(Denver) Le Artturi Lehkonen que l’on a vu dans le vestiaire de l’Avalanche en ce petit mercredi matin ne ressemblait pas tant au joueur que l’on croisait jadis au Centre Bell.

Cette version-ci en est une plus calme, plus détendue. Plus sereine ? Oui, pourquoi pas, parce que le Lehkonen version Colorado semble filer le parfait bonheur. En 27 matchs cette saison, il a déjà 21 points, un rythme qui le place en position d’obtenir la meilleure saison de sa carrière, rien de moins.

Est-ce qu’il a changé des choses, appris des nouveaux trucs du métier, découvert les vertus de la méditation transcendantale ? Non, rien de tout cela, nous a-t-il assuré d’un sourire presque gêné.

« Je suis passé d’une équipe qui n’était pas très bonne à une très bonne équipe, a-t-il commencé par dire. Ça fait une grosse différence, et j’ai eu rapidement la chance de pouvoir jouer avec de très bons joueurs. Je n’ai rien changé à mon jeu…

« Ici à Denver, les standards sont très élevés à chaque jour. C’est l’une des choses que j’ai pu remarquer rapidement en arrivant ici. »

Avant que ces bribes de sagesse ne soient interprétées comme autant de flèches à l’endroit de son ancien employeur, il faudrait se détromper. Car Artturi Lehkonen l’a répété, une autre fois et puis encore : Montréal était devenu pour lui un deuxième chez soi. Il n’y a aucune trace d’amertume dans ses paroles lorsqu’il se met à parler de ses six années au Centre Bell.

« J’ai beaucoup appris là-bas… Ma première année avec (Tomas) Plekanec a été formatrice, et aussi m’a permis de grandir en tant que joueur et en tant que personne…

« Alors, je m’ennuie de Montréal parce que j’ai passé beaucoup de temps là-bas. Je pense que j’ai été apprécié à ma juste valeur par les partisans, et ça va être plaisant que de revoir ces gars-là (mercredi soir) sur la glace. Ce sera la première fois contre eux… »

Certains de ces gars-là sont d’ailleurs allés casser la croûte avec lui mardi soir à Denver, dans un estaminet que l’on devine de qualité. Jake Evans y était, lui qui a en premier apprécié le fait que le repas ait été payé par son ex-coéquipier. « C’était bon parce que c’était gratuit », a-t-il résumé en riant.

Lehkonen a ajouté qu’il était « assez déçu » de ne pas pouvoir affronter son ami Brendan Gallagher, blessé, qui n’a pu faire le voyage. Du reste, il tentera de continuer à faire ce qu’il fait si bien en cette saison 2022-23, lui qui est le quatrième compteur de l’Avalanche.

« Je sens tout simplement que je peux aider l’équipe dans toutes les facettes du jeu… c’est tout ce que j’essaie de faire. »

Aucun changement chez le Canadien

Martin St-Louis a eu de bons mots pour Lehkonen.

« Je l’ai dirigé assez longtemps pour savoir à quel point un tel joueur peut être important dans une équipe… c’est un gars qui peut jouer partout sur la glace et partout dans la formation, en avantage numérique, en désavantage… Ces joueurs-là sont durs à trouver. »

Est-ce que le Canadien du moment possède ce type de joueur ? « Euh… je ne suis pas sûr », a répondu le coach.

Par ailleurs, au terme d’un entraînement facultatif mercredi matin, l’entraîneur Martin St-Louis a confirmé que le Canadien n’allait procéder à aucun changement parmi les attaquants et défenseurs en vue de cette joute face à la formation du Colorado. Ainsi donc, le jeune Anthony Richard disputera son deuxième match dans le maillot tricolore.

L’Avalanche sera sans quelques solides éléments lors de cette rencontre de mercredi soir à Denver, dont l’attaquant vedette Nathan MacKinnon, qui n’y sera pas en raison d’une blessure. Mais Martin St-Louis se méfie malgré tout.

« Il leur manque des gars mais de manière collective, ce n’est pas facile de jouer contre eux, a noté l’entraîneur montréalais. Il va falloir être alerte et il va falloir jouer du très bon hockey… on devra être à notre mieux. »

C’est Jake Allen qui sera devant le filet.