(Boston) La gestion des blessures chez le Canadien a fait jaser toute la saison, mais certains cas sont parfois le résultat de pures malchances. La blessure à Jake Evans se classe dans cette catégorie.

Le fameux jeu s’est déroulé le 14 janvier dernier à Long Island. En fin de 1re période, Evans s’est amené pour une mise au jeu au centre de la patinoire, avec 2,6 secondes à jouer, contre le colosse Brock Nelson, 6 pi 4 et 210 lb. Bref, une mise au jeu « sans importance », de l’aveu même d’Evans.

C’est là que le malheur a frappé. « J’essayais de la gagner et un gars pas mal plus gros que moi est tombé sur mon genou. J’étais assez inquiet sur le coup, c’était comme si mon genou s’était séparé de mon corps. Mais on a évité l’opération, ce qui était positif. Je suis juste heureux de pouvoir finir la saison avec l’équipe », a raconté le numéro 71 après l’entraînement matinal du Tricolore jeudi, en vue du duel de la soirée contre les Bruins.

Evans en rit aujourd’hui puisqu’il reviendra au jeu, neuf semaines après que l’équipe eut annoncé une absence de huit à dix semaines. Mais à l’époque, il n’avait absolument aucune raison d’en rire.

D’une part, il plaide que les arbitres n’auraient jamais dû arrêter le jeu sur la séquence qui a mené à la mise au jeu. À la reprise, on constate que c’est Evans lui-même qui était hors-jeu, mais son ailier Evgenii Dadonov ne semble pas toucher à la rondelle. Le juge de ligne a sifflé malgré tout.

D’autre part, « ils ne m’ont pas donné la victoire à la mise au jeu, même si la rondelle est d’abord partie de mon bord ! » C’est là que l’on voit le côté compétitif d’Evans, pas prêt à se laisser battre même sur une mise au jeu sans importance.

Même si ce sont des mises au jeu qui servent essentiellement à gonfler les statistiques, « j’essaie de toutes les gagner. Je n’ai aucun regret. C’était un simple accident malchanceux », a résumé Evans, qui assure ne pas en vouloir à Nelson. « C’était un drôle de jeu et je suis tombé par-devant, donc j’ai dû le faire trébucher. »

De l’aide pour Suzuki

La ligne de centre du Canadien aura une tout autre allure jeudi soir face aux Bruins. Kirby Dach, qui est revenu mardi, mais à l’aile, sera employé à sa position naturelle de centre. Ce jeu de domino repoussera donc Jonathan Drouin et Alex Belzile aux ailes.

Nick Suzuki pourrait être le grand gagnant de l’opération. Avant la blessure à Evans, Suzuki prenait 40 % de ses mises au jeu en zone offensive, contre 27 % en zone défensive. Le ratio s’est pratiquement inversé depuis la mi-janvier : 32 % en zone offensive, 40 % en zone défensive. L’absence de Christian Dvorak depuis deux semaines a empiré la situation.

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Nick Suzuki

« Je vais plus séparer les tâches, mais tout de suite en partant, je ne le sais pas, on va voir, il a manqué beaucoup de temps », a rappelé Martin St-Louis.

Les statistiques offensives de Suzuki ont chuté pendant l’absence d’Evans. Il totalisait 36 points en 43 sorties au 15 janvier, et 19 points en 28 matchs depuis. Un certain Cole Caufield est toutefois tombé au combat entre-temps, donc les facteurs d’explication sont multiples.

Pour son retour, Evans pilotera un trio avec Brendan Gallagher et Rem Pitlick. « Je savais que je reviendrais cette semaine, et ça adonne que c’est la meilleure équipe de la ligue. J’aime les défis. »

À noter

Chris Wideman était l’unique absent à l’entraînement matinal, mais il sera tout de même à son poste en soirée. Le défenseur a eu droit à un matin de traitements, comme c’est régulièrement le cas dernièrement.

Jesse Ylönen ratera un deuxième match de suite, mais est cette fois en santé. Mardi, c’est une maladie qui l’a tenu à l’écart.

Trios attendus jeudi

RHP-Suzuki-Hoffman
Drouin-Dach-Gurianov
Pitlick-Evans-Gallagher
Pezzetta-Tierney-Belzile