Tous les joueurs du Canadien vont porter le chandail de la Fierté lors de l’échauffement de jeudi soir au Centre Bell… sauf un.

Denis Gurianov, qui a obtenu 8 points en 19 matchs depuis qu’il est un membre du Canadien, a choisi de se démarquer d’une autre façon, cette fois en ne portant pas le chandail de la Fierté comme le reste du club, lors de l’échauffement d’avant-match de jeudi soir au Centre Bell. Le Canadien recevra ensuite les Capitals de Washington.

Le choix de Gurianov a de toute évidence mis l’organisation dans l’embarras, qui ne l’a même pas nommé dans sa déclaration officielle.

Au terme de l’entraînement du matin au Centre Bell, Gurianov n’a pas été rendu disponible par le Canadien lors de la période des questions.

Puisque le joueur russe ne voulait pas discuter des raisons qui l’ont poussé à refuser le chandail de la Fierté, d’autres ont dû le faire à sa place.

« On peut se ranger derrière les initiatives de la ligue en matière d’inclusion, et on peut aussi se ranger derrière la décision d’un coéquipier, a expliqué Brendan Gallagher. Chez lui en Russie, ils ont des lois de propagande, et il prend la décision de protéger sa famille. C’est important de se concentrer sur le côté positif de cette initiative. »

Juste avant, Martin St-Louis avait pris les devants pour venir répondre aux questions. De toute évidence, l’entraîneur aurait mieux aimé parler de hockey, tel qu’il l’a lui-même signifié vers la fin.

Mais il a quand même eu à parler d’un joueur qui a choisi de ne pas faire comme ses coéquipiers.

« Il (Gurianov) ne prendra pas part à l’échauffement pour des raisons familiales, a expliqué l’entraîneur. On ne sait pas ce que les répercussions peuvent être là-bas. Je ne le juge pas. J’ai jamais été dans ses souliers, je respecte sa décision.

« On a eu des discussions, on comprend… c’est un peu de courage aussi pour Gurianov. Il y a un prix à payer à tout. Je ne connais pas la taille de sa famille, mais il va protéger ça, et il va être jugé par des millions de gens. Mais il y a tellement de positif à ce que la ligue fait. On ne parle pas assez du 95 % des joueurs qui choisissent de porter ce chandail… la plupart des cas (de refus), c’est lié à des joueurs russes. Mais il y a tellement plus de positif que de négatif. C’est une belle cause. On remarque le malaise, mais cette initiative mène aussi à beaucoup de positif. »

Nick Suzuki a lui aussi choisi de voir le verre à moitié plein.

« Il y a beaucoup plus de joueurs qui appuient cette cause que de gars qui refusent de prendre part à un échauffement d’avant-match, a tenu à rappeler le capitaine. De toute évidence, la situation des joueurs russes est différente. Ce n’est pas qu’ils n’appuient pas la cause ; il se passe bien des choses en Russie que l’on ne comprend pas parce qu’on ne vient pas de là. Je pense que tout le monde ici se supporte, on est comme des frères… on veut être le plus inclusif possible. »

Avec tout ça, les questions sur le match en tant que tel ont pris le bord en ce jeudi matin au Centre Bell, en partie parce que le Canadien et les Capitals ne jouent plus que pour la fierté… bien que certains refusent le maillot de la Fierté.

On précisera tout de même que Sean Farrell devra sauter son tour jeudi soir, et que Rafaël Harvey-Pinard sera de retour au jeu, après une absence de deux matchs.