Les Cougars de l’Université Mount-Royal de Calgary ont causé toute une surprise, dimanche au CEPSUM, en remportant le Championnat universitaire canadien féminin de hockey avec une victoire de 4-3 contre les Stingers de l’Université Concordia, championnes en titre. C’est un but d’Aliya Jomha qui a tranché le débat à 11 min 10 s de la première période de prolongation.

La gardienne Kaitlyn Ross, joueuse par excellence du tournoi, a fait face à 32 tirs. « Nous n’avons jamais cessé d’y croire, même ce soir quand nous étions menées à la fin de la troisième période, a-t-elle assuré. Les Stingers ont une équipe formidable, mais les filles ont fait un travail incroyable devant moi. C’est une telle sensation d’être championnes après avoir battu les championnes en titre ! »

Après un échange de buts – par Chloé Gendreau pour les Stingers et Ava Metzger pour les Cougars – lors des deux premières périodes jouées à un bon rythme, les choses se sont animées en troisième période. Breanne Trotter a d’abord donné les devants aux joueuses de l’Ouest avec un but en avantage numérique. Mais Rosalie Bégin-Cyr a recréé l’égalité en marquant un superbe but sur tir de pénalité, la gardienne Kaitlyn Ross ayant immobilisé la rondelle derrière son filet.

Megan Bureau-Gagnon a ensuite redonné l’avantage aux Stingers avec un but en avantage numérique, et on croyait que le plus dur était fait pour l’équipe locale, mais les Cougars ont joué leur va-tout en fin de match en retirant leur gardienne et elles ont été récompensées avec le deuxième but de Trotter, à deux secondes de la fin !

PHOTO JAMES HAJJAR, FOURNIE PAR LES CARABINS DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

Kaitlyn Ross

Les Cougars avaient auparavant battu les Varsity Blues de Toronto, favorites du tournoi, et les Carabins de l’Université de Montréal, l’équipe hôtesse. En 2020, à leur première participation aux championnats, elles avaient remporté leur premier match, mais en vain, puisque la compétition avait été annulée après la première journée en raison de la COVID-19.

« C’est incroyable d’avoir eu cette chance de compléter notre aventure en quelque sorte, a souligné l’entraîneur-chef Scott Rivett. Nous avons plusieurs joueuses qui étaient là en 2020 et elles sont enfin couronnées ce soir. C’est un premier titre pour notre programme, pour notre université en fait, et ça représente beaucoup pour nous. »

Je regarde les filles sur la glace, leurs familles dans les gradins, tous ces gens qui sont venus de Calgary, et je suis vraiment heureux pour tout le monde.

Scott Rivett, entraîneur-chef des Cougars de l’Université Mount-Royal

Du côté des Stingers, l’ambiance était moins gaie, mais l’entraîneuse-chef Julie Chu a insisté : « Nous avons dit aux joueuses qu’elles devaient être fières d’elles, qu’elles s’étaient battues jusqu’au bout. Nous avons perdu 12 joueuses après notre titre l’an dernier, nous avions une jeune équipe et nous sommes quand même allées jusqu’à la finale, jusqu’en prolongation. C’est une performance remarquable et nous sommes fières de toutes les joueuses. »

PHOTO JAMES HAJJAR, FOURNIE PAR LES CARABINS DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

Déception dans le camp des Stingers…

Emmy Fecteau, l’une des vedettes de l’équipe, avait les larmes dans la voix. Autant que la défaite, elle était déçue de ne pas avoir offert aux quatre vétérantes qui jouaient leur dernier match universitaire un autre titre. « Ça fait 15 ans que je joue avec Rosalie [Bégin-Cyr], je ne jouerai plus jamais avec elle à ce niveau. En ce moment, c’est difficile de ne pas penser aux chances qu’on a ratées, à ce but qu’elles ont marqué à la toute fin de la troisième période… »

Les Carabins se sont bien battues

Plus tôt dimanche, les Carabins ont livré une chaude lutte aux Thunderbirds de l’Université de la Colombie-Britannique, mais elles se sont inclinées 3-2 dans le match pour la médaille de bronze. L’équipe hôtesse a comblé un déficit de deux buts en troisième période, mais elle a vu ses rivales rebondir avec un but décisif à trois minutes de la fin.

« C’est l’une des formations les plus courageuses, les plus fidèles à l’esprit Carabins, que nous avons eues ici, a estimé l’entraîneuse-chef Isabelle Leclaire. Elles se sont battues jusqu’au bout, comme en demi-finale, et il s’en est fallu de peu. Il y a de la déception, bien sûr – c’était une occasion de réaliser un exploit unique devant nos partisans –, mais je suis très fière de ce qu’on a accompli.

« Et je suis convaincue que ces Championnats vont s’avérer une étape importante dans la progression de notre programme. Ça nous a permis de mobiliser les partisans, les anciennes, ça a permis de recréer une magie autour de notre équipe qui va nous porter au cours des prochaines années. »

Les Carabins ont une formation relativement jeune, et l’avenir s’annonce prometteur. Elles devront toutefois composer avec le départ de trois joueuses, Kaleigh Quennec, Breanne Dondo et Emily-Renée Paquin, qui ont disputé dimanche le dernier match de leur parcours universitaire.

PHOTO JAMES HAJJAR, FOURNIE PAR LES CARABINS DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

Kaleigh Quennec (12)

« C’est incroyable, ce que ces six années avec les Carabins m’ont apporté », a raconté Quennec, une joueuse qui a pris part aux Jeux olympiques et aux Championnats du monde sous les couleurs de la Suisse.

« J’ai pu progresser comme joueuse, réaliser des rêves et vivre une expérience formidable. Je suis vraiment reconnaissante envers toutes mes coéquipières, le personnel de l’équipe, de l’université. Et c’est magique de terminer avec ce week-end, de vivre toutes ces émotions. »

Pour Isabelle Leclaire, qui a vu passer toutes les joueuses depuis la création du programme en 2009 : « Ça passe trop vite, c’est certain. J’espère qu’après la déception et le deuil, Kaleigh, Breanne et Emily-Renée vont retenir les bons moments de leurs années avec nous et utiliser tout ce qu’elles ont appris pour le reste de leur vie. »