Tyler Toffoli a obtenu trois autres points mardi dans la victoire des Flames, 5-1 contre les Ducks d’Anaheim. Il s’agissait pour l’ancien ailier du Canadien d’un neuvième point à ses quatre derniers matchs.

Toffoli constitue l’un des rares éléments positifs à Calgary cet hiver. Il connaît la meilleure saison de sa carrière avec 65 points, dont 29 buts, en 72 matchs, une production de 74 points et 33 buts sur une saison complète de 82 rencontres.

Le choix de fin de première ronde en 2022 obtenu pour Toffoli a permis repêcher Filip Mesar au 26e rang. Montréal a aussi obtenu l’ailier Emil Heineman, 21 ans, et un choix de cinquième tour en 2023. Heineman vient de joindre le Rocket de Laval pour le dernier droit de la saison après l’élimination de son équipe suédoise de première division.

Mesar, un centre droitier de 5 pieds 10 pouces dont on envisage désormais la carrière à l’aile, a connu un camp d’entraînement intéressant avec le Canadien, mais on aurait été en droit de s’attendre à une production plus élevée dans les rangs juniors compte tenu de son expérience chez les professionnels en Slovaquie lors des deux saisons précédentes.

Il a obtenu 49 points en 50 matchs à Kitchener, un rendement ordinaire pour un choix de première ronde de 19 ans. Mesar a néanmoins bien fait au Championnat mondial junior.

Heineman, quant à lui, a offert un rendement offensif semblable à celui de la saison précédente à Leksands, c’est-à-dire 15 points, dont 8 buts, en 35 matchs. Cet ailier gauche de 6 pieds et 194 livres rapide et dynamique a été relégué au quatrième trio lors des séries éliminatoires suédoises.

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Emil Heineman

Dans un scénario optimiste, on voit en lui un éventuel ailier de troisième trio. Il a rejoint Laval et non le Canadien, un indice de son statut dans l’organigramme de l’organisation, du moins pour l’heure.

Au premier coup d’œil, donc, Kent Hughes et le Canadien ont cédé aux Flames de Calgary un marqueur de 30 buts et plus pour deux espoirs dont l’avenir dans la LNH n’est pas encore déterminé. Auront-ils perdu la transaction si Mesar et Heineman ne percent pas ?

Il faut regarder cet échange sous un autre angle. Hughes a rappelé cette semaine au confrère Pierre Lebrun qu’il faudrait attendre deux ou trois ans encore avant de voir le Canadien aspirer aux séries de façon régulière.

Toffoli constituait un attaquant intéressant au moment de l’envoyer à Calgary, mais il approchait la trentaine (il aura 31 ans le mois prochain) et aura droit à l’autonomie complète à la fin de la saison prochaine, en juillet 2024.

Qu’il ait marqué 30, 40 ou 50 buts cette année à Montréal n’aurait rien changé, puisque le Canadien a choisi de souffrir pendant quelques années pour mieux rebâtir. Montréal sera mieux servi à long terme par un choix dans le top cinq, et une place prépondérante offerte à ses jeunes dans la formation, qu’à une tentative (vaine) de s’approcher d’une place en séries.

On ne lui aurait pas offert de contrat à long terme à 32 ans avec un noyau aussi jeune à l’aube de la saison 2024-2025.

Peut-être Mesar et Heineman constitueront-ils une déception, mais il est évidemment encore trop tôt pour trancher, surtout dans le cas de Mesar.

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Filip Mesar

Dans un contexte de reconstruction, un gestionnaire doit néanmoins amasser le maximum d’actifs avec une perspective à long terme, quitte à ce que certains de ceux-ci ne donnent pas satisfaction. En bref, amasser le plus de dards possible en sachant que certains n’atteindront pas la cible.

Au 33e rang, le premier du second tour, avec son propre choix, le Canadien a mis la main sur Owen Beck, un espoir plus prometteur en apparence que Mesar pour l’instant.

Beck joue au centre, il est plus costaud et il a éclipsé toutes les recrues au camp d’entraînement. Il avait amassé 41 points en 30 matchs à Mississauga avant d’être échangé à Peterborough, où son rendement a diminué de façon importante toutefois.

Le jeune homme a néanmoins bien fait en fin de Championnat mondial junior où il a été appelé en renfort pour remplacer un blessé (à 18 ans seulement) et il a même eu droit à un match dans la LNH avec le Canadien lors d’un rappel d’urgence.

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Owen Beck

Le lien entre Beck, Mesar et Toffoli n’est pas anodin. Si le CH n’avait pas obtenu ce choix de fin de première ronde des Flames, Beck ne serait peut-être pas dans l’organisation montréalaise aujourd’hui.

Mesar aurait en effet peut-être été encore disponible au 33e rang et constitué le choix du Canadien avec ce choix de deuxième tour ; Beck n’aurait sans doute pas été disponible avec le choix suivant de CH, au 62e rang.

Grâce au choix supplémentaire de Calgary, Montréal a pu se doter de trois dards au lieu de deux, Mesar, Beck et un certain Lane Hutson en fin de second tour. L’avenir nous dira lesquels constitueront des atouts lorsque Montréal deviendra compétitif, quelque part en 2024 ou 2025.

La revanche de Jonathan Quick

Jonathan Quick a été largué de façon un peu cavalière à 37 ans par les Kings de Los Angeles à la veille de la date limite des échanges, après quinze années de service et deux Coupes Stanley.

Il est passé d’un club aspirant à la Coupe à l’un des pires de la LNH, les Blue Jackets de Columbus, avec un choix de premier tour en 2023 pour le défenseur Vladislav Gavrikov et un gardien plus jeune et performant, Joonas Korpisalo.

Mais Quick a été chanceux dans sa malchance puisqu’il a été récupéré le lendemain par l’un des principaux rivaux des Kings, les Golden Knights de Vegas, pour un modeste choix de septième tour.

Quick a remporté une cinquième victoire en six matchs, mercredi, pour ainsi passer au deuxième rang de l’histoire au chapitre des victoires en carrière pour un gardien de but américain (375), devant John Vanbiesbrouck. Il pourrait devancer Ryan Miller (391) s’il dispute une autre saison.

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Jonathan Quick

Le nouveau gardien des Golden Knights ne présente pas des statistiques exceptionnelles, avec sa moyenne de 2,98 et son taux d’arrêts de ,906, mais il offre à Vegas de l’expérience et de la stabilité.

Les Kings, eux, ne regrettent pas l’échange, même s’il n’était pas très chic au plan humain. Korpisalo, 28 ans, a une fiche de 3-0-1 depuis son arrivée, avec une moyenne de 1,96 et un taux d’arrêts de ,921. Los Angeles a une fiche de 7-2 depuis l’arrivée de Korpisalo et Gavrikov, deux joueurs de location.

Quick rêverait sans doute d’affronter les Kings au premier tour des séries éliminatoires, mais il devra attendre pour que ce projet se réalise. Los Angeles ou Vegas termineront au premier rang de la section pacifique et affronteront un club du quatrième as, Seattle ou Winnipeg. Au deuxième tour peut-être ?

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