Les finales d’associations de la LNH s’entament jeudi soir avec le match entre les Hurricanes de la Caroline et les Panthers de la Floride. La rencontre de vendredi mettra aux prises les Stars de Dallas et les Golden Knights de Vegas. Voici cinq réflexions sur les séries éliminatoires après deux tours.

Nul besoin d’un grand gardien

Un seul gardien, Jake Oettinger, a terminé parmi les 15 premiers de la LNH pour les victoires en saison régulière. Le gardien des Stars se classe quatrième avec 37 victoires, une moyenne de buts alloués de 2,37 et un taux d’arrêts de .919.

Le second à ce chapitre parmi les demi-finalistes, au 19e rang, Sergei Bobrovsky, a remporté 24 matchs, mais en a perdu 23, dont trois en surtemps. Il a accordé en moyenne 3,07 buts par match.

Frederik Andersen, des Hurricanes, est classé au 25e rang et Adin Hill, de Vegas, au 33e. À leur défense, ils n’ont pas disputé 35 matchs. Andersen a été blessé et Hill ne figurait pas parmi les deux premiers gardiens de l’équipe cette saison.

Constatation encore plus étonnante : seul Oettinger a entamé les séries devant le filet. Après sa saison désastreuse, Bobrovsky a cédé la place au surprenant Alex Lyon, Hill à Laurent Brossoit et Andersen était blessé au premier tour et regardé Antti Raanta faire les arrêts pour les Hurricanes.

Le mythe des deux premiers centres

Il faut de grandes vedettes au centre pour percer en séries, entend-on souvent. Or, aucun des quatre centres numéro un en présence, Sebastian Aho, Aleksander Barkov, Jack Eichel et Roope Hintz, ne figure parmi les 35 premiers compteurs de la LNH.

Eichel et Barkov ont néanmoins constitué des deuxièmes choix au total au repêchage, par Buffalo en 2015 et la Floride en 2013. Aho et Hintz ont été choisis au deuxième tour, par la Caroline et Dallas respectivement.

Barkov a raté une quinzaine de matchs, il faut le noter, mais sa moyenne de points par rencontre (78 points en 68 matchs) lui confère le 18e rang uniquement. On mesure aussi sa grande valeur par son efficacité défensive.

Parmi les deuxièmes centres, seul Chandler Stephenson, des Golden Knights, a atteint amassé plus de 60 points. Les Stars comptent sur Max Domi, obtenu pour un choix de deuxième tour en 2025 à la date limite des échanges.

Le plus jeune du groupe à 22 ans, Jesperi Kotkaniemi, a amassé 43 points en saison régulière, un de plus que Sam Bennett, des Panthers de la Floride, mais en presque vingt matchs de plus.

On retrouve donc deux anciens centres du Canadien parmi les huit derniers survivants au centre des deux premiers trios des demi-finalistes !

Un peu plus confortables désormais avec Nick Suzuki et Kirby Dach au centre comme duo d’avenir chez le Canadien ?

Le classement en saison régulière ne veut rien dire

Parmi les quatre meilleures équipes en saison régulière, seuls les Hurricanes de la Caroline jouent toujours au hockey. Les Bruins de Boston ont été surpris au premier tour, les Devils du New Jersey et les Maple Leafs de Toronto au second.

Les Golden Knights constituent le second club parmi les sept premiers au classement puisque l’Avalanche du Colorado, championne en titre, et les Oilers d’Edmonton sont éliminés.

Les Panthers de la Floride ont atteint le carré d’as en dépit d’une 17e place au classement général. Ils ont obtenu un point de moins que les Flames de Calgary, exclus des séries dans l’Ouest, ont présenté une fiche identique à celle des Predators de Nashville, exclus eux aussi, et devancé les Penguins de Pittsburgh par un seul point.

Avec l’élimination de l’Avalanche, seuls le Lightning de Tampa Bay (2020, 2021) et les Penguins de Pittsburgh (2016, 2017) peuvent se vanter d’avoir remporté la Coupe deux fois de suite depuis 25 ans.

Il faut un défenseur numéro un d’envergure

À défaut d’un centre de la trempe de Sidney Crosby, Nathan MacKinnon ou Auston Matthews, la présence d’un défenseur numéro un de premier plan semble essentielle. Chacun en compte un parmi les demi-finalistes : Brent Burns en Caroline, Aaron Ekblad en Floride, Miro Heiskanen à Dallas et Alex Pietrangelo à Vegas.

Les quatre ont constitué des choix de premier tour et tous, sauf Burns, ont été repêchés parmi les cinq premiers à leurs années d’admissibilité respectives. Burns a été repêché au 20e rang total par le Wild du Minnesota en 2003.

Il constitue une aubaine pour les Hurricanes, qui l’ont obtenu pour un choix de troisième tour et des joueurs marginaux dans une vente de débarras des Sharks de San Jose l’été dernier. Burns a relancé sa carrière cette saison avec 61 points. Il est le doyen du groupe à 38 ans.

Pietrangelo, quatrième choix au total par les Blues de St. Louis en 2008, a été obtenu par Vegas sur le marché des joueurs autonomes en 2020 moyennant un contrat de 61 millions pour sept ans. Ekblad, 27 ans, a constitué un premier choix au total en 2014 et n’a jamais changé d’équipe, tout comme Miro Heiskanen, 23 ans, seul gaucher du groupe, troisième choix au total par Dallas en 2017.

Ils sont tous épaulés par des collègues de qualité, Brandon Montour et Gustav Forsling en Floride, Jacob Slavin et Brady Skjei en Caroline, Shea Theodore et Alec Martinez à Vegas et Ryan Suter et Esa Lindell à Dallas.

Important les supériorités numériques, sauf que…

Marquer en supériorité numérique confère un avantage certain, mais il en faut plus. Les Oilers ont présenté un taux d’efficacité de 46,2 % à ce chapitre en séries, soit presque un but à chaque deux tentatives. Mais ils ont été vaincus par Vegas au deuxième tour.

Les quatre meilleures équipes en supériorité numérique, Edmonton, Winnipeg, Boston et Los Angeles sont toutes éliminées, dont les trois dernières au premier tour. Les Stars sauvent l’honneur au cinquième rang avec un taux de 31,7 %.

Les Golden Knights se classent au douzième rang sur seize équipes avec un taux de 17,5 %. Vegas devra se méfier de Dallas en pareille occasion. Les Stars n’ont aucun buteur parmi les quatre premiers en supériorité numérique, mais néanmoins quatre parmi les onze meneurs : Tyler Seguin, Joe Pavelski, Roope Hintz et Jason Robertson.

Les demi-finales dans le Sud : une première !

Non seulement les quatre demi-finalistes se trouvent-ils tous dans le sud des États-Unis ce printemps, en Floride, au Texas, dans le Nevada et en Caroline du Nord, mais il s’agit d’une première dans l’histoire de la Ligue nationale de hockey !

Il y a toujours eu, au cours des 117 ans d’existence de la LNH, au moins un représentant au nord du Colorado, du Nebraska, du Missouri, du Kentucky et de la Virginie dans le carré d’as.

Il s’agira aussi d’une finale mettant aux prises deux équipes du sud des États-Unis pour la première fois depuis 1996, la deuxième fois de l’histoire. Cette année-là, l’Avalanche du Colorado, considéré comme un état du Sud-Ouest, avait affronté les Panthers de la Floride.

On retrouvait trois équipes au sud de l’Illinois il y a 30 ans : Tampa, San Jose et Los Angeles, avec la naissance des Sharks en 1991 et du Lightning en 1992. Il y en a désormais onze, le tiers de la Ligue, sans compter Seattle situé sur la côte Ouest américaine.

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