Jouer une saison dans la Ligue nationale et y faire carrière sont deux choses bien distinctes. Le Québécois Maxime Lajoie avait 21 ans, en 2018-2019, quand il a disputé une première saison complète dans la LNH. Depuis, il évolue dans la Ligue américaine. Et il espère avoir sa chance de nouveau.

Des sept Québécois présents à la Classique des étoiles de la Ligue américaine, dimanche et lundi, Lajoie est sans doute celui que les partisans de la Place Bell connaissaient le moins. Et c’est un peu normal.

Le défenseur avait 5 ans quand sa famille a quitté le Québec pour l’Ontario. De là, elle a plus tard déménagé à Calgary, où elle habite toujours. Les grands-parents et le reste de la famille sont cependant demeurés à Québec ; Lajoie leur rend visite chaque été.

« On parle en français à la maison aussi, donc je le garde assez facilement », lance-t-il en riant à La Presse. « J’aime ça revenir au Québec. Il y a beaucoup de bouffe que j’aime et qu’on n’a pas [à Calgary] ! J’ai déjà mangé du St-Hubert deux fois ! »

Lajoie a été sélectionné par les Sénateurs d’Ottawa au 5tour du repêchage de 2016, après ses trois saisons au sein de la Ligue junior de l’Ouest.

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Tyson Foerster et Maxime Lajoie

Dès sa deuxième année professionnelle, le jeune homme a eu une occasion en or. Alors que les Sénateurs ont échangé leur défenseur étoile Erik Karlsson, la porte s’est ouverte devant lui. Et il en a profité.

Dès son premier match dans la LNH, le 4 octobre 2018, il a inscrit un but et une mention d’aide. Après six rencontres, il comptabilisait quatre buts et trois mentions d’aide. Il y a ultimement passé la saison complète, amassant 15 points en 56 parties. Des débuts professionnels sensationnels.

Lajoie était cependant de retour dans la Ligue américaine l’année suivante, ne prenant part qu’à six rencontres dans la LNH. En janvier 2021, il a été échangé des Sénateurs aux Hurricanes de la Caroline.

« Je vais toujours me souvenir de la première année que j’ai jouée à Ottawa, dit-il, mais c’était une décision de mon agent et moi. Mon opportunité à Ottawa n’était pas la même qu’au début. On a décidé de voir si on pouvait trouver autre chose.

« Le coach a changé, donc ç’a un impact sur beaucoup de choses, explique-t-il. J’étais content de venir en Caroline. »

Continuer et y croire

Depuis son arrivée dans l’organisation des Hurricanes, Lajoie n’a disputé que 10 matchs dans la LNH, dont deux en séries éliminatoires.

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Maxime Lajoie a disputé 70 matchs dans la LNH.

« C’est sûr que c’est dur, affirme-t-il. Quand tu joues presque toute une année dans la Ligue nationale, tu te dis : OK, je suis rendu là, donc je vais rester là. Mais non… C’est dur. En même temps, je trouve que je me suis amélioré comme joueur. Je me suis amélioré défensivement, c’est ce que je voulais faire. »

Le défenseur est, en quelque sorte, victime du fait que les Hurricanes aspirent à la Coupe Stanley.

Ils ont six très bons défenseurs et ils n’ont pas beaucoup de blessures. C’est une bonne affaire pour eux. Mais en même temps, c’est plus difficile de faire l’équipe.

Maxime Lajoie

L’année dernière, Lajoie a remporté la Coupe Calder avec les Wolves de Chicago, club-école des Hurricanes, récoltant 33 points en 60 parties. Même si les occasions sont moins nombreuses en Caroline ces dernières années, le Québécois demeure « super content » de là où il se trouve. « L’organisation est incroyable et j’adore ça à Chicago », soutient-il.

Quand on lui demande s’il se met de la pression sur les épaules, lui qui a eu 25 ans en novembre, l’arrière ne se défile pas : « Oui, c’est sûr, répond-il. Mais mon père me parle beaucoup, mon agent aussi. On parle aussi du fait qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver ; je pourrais avoir une opportunité quelque part d’autre. »

« [Les occasions sont] différentes pour chaque équipe, rappelle-t-il. On va voir ce qui va arriver cette année. »

À l’approche de la date limite des échanges dans la Ligue nationale, celui qui sera joueur autonome avec restriction à la fin de la campagne « essaie juste de jouer chaque match comme si quelqu’un [le] regardait ».

« Même si j’ai 25 ans, tu ne sais jamais, laisse-t-il entendre. Surtout à ce temps-ci de l’année. Je trouve que je m’améliore à chaque game et je fais juste me concentrer là-dessus. »