Perdre est une chose. Perdre devant une foule nombreuse et impliquée en est une autre. Le manque d’opportunisme a coulé la Force de Montréal, dimanche après-midi à Saint-Jérôme, dans une défaite de 4-1 contre les Whitecaps du Minnesota.

Les spectateurs étaient nombreux. Plusieurs ont regardé le match debout, accoudés sur la rampe dans l’aire commune entourant les gradins. Près de 1300 personnes étaient au rendez-vous lors du premier de deux matchs de la Force à l’aréna Rivière-du-Nord.

Les Jérômiens ont accueilli à bras ouverts la nouvelle équipe de la Premier Hockey Federation. Les joueuses les ont remerciés avec un début de match endiablé. C’est la quatrième fois de la saison que la Force évolue à domicile ailleurs qu’à Montréal.

La défenseure Catherine Daoust a trouvé le fond du filet pour la deuxième fois de la campagne avec un tir de la pointe tôt dans la rencontre. « C’est le fun, c’est vraiment le fun, a-t-elle expliqué, encore un peu émerveillée après la rencontre. Je ne suis pas habituée de marquer, donc je n’ai pas beaucoup d’idées de célébration en réserve. »

Daoust a simplement levé les bras, aidée par la foule qui en demandait encore.

Ç’aura toutefois été le seul moment de réjouissance de la journée. Après avoir marqué en première période, les Whitecaps ont enfilé trois buts sans riposte, dont deux dans un filet désert, pour infliger une neuvième défaite en 16 parties à la troupe montréalaise.

« C’est chaud depuis le début de l’année, a lancé l’entraîneur adjoint Pierre Alain. On a des chances, mais il faut en profiter. »

La Force a été incapable de tirer profit de ses quatre avantages numériques. En revanche, ses rivales ont enfilé l’aiguille deux fois sur six avec l’avantage d’une joueuse.

« Elles ont été opportunistes et de notre côté, on n’a pas été capables de capitaliser. Ce sont souvent les unités spéciales qui font la grande différence », a affirmé la capitaine Ann-Sophie Bettez.

Un succès considérable

La finalité n’a pas été celle envisagée pour les joueuses de la Force, mais leur passage à Saint-Jérôme a été un franc succès aux guichets. Comme ç’avait été le cas plus tôt cette saison à Sept-Îles, Rimouski et Rivière-du-Loup.

D’après Bettez, « chaque fois, la foule est vraiment dedans ».

La Force effectue plus de route que les autres équipes du circuit. Le corps s’use donc un peu plus, mais pour Daoust, la réception des municipalités et des jeunes joueuses de hockey à leur arrivée en vaut la peine.

Partout où on va, c’est un évènement. Ça amène une grosse foule chaque fois. Ça nous permet de rencontrer des gens de partout au Québec.

Ann-Sophie Bettez, capitaine de la Force de Montréal

Ça permet surtout aux jeunes joueuses d’enfin voir du gros calibre de jeu. Elles peuvent aussi témoigner du fait qu’il est maintenant possible de gagner sa vie grâce au hockey.

« Les jeunes filles qui viennent voir nos joueuses, c’est fantastique. Elles doivent le vivre et le voir pour y croire », pense Alain.

Saint-Jérôme au rythme du hockey féminin

Ce n’est pas un hasard si la ville de Saint-Jérôme a été choisie pour présenter deux matchs de la Force. La capitale des Laurentides est une importante vitrine pour les joueuses depuis près d’un quart de siècle.

« C’est un honneur que l’organisation nous ait choisi », explique le maire Marc Bourcier, dans la cafétéria séparant les deux patinoires du complexe, lors du premier entracte.

Saint-Jérôme est une avenue intéressante pour le hockey féminin.

Marc Bourcier, maire de Saint-Jérôme

Entre 1999 et 2012, le Cégep de Saint-Jérôme a hébergé l’un des meilleurs programmes collégiaux de hockey féminin. En 13 ans d’existence, les Cheminots ont remporté le championnat à cinq reprises.

Alain a d’ailleurs été aux commandes de ce programme en tant qu’entraîneur-chef. Dimanche, il rentrait à la maison, en quelque sorte. « C’était vraiment le fun. Quand je suis arrivé derrière le banc, ça m’a donné un bon petit frisson dans le dos, c’était une belle sensation », a-t-il affirmé.

Cette fondation explique sans doute pourquoi « le calibre est aussi bon entre les ligues féminine et masculine », selon M. Bourcier.

La vente de billets s’est déroulée à merveille. Même si la partie de samedi a été reportée à lundi, la quasi-totalité des billets avait été vendue. « On envoie un message fort », précise le maire.

Plus la saison de la Force progresse, plus ses membres sont certains d’une chose, précise Alain : « Il y a de place pour le hockey féminin partout maintenant. Et pas juste à Saint-Jérôme. »

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  • 6-8-1
    Fiche de la Force de Montréal cette saison
    SOURCE : PHF