Il y a de ces organisations pour lesquelles il est insensé de sacrifier un choix de première ronde pour un joueur de location. Et il y en a d’autres pour qui la même décision s’impose.

Les Penguins de Pittsburgh, par exemple, auraient été irresponsables de céder aux Blues de St. Louis leur choix de première ronde pour Vladimir Tarasenko, joueur autonome sans compensation à compter de juillet.

Non seulement leur choix pourrait-il se situer entre le 15e et le 20e rang, mais ils possèdent une équipe vieillissante dont la banque de jeunes est déjà dégarnie. Ils ont repêché seulement deux fois en première ronde lors des huit dernières cuvées.

Le DG Ron Hextall l’a d’ailleurs affirmé cette semaine : pas question d’échanger un choix de première ronde d’ici la date limite des échanges.

Les Rangers, eux, n’ont pas hésité à le faire jeudi pour obtenir Tarasenko. Ils avaient déjà un choix de première ronde supplémentaire obtenu en septembre des Stars de Dallas pour leur jeune défenseur Nils Lundkvist.

Les Blues recevront le pire des deux choix. Celui des Rangers se situe au 25e rang et celui des Stars au 31e rang. À cette position, les chances d’obtenir un joueur d’impact sont de l’ordre d’environ 20 %.

Contrairement aux Penguins, en fin de cycle, les Rangers commencent le leur. Après avoir raté les séries trois fois en quatre ans, ils ont atteint le carré d’as l’an dernier.

Perdre un choix de fin de première ronde ne pèsera pas lourd dans la balance. Leur gardien Igor Shesterkin vient d’avoir 27 ans. Trois des membres de leur top 4 défensif, Adam Fox, K’Andre Miller et Ryan Lindgren, ont 24 ans ou moins. Le capitaine Jacob Trouba en a seulement 28. Braden Schneider a 21 ans.

À l’attaque, l’âge des membres du noyau se situe de 28 à 31 ans et le trio de jeunes composé de Filip Chytil, 23 ans, Alexis Lafrenière et Kaapo Kakko, tous deux âgés de 21 ans, commence à éclore. Ils ont quelques autres jeunes dans les circuits mineurs, dont Brendan Othmann, Adam Sykora et Will Cuylle.

PHOTO DANNY WILD, USA TODAY SPORTS

Filip Chytil (72) célèbre avec ses coéquipiers Kaapo Kakko (24), Alexis Lafrenière (13), Ryan Lindgren (55) et Adam Fox (23)

Tarasenko, 31 ans, n’est pas aussi productif que l’an dernier, saison où il avait obtenu 82 points, dont 34 buts, en 75 matchs, mais il a tout de même 29 points en 38 matchs et pour des buts opportuns en séries éliminatoires, le risque en vaut largement le coût.

Tarasenko devrait se retrouver à l’aile droite au sein du premier trio avec Artemi Panarin et Mika Zibanejad. Chris Kreider jouerait à gauche avec Vincent Trocheck et Jimmy Vesey et le trio des jeunes Lafrenière, Chytil et Kakko resterait intact. New York se retrouve avec trois trios en mesure de produire.

Les Blues n’avaient pas le choix

Les Blues de St. Louis se retrouveront exclus des séries éliminatoires après une saison de 109 points. Tarasenko, comme Ryan O’Reilly, auront droit à l’autonomie complète. Avec une attaque menée par Jordan Kyrou, 24 ans, et Robert Thomas, 23 ans, des défenseurs dans la fin de la vingtaine ou au début de la trentaine, le DG Doug Armstrong veut amasser le maximum de choix au repêchage pour une transition en douceur.

Voyons sa décision avec O’Reilly, 32 ans, dont le rendement a chuté drastiquement avec seulement 16 points en 37 matchs, mais qui pourrait lui aussi rapporter un choix de première ronde s’il se remet rapidement de sa blessure.

Armstrong est passé maître dans l’art des transitions en douceur. En 2018, il a obtenu un choix de première ronde des Jets de Winnipeg pour Paul Stastny même si les Blues étaient encore en lutte pour une place en séries. Un an plus tôt, il avait échangé son défenseur Kevin Shattenkirk dans des conditions semblables.

Le DG des Blues s’est servi du choix obtenu pour Shattenkirk pour acquérir éventuellement Brayden Schenn (il a ajouté un second choix de premier tour dans l’offre).

Avec le choix pour Stastny, les Blues ont repêché Dominik Bokk. Ils l’ont ensuite échangé aux Hurricanes avec Joel Edmundson pour obtenir Justin Faulk.

Il faut donner à Armstrong une bonne note pour sa créativité et son audace.

Un bon contrat pour Jordan Harris et le CH

Jordan Harris s’assure donc d’un contrat garanti de la LNH d’une valeur de 1,4 million par année pour les deux prochaines saisons. S’il progresse bien, il sera en position de commander un contrat plus important à 24 ans. Le CH, lui, comptera sur un défenseur régulier au sein de son top 6 pour moins de 1,5 million, une aubaine. Il évite aussi l’arbitrage salarial l’été prochain. Avec les départs de Dadonov, Drouin, Monahan et Byron ces prochains mois, Kent Hughes est en train de se doter d’une belle flexibilité salariale.

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