(Montréal) Stéphane Julien l’admet, il s’est fait taquiner par plusieurs personnes quand Joshua Roy s’est mis à briller en infériorité numérique avec Équipe Canada junior, durant le temps des Fêtes.

Julien dirige Roy avec le Phoenix de Sherbrooke dans la LHJMQ et était entraîneur adjoint de l’équipe canadienne au récent Mondial junior, à Moncton et Halifax.

Roy, qui a été sélectionné en cinquième ronde par le Canadien de Montréal en 2021, 150e au total, a commencé le tournoi dans un rôle de soutien, aux côtés de Zach Dean et Nathan Gaucher.

Le natif de Saint-Georges-de-Beauce l’a conclu au sein de l’unité clé menée par la sensation Connor Bedard.

Roy a notamment mis la table pour le but vainqueur de Dylan Guenther en prolongation lors de la grande finale, face à la Tchéquie.

« J’ai été impressionné par sa constance, de la première journée du camp à la finale, et son niveau de compétition », a raconté Julien, mardi au Centre Bell, avant un hommage à quelques représentants de l’équipe canadienne junior.

« Une de ses forces, c’est qu’il n’est jamais stressé sous pression, a ajouté Julien. D’avoir réussi à jouer à ce niveau en finale, quand il y a des millions de personnes qui regardent, ça va l’aider dans sa carrière et pour jouer à Montréal. C’est difficile de reproduire un tel environnement. En termes d’émotions, c’est presque comme une demi-finale ou une finale de la Coupe Stanley. De vivre ça avant la prochaine étape, la LNH, ça ne peut pas nuire. »

Même 12 jours après la finale endiablée à Halifax, Roy semblait toujours flotter sur un nuage avec sa médaille d’or au cou. Il espère que l’expérience l’aidera à guider le Phoenix vers les grands honneurs dans la LHJMQ.

Mais Roy retient surtout la chance qu’il a eue de côtoyer quelques joueurs qui ont goûté à la LNH cet automne, comme Shane Wright, Brandt Clarke et Dylan Guenther.

« Ce sont des pros et ils ont donné l’exemple sur la glace et hors de la glace, a raconté Roy. C’est bon pour moi, pour mon leadership. Je veux ramener ça avec moi avec le Phoenix. »

Roy a aussi noté avoir pris l’habitude d’effectuer plus d’étirements avant les rencontres.

Il continue donc à se développer et prendre de bonnes habitudes, qui l’aideront une fois chez les professionnels.

Roy s’est même retrouvé à évoluer dans un rôle en infériorité numérique avec Équipe Canada junior, ce qu’il n’avait jamais vraiment fait auparavant, insiste-t-il.

« Ça a bien été et c’est une autre expérience que je vais garder en réserve », a dit Roy.

Pour sa part, Julien était plutôt fier de voir son protégé se débrouiller dans un rôle avec lequel il n’était pas familier.

« Je pense qu’il a surpris tout le monde, moi le premier ! Je me suis fait écœurer pas mal alors qu’on me demandait pourquoi il ne jouait pas en infériorité numérique avec le Phœnix, a dit Julien en riant. Ça démontre sa capacité, son sens du jeu et sa force physique. Il démontre qu’il peut jouer dans toutes les situations.

« Il a un sens du hockey plus élevé que la moyenne, a ajouté Julien. Il doit maintenant travailler sa vitesse et sa constance. Parce que ce n’est pas facile au niveau suivant avec les matchs et les voyages. Mais s’il a démontré de la constance du jour 1 du camp à la finale pendant le tournoi, ça confirme qu’il pourra jouer au niveau suivant prochainement. »

En attendant, Roy admet qu’il aimerait bien voir le Canadien avoir la chance de sélectionner Bedard au premier rang du prochain repêchage et retrouver son complice du Mondial junior au niveau suivant.

Pendant que Roy amassait cinq buts et six aides en sept parties pour conclure le tournoi au quatrième rang des marqueurs, Bedard réécrivait le livre des records d’Équipe Canada junior. Le joueur de 17 ans a conclu l’évènement avec neuf buts et 14 aides à sa fiche.

Même si les projecteurs étaient tournés vers Bedard, Roy affirme que le natif de la région de Vancouver a été un bon leader et un joueur humble au sein de l’équipe.

« Il peut avoir l’air arrogant sur la glace, mais ce n’est pas qui il est, a insisté Roy. Il ne parle jamais de lui. Il est terre à terre.

« Mais tout le monde l’a vu. Ce qu’il a fait est très impressionnant. »

Roy aussi a été impressionnant. Il devra toutefois continuer à mettre la main à la pâte afin d’être prêt pour son passage chez les professionnels l’automne prochain.

« Il y a encore beaucoup de travail à faire, mais je suis sur la bonne voie », a-t-il conclu.