Surprise, un nouveau nom se retrouve sur la liste des meilleurs espoirs du Canadien, concocté par Scott Wheeler, du site theathletic.com, cette semaine.

Le défenseur Lane Hutson y devance Sean Farrell et Owen Beck. Généralement, la position de tête est pourtant réservée aux espoirs un peu plus vieux, ou encore au premier choix de la plus récente cuvée.

Or, Hutson, toujours âgé de 18 ans, a été repêché en fin de deuxième ronde en 2022 avec le choix des Oilers d’Edmonton obtenu pour Brett Kulak.

Le Canadien lui a même préféré trois joueurs : Juraj Slafkovsky (1er), Filip Mesar (26e) et Owen Beck (33e). Slafkovsky est exclu de ces listes puisqu’il jouait dans la LNH à temps plein au moment de se blesser il y a quelques semaines.

Hutson figurerait probablement au premier rang sur la majorité des listes des espoirs du CH aujourd’hui. Et il ne s’y trouverait pas par hasard. Ce qu’il accomplit à sa première saison à Boston University est renversant. Et le mot est faible.

Hutson vient au premier rang des compteurs chez les défenseurs de la NCAA, tous âges confondus, avec 31 points en 24 matchs, un de plus que Luke Hughes, quatrième choix au total en 2021 par les Devils du New Jersey, en un match de moins.

Depuis son retour du Championnat mondial junior, où il a mérité un poste avec l’équipe américaine malgré ses 18 ans, Hutson a amassé 13 points en huit matchs, dans un circuit où évoluent les Logan Cooley, Adam Fantilli, Jimmy Snuggerud, Hughes, Farrell et compagnie.

Une statistique frappante : à sa première saison dans la NCAA, à Wisconsin, l’attaquant Cole Caufield a obtenu 36 points en 36 parties. À son rythme actuel, Hutson, un défenseur, on le rappelle, en amasserait… 47 en 36 matchs !

Hutson éclipse déjà la production des meilleurs défenseurs offensifs de la LNH à leur première saison dans la NCAA.

  • Adam Fox : 40 points en 35 matchs à Harvard
  • Cale Makar : 21 points en 34 matchs à Umass-Lowell
  • Quinn Hughes : 29 points en 37 matchs à Michigan
  • Devon Toews : 17 points en 37 matchs à Quinnipiac
  • Owen Power : 16 points en 26 matchs à Michigan
  • Zack Werenski : 25 points en 35 matchs à Michigan

Seul le légendaire Brian Leetch, 1028 points en 1205 matchs entre 1987 et 2006, et membre du Temple de la renommée, a produit à un rythme semblable parmi les éventuels défenseurs de la Ligue nationale de hockey à une première saison dans la NCAA avec 47 points en 37 rencontres à Boston College.

On se gardera de prédire un trophée Norris à Hutson d’ici dix ans. Mais sa production offensive nous permet quand même de s’emballer.

Hutson n’est pas seulement bon offensivement. Il défend bien son territoire, sans nécessairement recourir à la force physique, grâce à sa vitesse, sa ruse et un bâton toujours bien placé.

Pourquoi a-t-il été repêché si tard même s’il produisait à un rythme déjà intéressant au sein du programme de développement américain avec 32 points en 27 matchs à son année d’admissibilité ?

Hutson a eu beau présenter un certificat médical attestant un retard de croissance, personne n’a osé repêcher ce défenseur de 5 pieds 8 pouces en première ronde, ni en première moitié de second tour.

Le Canadien l’avait néanmoins en haute estime — Kent Hughes connaît les joueurs de la Côte Est par cœur (Hutson est né dans le Michigan, mais a joué au New Jersey dès l’adolescence) — mais pas au point de le préférer à Owen Beck, rappelé récemment pour un match avec le CH, avec le premier choix de la deuxième ronde.

Comme Montréal ne détenait pas de choix avant le 62rang, la direction de l’équipe a tenté des échanges avec des choix dans des rondes ultérieures pour s’avancer, mais on n’a pas trouvé preneur. On s’est mis à espérer, en se fiant aux informations glanées ici et là à propos des intentions des autres équipes. On se disait que Hutson risquait sans doute d’être encore disponible en fin de deuxième ronde, mais pas Beck.

Deux défenseurs de ce même programme de développement américain, Ryan Chesley et Seamus Casey, ont été repêchés en première moitié du second tour, par Washington et New Jersey respectivement. Chesley a mérité un poste avec l’équipe junior américaine, mais il n’a presque pas joué. Il compte 7 points en 28 matchs. Casey, un défenseur de 5 pieds 9 pouces, n’a pas eu autant de chance que Hutson et Chesley, mais il fait bien offensivement à l’Université du Michigan avec 19 points en 26 matchs.

Non seulement Hutson domine-t-il outrageusement dans la NCAA, mais les médecins disaient vrai, il mesure désormais 5 pieds 10 pouces. Et il n’a peut-être pas fini de grandir.

À moins d’une surprise de taille, Hutson disputera une autre saison à Boston University, en 2023-2024, avant de joindre le Canadien. Qui sait s’il ne deviendra pas le meilleur joueur de sa cuvée pour le CH ?

Timo Meier au New Jersey ?

Depuis l’échange de Bo Horvat, lundi, Timo Meier devient sans doute le joueur le plus convoité sur le marché des échanges. Meier, 26 ans, 9choix au total en 2015, a amassé 48 points, dont 28 buts, en 51 matchs avec les Sharks de San Jose. À ce rythme, il pourrait atteindre la marque des 45 buts en 82 matchs.

Meier, un jeune colosse de 6 pieds 1 pouce et 220 livres, coûtera cher. Son contrat vient à échéance dans un an, mais il n’entre pas encore dans la catégorie des joueurs autonomes sans compensation. Il ne s’agit donc pas d’un joueur de location.

Les Devils du New Jersey seraient les principaux soupirants, selon le distingué Elliotte Friedman. Mais San Jose est en droit d’exiger Simon Nemec ou Luke Hughes, des défenseurs. Les Devils seront sans doute enclins à offrir un jeune attaquant, Alexander Holtz ou Dawson Mercer, tous deux repêchés en première ronde, avec des choix.

Mais l’arrivée de Meier risquerait de déstabiliser la structure salariale des Devils. Malgré un salaire annuel moyen de 6 millions par saison sur un contrat de quatre ans signé en 2019, Meier touche un salaire annuel de base de 10 millions cette saison*.

Toute offre qualificative pour retenir ses services doit donc dépasser cette somme, mais on peut aussi négocier un contrat à long terme au montant désiré.

Meier risque néanmoins d’exiger un salaire annuel supérieur à 8 millions, le montant accordé annuellement au meilleur compteur de l’équipe, Jack Hughes. Et l’attaquant des Sharks a le gros bout du bâton dans l’affaire. Dossier à suivre.

*Selon le site capfriendly. com

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