(Sherbrooke) Stéphane Julien compte peut-être Joshua Roy au sein de son effectif, mais il aurait pu accueillir un deuxième espoir du Canadien : Filip Mesar.

L’entraîneur-chef du Phœnix de Sherbrooke a en effet épié un jeune Mesar, il y a quelques années. Avec ce qu’il a vu, il a cru bon tenter de l’attirer en Estrie pour son hockey junior. Mais le projet est finalement tombé à l’eau et c’est plutôt à Kitchener, dans la Ligue junior de l’Ontario, que l’autre choix de premier tour du Tricolore au dernier repêchage poursuit son développement.

« Il a le même agent que moi quand je jouais en Europe », précise Julien.

L’entraîneur a vu Mesar de près puisque le Canada a affronté la Slovaquie en quart de finale du Championnat du monde junior. L’attaquant format réduit a obtenu une mention d’aide sur le but égalisateur des siens, qui a forcé la tenue de la prolongation.

« Je l’ai toujours aimé, plaide Julien. Il possède un sens du hockey au-dessus de la moyenne, des mains très rapides, plus que ce que les gens pensent, et un très bon coup de patin. Il est agile et intelligent. Lui, ce qui fera la différence, c’est la dimension physique. Est-ce qu’il pourra se débrouiller à un contre un, dans les coins ? Est-ce qu’il pourra amener son jeu à un autre niveau dans les espaces restreints ? »

Owen Beck, l’autre centre que le Canadien a repêché tôt en 2022 (deuxième tour, au 33e rang), a aussi plu à Julien. À l’origine, Beck avait été retranché, mais une blessure à Colton Dach a forcé son rappel.

PHOTO RON WARD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Owen Beck

Julien a pris part au recrutement, qui comportait un processus de croisement ; il observait des joueurs de l’Ontario et de l’Ouest, ses homologues épiaient des joueurs de la LHJMQ. C’est ainsi qu’il a souvent vu jouer Beck.

« Je l’ai vu jouer six matchs et au camp, je l’ai vraiment aimé. Il était borderline au camp, mais on a pris la bonne décision. Il était le meilleur joueur de notre liste aux mises en jeu, et de loin. C’est un gros bonhomme, costaud, dur à déplacer.

« Au camp du Canadien, je l’avais aimé, il m’avait allumé. Je ne pense pas qu’il sera un top 6 dans la LNH, il doit améliorer son coup de patin. Mais il a une très belle personnalité et il cadre bien dans une culture d’équipe. Il est très fort physiquement. Il va se battre pendant deux ou trois ans pour essayer de monter, mais il aura sa chance. »

Le rapport du dépisteur

Julien n’a pas vu suffisamment le défenseur Adam Engström (Suède) et l’attaquant Oliver Kapanen (Finlande) pour se prononcer à leur sujet. Mais il a bien voulu livrer quelques observations sur les deux autres espoirs du Canadien présents au Championnat du monde junior.

Lane Hutson, défenseur, États-Unis, quatre points (un but, trois aides) en sept matchs : « Il est très bon, proactif, très agile. Ça va avec le virage que le Canadien a voulu faire. Je pense qu’éventuellement, il aura sa chance à Montréal. »

Vinzenz Rohrer, attaquant, Autriche, trois points (un but, deux aides) en cinq matchs : « Je l’ai trouvé bon, mais ce n’est pas évident à évaluer dans une équipe plus faible [l’Autriche a perdu ses trois premiers matchs par un pointage combiné de 31-0]. Il a une coche sur les autres. Il est dévoué, il compétitionnait. Mais il est dur à évaluer dans ce contexte. »