Nick Suzuki est le premier à l’admettre : bien sûr, en effet, sa production offensive est à la baisse ces jours-ci. Mais est-ce que ce léger détail l’empêche de dormir pour autant ? La réponse est non.

La réponse est non parce que Suzuki, comme La Bolduc autrefois, sent que ça va venir, que ça va venir. Aussi, telle la légendaire chanteuse, il a choisi de ne pas se décourager.

« Je ne suis pas inquiet, a-t-il répondu à ce sujet, lundi à Brossard. Je suis encore capable de réaliser des jeux, de tenter des tirs, sauf que la rondelle ne rentre pas… »

S’il y a une chose qu’on ne souhaite à personne, encore plus à un joueur de hockey, c’est de vivre une vie sans le plaisir de voir une rondelle entrer, ou plusieurs.

Cette scène de pur bonheur, Suzuki a pu y goûter assez souvent en début de saison, entre autres lors d’une série de 11 points à ses 10 premiers matchs de la saison. Son rythme offensif était tel qu’il se dirigeait tout droit vers une saison de 100 points, ce qu’aucun joueur du Canadien n’a pu faire depuis Mats Näslund en 1985-1986.

Mais tout cela n’est plus qu’un vague souvenir, et de toute évidence, c’est plus difficile ces temps-ci. Le voici d’ailleurs pris dans une sécheresse d’un seul point en six matchs. Il a un seul but à sa fiche depuis le 19 décembre.

« J’essaie de continuer à faire ce que je sais faire, sans jamais tourner les coins ronds, a-t-il ajouté. Je ne sens pas que je suis différent par rapport à qui j’étais en début de saison. Je veux encore bien jouer, bien jouer dans toutes les facettes.

« Ma production offensive n’est pas la même récemment, mais j’obtiens des occasions de marquer, au moins. J’ai raté un filet désert lors du match précédent [samedi à Ottawa]… alors je dois rester confiant et surtout ne pas lâcher. »

Martin St-Louis, qui n’a pas l’habitude de s’inquiéter, ne s’inquiète pas non plus au sujet de son capitaine.

« C’est sûr que les gens vont regarder son rendement offensif, a répondu l’entraîneur montréalais lundi. Il est encore un jeune joueur, et on essaie de l’amener à parfaire son jeu d’ensemble. C’est sûr que c’est le fun quand il est récompensé avec des points, mais il est intelligent, et il a assez de talent pour savoir comment naviguer ça. Alors je ne suis pas inquiet. »

« À 100 % de ma forme »

Il y a aussi que la clinique des absents déborde sérieusement chez le Canadien, et que c’est dans cette clinique que se trouve Cole Caufield, le partenaire d’affaires de Suzuki.

« De ne pas jouer avec lui, c’est un changement pour moi, très certainement, a-t-il admis. Mais je dois tenter de bâtir quelque chose avec les autres joueurs qui sont ici… j’essaie seulement de jouer mon jeu, peu importe qui est là.

« Tout ça est un peu étrange, il manque des gars sur la glace et dans le vestiaire, mais ça donne une occasion à d’autres de pouvoir essayer de se faire remarquer en ce moment. »

Enfin, nous vivons évidemment dans une époque numérique qui n’est parfois pas si fabuleuse, et dans le département des désagréments, il y a sans doute les rumeurs qui ne cessent plus. Parmi celles-ci : le Nick Suzuki que l’on voit ces jours-ci serait ralenti par une blessure…

Le principal intéressé jure qu’il n’en est rien.

« Je ne suis pas à 100 % de ma forme, mais c’est tout proche, a-t-il répondu. En même temps, ce n’est pas une excuse, parce qu’il y a tout plein de gars qui jouent malgré les blessures dans cette ligue. C’est la dure réalité de la LNH… »

Un dernier entraînement complet avant la pause

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Jake Allen

Le Canadien a tenu un dernier entraînement complet avant la pause des Étoiles, et la pause tout court, en vue du match de mardi soir au Centre Bell face aux Sénateurs d’Ottawa, que le club va entreprendre avec Jake Allen devant le filet. Bien que le Canadien ne rêve plus aux séries depuis quelques semaines déjà, la pause tombe quand même à point, puisque la liste des blessés ne cesse de s’allonger. « Si tu es une équipe pour qui tout va bien, tu trouves ça dommage de devoir arrêter maintenant, a répondu Martin St-Louis. Mais si tu es une équipe qui compte beaucoup de blessés, tu es content… On va la prendre, la pause, ça va nous aider. »