L’espoir de jouer dans la LNH leur est encore permis. Mais leur rôle est surtout de donner l’exemple aux plus jeunes. Regard sur le statut, parfois ingrat, de vétéran de la Ligue américaine avec Gabriel Dumont et Riley Nash.

« J’ai toujours dit : la journée où je vais me sentir inutile, où n’importe qui d’autre pourra faire ma job, je vais prendre mes patins et m’en aller. Mais ce jour-là n’est pas encore arrivé », lance Gabriel Dumont à La Presse.

À 32 ans, le Québécois est l’un des joueurs les plus âgés à prendre part à la Classique des Étoiles, à la Place Bell. Dimanche, lors du concours d’habiletés, il était accompagné de ses fils de 6 et 8 ans.

Un d’entre eux a d’ailleurs enflammé l’amphithéâtre après avoir marqué dans une échappée ; le gant derrière son oreille, il a invité les partisans à l’encourager encore plus fort.

  • Un des fils de Gabriel Dumont a marqué sur une échappée lors du concours d’habiletés, dimanche.

    PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

    Un des fils de Gabriel Dumont a marqué sur une échappée lors du concours d’habiletés, dimanche.

  • Un des fils de Gabriel Dumont a marqué sur une échappée lors du concours d’habiletés, dimanche.

    PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

    Un des fils de Gabriel Dumont a marqué sur une échappée lors du concours d’habiletés, dimanche.

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Encore cette saison, Dumont est l’un des piliers du Crunch de Syracuse. L’ancien des Bulldogs de Hamilton porte d’ailleurs le C du capitaine sur son chandail depuis la saison dernière. L’attaquant a joué plusieurs matchs dans la Ligue nationale au début de sa carrière professionnelle, mais seulement trois depuis la fin de la saison 2017-2018. Lentement, l’espoir de s’établir à temps plein dans le circuit Bettman s’est effrité.

« C’est une chose avec laquelle j’ai fait la paix il y a quelques années, laisse-t-il tomber calmement. J’ai pris du recul, je me suis dit : j’ai eu des occasions, il y en a qui ne sont pas venues, et s’il y en a d’autres qui viennent, je vais être super content. Mais d’un autre côté, je joue au hockey, je suis extrêmement chanceux. Je fais ça de ma vie et je pense que c’est une chose qu’on doit comprendre et réaliser. »

Au fil des années et avec l’expérience, Dumont a appris à accepter ; accepter les occasions qu’il n’a pas eues et celles qu’il a eues, mais qu’il n’a « pas saisies ». Ses objectifs, voire ses rêves, ont évolué au fil du temps.

La donne a vraiment changé avec mes garçons. Ils comprennent ce qui se passe. Je veux leur montrer que leur père est fier, qu’il fait les choses de la bonne façon. Le hockey, c’est un jeu, mais c’est aussi une école de vie. De ce côté-là, la motivation est vraiment facile.

Gabriel Dumont

Quand la flamme brûle encore

Riley Nash était le premier joueur arrivé dans le vestiaire de la Conférence de l’Ouest avant le concours d’habiletés quand La Presse est allée à sa rencontre, dimanche soir.

L’Albertain de 33 ans est le joueur le plus âgé de ce week-end des Étoiles. « Je me sens encore jeune ! », s’exclame-t-il en riant quand on lui fait la remarque.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Riley Nash et son enfant au concours d’habiletés

La situation de Nash est différente de celle de Dumont. Le joueur de centre a connu une belle carrière dans la LNH, disputant 627 rencontres et inscrivant 176 points. En mars 2022, après 10 ans dans la meilleure ligue au monde, l’ancien choix de premier tour a été rétrogradé à Syracuse. En septembre, il a signé un contrat de deux ans dans la Ligue américaine, avec les Checkers de Charlotte.

La porte de la LNH, dit-il, « se ferme assez rapidement ». C’est ce qui lui est arrivé. Mais la passion, elle, ne s’est pas éteinte. Il est d’ailleurs le meilleur marqueur de son équipe, avec 37 points en 40 rencontres.

« La flamme brûle encore. Sinon, probablement que je partirais simplement. Mais il y a différentes facettes du jeu que j’aime. »

Ce n’est pas nécessairement l’espoir de jouer dans la LNH qui me motive. C’est plus à propos de qui je suis, d’aider les gars plus jeunes plutôt que de me concentrer sur ma carrière.

Riley Nash

Comme Dumont, son ex-coéquipier avec le Crunch, Nash a deux enfants en bas âge. Ils lui amènent « un plaisir additionnel » de jouer au hockey.

« Avoir ton enfant avec toi dans le vestiaire, ça change ta perspective et ça ravive cet amour pour le jeu. Juste de voir combien il est heureux de lancer la rondelle dans le vestiaire après le match… Que tu aies bien joué ou mal joué, sa présence te redonne le sourire. C’est une belle expérience. »

Nash a encore un an et demi à écouler à son entente. Il sait bien que sa carrière achève, mais il n’est pas malheureux dans son nouveau statut de vétéran de la Ligue américaine, d’autant plus qu’il joue là où il a commencé sa carrière en 2010.

« Tant que je serai motivé, que la flamme brûlera et que mon corps se sentira bien, je vais jouer aussi longtemps que possible. »