique préféré.

En hausse : Nicolas Roy

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Nicolas Roy (10)

Relégué au quatrième trio, il a répondu avec aplomb. Bruce Cassidy a démontré sa gratitude à cette unité en l’envoyant en avantage numérique en fin de match.

En baisse : Jamie Benn

Il termine en queue de poisson ce qui a pourtant été une saison de renaissance pour lui.

Le chiffre du match : 46-37

C’est la fiche des équipes à l’étranger depuis le début des séries. Le record pour le plus de victoires sur la route en une année est de 47. L’avantage de la patinoire porte bien mal son nom en ce printemps 2023.