La rubrique où les journalistes de l’équipe des Sports de La Presse répondent à une question dans le plaisir.

Si vous étiez commissaire de la LNH, que feriez-vous pour relancer le match des Étoiles ?

Simon-Olivier Lorange

CAPTURE D’ÉCRAN TIRÉE DU SITE NHL.COM

Trevor Zegras marquant un but avec la technique « Michigan ».

La réponse courte : j’abolirais le match des Étoiles. La rencontre elle-même – ou le mini-tournoi, selon la formule retenue – ne présente aucune espèce d’intérêt, car le jeu auquel on y assiste n’a rien à voir avec le hockey qui est pratiqué dans la LNH. C’est un peu comme si, en athlétisme, les sprinters sautaient sur des motos parce que c’est drôle. Je bonifierais toutefois le concours d’habiletés, notamment avec des épreuves qui permettraient aux gardiens de but de montrer leur savoir-faire. Ceux-ci sont hélas les tristes victimes de ces célébrations, où toute l’attention est portée sur l’attaque. Je ne connais pas les plans de la LNH pour le concours des prochains jours, mais j’introduirais une épreuve de « Michigan », technique complexe que maîtrisent de plus en plus de joueurs. C’est la grande mode du moment et les enfants en raffolent. Et ce sont les seules personnes qui s’intéressent au week-end des Étoiles de toute façon.

Alexandre Pratt

Remplaçons le traditionnel match des Étoiles par un tournoi de hockey à élimination simple, entre toutes les équipes de la LNH. Format 3 contre 3. La première équipe qui compte trois buts gagne et passe au tour suivant. Vendredi : tirage au sort. Tous les joueurs de la ligue sont présents pour signer des autographes. Samedi : les deux premiers tours. Dimanche : les quarts de finale et les demi-finales. Lundi soir, grande finale, à heure de grande écoute. Et pour inciter les joueurs à donner leur 110 %, l’équipe gagnante hérite d’une place en séries éliminatoires. Go ! Go ! Go !

Guillaume Lefrançois

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Snoop Dogg

À la base, je ne crois pas que le match des Étoiles ait besoin d’une grande réforme, parce que ça demeurera toujours un évènement marginal et léger. Ce ne sera jamais le huitième match de la Série du siècle, entendons-nous. Dans ce contexte, le tournoi à 3 contre 3 demeure la meilleure option, et le concours d’habiletés produit toujours un bon spectacle. Alors que faire pour améliorer l’évènement ? Une meilleure utilisation des célébrités pourrait être une bonne première étape. Plutôt que de les inviter simplement pour une chanson, pourquoi ne pas en choisir quatre et les impliquer à fond, en les nommant DG, par exemple ? Snoop Dogg, Eli Manning et Ryan Reynolds (s’il n’achète pas les Sénateurs entre-temps), pour ne nommer qu’eux, chacun à la tête d’une équipe. On leur réserve le droit de nommer un joueur dans l’équipe, à leur entière discrétion. Si Michael Bublé aime Michael Pezzetta en raison de sa chevelure, qu’il l’invite ! Cette célébrité agit aussi à titre d’entraîneur adjoint derrière le banc. Un des buts du match des Étoiles est d’amener des profanes à s’intéresser au hockey. Une collaboration de la sorte attirerait assurément l’attention avec le public que cesdites célébrités entraîneraient.

Richard Labbé

De toute évidence, il n’y a plus personne qui veut se faire mal lors de ce match, alors il n’y a aucune mise en échec, aucune intensité dans les coins, rien. C’est compréhensible : sans enjeu véritable, pourquoi risquer une blessure ? Alors je mettrais fin tout de suite à cette mascarade, et je présenterais deux jours de concours d’habiletés, dont des épreuves hors de la patinoire. Qui peut frapper un coup de circuit ? Qui court le plus vite sur 100 mètres ? Qui peut réussir un dunk dans un panier de basket ? Ce serait pas mal plus intéressant qu’un match de 19 à 16, et j’en profite pour rappeler que ces pointages sont seulement bons pour le soccer intérieur.

Nicholas Richard

PHOTO DERIK HAMILTON, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Kyle Connor (81)

Le match des Étoiles. Le match... des Étoiles ! Pour rehausser l’intérêt des amateurs et pour assurer un spectacle enlevant, cette classique annuelle doit réunir les meilleurs joueurs de la ligue. Sans exception. Il faut donc impérativement mettre fin à l’obligation que chaque équipe doit être représentée par au moins un joueur. Sans cette règle, probablement que Kevin Hayes (PHI), Brock Nelson (NYI), Nick Suzuki (MTL), Dylan Larkin (DET), Clayton Keller (ARI), Vladimir Tarasenko (STL), Troy Terry (ANA) et Nazem Kadri (CGY) n’y seraient pas cette année. Or, des joueurs comme Kyle Connor (WIN), William Nylander (TOR) et Steven Stamkos (TB), 3 joueurs parmi les 20 meilleurs pointeurs de la Ligue nationale de hockey, n’y seront pas. La Ligue veut vendre son produit et offrir un spectacle de qualité pour mettre en lumière ses meilleurs joueurs, mais plusieurs sont ignorés au nom de l’équité des équipes. Un non-sens complet.

Jean-François Tremblay

Mettons immédiatement une chose au clair : les concours d’habiletés sont plus intéressants que le match, et le match est intéressant uniquement s’il y a une « twist ». Cette « twist » peut venir de deux manières : donner un accès complet et total aux coulisses, dont les dialogues sur la glace entre joueurs et arbitres, et des surprises parmi les Étoiles. Grosso modo, la dernière fois que j’ai eu le moindre intérêt pour le match, c’est lorsque le matamore et légende du Canadien John Scott a été invité contre toute attente. Il a même été choisi joueur du match, avec la voiture de luxe en cadeau à la clé. Avant, il y a le défenseur obscur Rory Fitzpatrick qui avait presque réussi à se faire inviter par le vote du public. C’est ce que ça prend. Tant qu’à n’avoir aucun véritable enjeu sportif, aussi bien rendre le tout aussi attrayant que possible. Mais je le concède, on part de loin avec la pléthore de vedettes aussi drabes que le mur qui sèche.

Appel à tous

Et vous, quelles seraient vos suggestions pour rehausser l’intérêt du match des Étoiles de la LNH ?

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