De nulle part, des petits rats de plastique ont atterri sur la glace des Panthers de la Floride à Sunrise plus tôt cette semaine, à la fin du quatrième match de la finale de l’Association de l’Est. Bien assis devant son téléviseur, Brian Skrudland a eu une pensée pour le bon vieux temps.

Le bon vieux temps dans ce cas précis, c’est le printemps de 1996, quand Skrudland et ses coéquipiers des Panthers avaient disputé la finale de la Coupe Stanley, comme les Panthers du moment présent s’apprêtent à le faire.

C’est là, lors de la saison 1995-1996, que les rats de plastique sont arrivés pour la première fois en Floride, après la mort d’un authentique rat dans le vieux vestiaire du club.

« Il faut donner tout le mérite à Scott Mellanby pour ça, se rappelle Skrudland au bout du combiné. L’histoire des rats, vraiment, ça a commencé en début de saison. C’était avant un match au Miami Arena, nous étions en train de nous préparer dans le vestiaire, et à un moment donné, il y a eu des jurons, des gars qui couraient à gauche et à droite, des gars debout sur les bancs… »

PHOTO JASEN VINLOVE, USA TODAY SPORTS

Des partisans des Panthers de la Floride lancent encore des rats de plastique sur la glace durant les présentes séries.

Ce mouvement de panique avait été causé par un rat, un vrai de vrai, qui avait alors fait irruption dans le vestiaire des Panthers, dans cet aréna d’une autre époque pas nécessairement réputé pour sa propreté.

Alors le rat est passé devant Scott qui avait déjà son bâton sur le plancher, de poursuivre Skrudland, et puis Scott s’est servi du rat pour faire un tir sur réception. Le rat s’est écrasé contre un mur du vestiaire, et notre soigneur lui a fait une petite pancarte funéraire, avec un RIP dessus…

Brian Skrudland

Le rat n’a pas survécu, fort malheureusement, mais c’est ce soir-là que la légende est née, « parce que Scott est allé marquer deux buts lors du match », de préciser Skrudland, qui n’a rien oublié de cette épopée.

Maintenant, 27 ans plus tard, l’ex-attaquant, qui a aussi été de la conquête de 1986 avec le Canadien, ne rate pas un seul match des Panthers, un club qui lui permet de se rappeler de très bons souvenirs.

PHOTO TIRÉE DU SITE CELEBRITYHOCKEYCLASSICS.COM

Brian Skrudland et ses coéquipiers des Panthers de la Floride avaient atteint la finale de la Coupe Stanley en 1996.

« Parce qu’il y a bien quelques similitudes entre eux et nous en 1996… en commençant par le gardien. Les Panthers ont un très bon gardien et on avait un très bon gardien nous aussi en John Vanbiesbrouck, sans qui on n’aurait jamais pu atteindre la finale. Il y a aussi la fougue de la jeunesse ; les Panthers ont de très bons jeunes joueurs, et nous, on avait pu miser aussi sur l’énergie des plus jeunes, entre autres Ed Jovanovski et Rhett Warrener.

« Enfin, je crois que les Panthers peuvent compter sur de bons vétérans, comme nous à l’époque. Je me souviens qu’au moment de commencer les séries de 1986 avec le Canadien, Bob Gainey nous avait tous réunis pour nous expliquer à quel point tout devenait soudainement plus gros en séries : l’enjeu, l’intensité, la couverture médiatique, tout, et il avait insisté sur l’importance de ne pas trop s’égarer, de se concentrer uniquement sur le moment présent. C’est exactement le message que j’avais tenté de relayer aux plus jeunes en 1996. »

Brian Skrudland sera encore devant son écran lorsque la finale va s’amorcer et que les Panthers vont y être, pour la première fois depuis 1996. Jadis, le résultat ne leur avait pas été favorable puisque Patrick Roy et l’Avalanche du Colorado avaient gagné rapidement.

Toutes ces années plus tard, Skrudland n’a rien oublié… surtout pas les rats.

« Je vois encore les gardiens adverses qui se cachaient dans le filet quand les gens lançaient des rats… je ne vais jamais oublier ça ! »