(Brossard) Si tout se déroule comme prévu, Juraj Slafkovsky demeurera avec le Canadien de Montréal pendant le temps des Fêtes et se limiter à encourager ses compatriotes slovaques au Championnat du monde de hockey junior devant son téléviseur.

Slafkovsky a indiqué à ce sujet vendredi qu’il n’avait pas été contacté par la Fédération slovaque de hockey en vue du Mondial junior, et que personne ne lui avait parlé de ce tournoi dans l’entourage du Canadien.

« J’ai lu vos articles, mais je crois qu’ils n’ont pas encore tranché. Demandez-leur, et je vais le lire sur Twitter ensuite », a-t-il lancé à la blague aux journalistes présents dans le vestiaire du Complexe sportif Bell de Brossard après l’entraînement de vendredi matin.

L’entraîneur-chef du Canadien Martin St-Louis a d’ailleurs laissé sous-entendre en point de presse qu’il comptait garder la recrue dans l’entourage de l’équipe au cours des prochaines semaines.

« Nous, je pense que ce qu’on voit récemment de Slaf, on veut avoir de la continuité avec lui », a-t-il simplement déclaré.

Il reste qu’en lisant entre les lignes, le premier choix du dernier repêchage de la LNH n’a qu’un seul objectif en tête.

Je veux m’adapter au hockey de la LNH le plus rapidement possible, m’améliorer et marquer plus de buts. Et on ne peut apprendre ce genre de choses qu’ici, dans la LNH.

Juraj Slafkovsky

C’est dans ce contexte que le hockeyeur âgé de 18 ans travaille d’arrache-pied depuis quelques jours avec le directeur, développement des joueurs du Canadien, Adam Nicholas, sur divers aspects de son jeu.

« On travaille sur ma lecture de jeu, ma prise de décision. Ce ne sont que des détails. Si on s’en reparle dans deux mois, peut-être que j’aurai plus à vous dire à ce sujet », a-t-il indiqué.

Ces exercices sont essentiellement destinés à aider le colosse de six pieds trois pouces et 238 livres à s’adapter au jeu plus rapide — et plus robuste — de la LNH. À ce sujet, Slafkovsky n’a pas caché qu’il avait encaissé quelques solides mises en échec depuis le début de la saison, la dernière en lice étant celle, percutante, de Luke Schenn, des Canucks de Vancouver, le 5 décembre.

« Je dois garder ma tête haute, et cesser de regarder la rondelle, a-t-il dit en riant. Ce n’est pas bon d’encaisser des mises en échec à la tête aux deux semaines. Ce n’est pas agréable de se soumettre à un test de dépistage des commotions cérébrales, ça, je peux vous le dire. Mais j’ai la tête d’un Européen de l’Est, donc ça va, je peux encaisser ces chocs. »

Sa récente progression n’est pas étrangère non plus aux nombreuses blessures qui affligent les attaquants du Tricolore, et qui lui ont permis d’obtenir plus de temps de jeu, et plus de responsabilités, au passage. Une situation qu’apprécie le principal intéressé.

« C’est certain. Plus tu joues, plus tu es confortable sur la patinoire et plus tu t’améliores. J’aime bien mon niveau de jeu depuis quelques rencontres », a-t-il évoqué.

Ce point de vue partagé par St-Louis, qui observe une belle progression dans son niveau de jeu dernièrement.

Il touche plus souvent à la rondelle sur la patinoire. Et quand tu commences à y toucher davantage, je crois que c’est un signe que tu es plus conscient d’où tu dois te placer sur la patinoire lorsque tu ne l’as pas en ta possession. Tu ne te dédoubles pas, tu couvres une partie de la patinoire qui n’est pas couverte par tes coéquipiers. Il contribue davantage, du moins, c’est mon impression. Il gagne en maturité.

Martin St-Louis

Ce dernier est également revenu sur son premier duel en carrière contre celui que plusieurs considéraient comme étant le meilleur joueur disponible lors du dernier repêchage, Shane Wright, lors de la récente visite du Canadien au domicile du Kraken à Seattle.

« C’était peut-être un match spécial pour lui, mais personnellement j’essaie de me concentrer sur mon propre jeu, et non sur l’équipe adverse. Mais nous ne sommes pas des ennemis. On se salue et tout. […] C’est bien qu’il ait marqué son premier but en carrière contre nous, mais quand j’ai vu qu’il avait aussi obtenu une passe, je me suis dit que je devais en obtenir une également sinon les gens allaient dire que je serais la plus grande déception (biggest bust) de ce repêchage », a-t-il conclu mi-figue, mi-raisin, provoquant une fois de plus une salve de rires chez les journalistes.