(Seattle) Au final, c’est une récolte de cinq points sur une possibilité de huit pour le Canadien, et c’est sans doute tout ce qui compte.

C’est un peu ce que Martin St-Louis a retenu de ce voyage de quatre matchs, qui avait commencé au début du mois à Calgary, il y a déjà une éternité, et qui s’est conclu mardi soir à Seattle, avec une victoire du Canadien par la marque de 4-2 face au Kraken.

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Résultat inespéré ? Un peu, oui, parce que le Canadien, confronté aux blessures, a dû amorcer ce match avec une formation à 11 attaquants et 7 défenseurs, ce qui n’est jamais idéal. Les blessés, on les connaît, mais on rappelle que David Savard n’y était pas, encore, lui qui a sans doute été le défenseur le plus stable dans cette équipe depuis le début de la saison.

Mais le Canadien a gagné celle-là, comme il en a gagné d’autres cette saison, souvent quand on s’y attend le moins, souvent quand on pense que ce club va bien finir par casser de tous les côtés. Parce que c’est impossible de continuer de gagner avec cette formation qui n’a rien d’une formation d’élite, pas sur papier en tout cas.

Et puis pourtant.

« C’est excellent de pouvoir rentrer à la maison avec cette récolte de cinq points sur une possibilité de huit, a noté l’attaquant Rem Pitlick. Je pense que ce fut un excellent voyage pour notre équipe, et aussi une occasion d’apprentissage, si on veut. On avait laissé filer une belle avance la veille, il ne fallait pas que ça se répète… »

PHOTO STEVEN BISIG, USA TODAY SPORTS

Rem Pitlick a déjoué le gardien du Kraken Martin Jones en deuxième période.

La veille, bien sûr, ce fut une avance de 4-0 qui fut bêtement échappée à Vancouver. Souvent, ce genre de défaite peut avoir un effet lourd et à long terme pour un club qui tente de se refaire une beauté. À cet effet, la réplique du Canadien en ce petit mardi soir à Seattle allait un peu nous montrer de quoi cette équipe est vraiment faite…

« J’ai vu une équipe qui n’abandonne pas, a ajouté Rem Pitlick. On le savait après la deuxième période, je crois, et je pense aussi qu’on a appris de cette défaite contre les Canucks à Vancouver.

« On ne voulait surtout pas que ça nous arrive une autre fois. Si on regarde le voyage dans son ensemble, je pense qu’on peut être heureux du résultat ; même lors du match à Edmonton samedi, je pense qu’on a été la meilleure équipe… »

Car c’est bien de cela qu’il s’agit : de cette mentalité, sans doute enfoncée par Martin St-Louis lui-même, qui consiste à ne jamais lâcher prise, à ne jamais abandonner. On se dit que ça va faire un temps, que ça ne pourra pas durer pour toujours, parce que les équipes plus talentueuses finissent toujours pas battre les équipes qui essaient fort.

Mais le Canadien est encore là.

« Je pense qu’on a bien vu le genre d’équipe qu’on a suite à cette défaite à Vancouver lundi soir, a ajouté Jonathan Kovacevic. Ce qui est arrivé ensuite ici à Seattle [mardi soir], je pense que ça démontre très bien toute notre force de caractère… »

Ça marche. Ça marche depuis octobre, et ça continue encore de marcher, maintenant, même si ça ne devrait peut-être pas. Peu importe, cette saison 2022-2023 est déjà un succès, en quelque sorte.

Dans le détail

Sans Monahan et sans Savard

Le Canadien a dû se passer de Sean Monahan et de David Savard lors de ce match à Seattle contre le Kraken. Dans le cas du vétéran attaquant, il a été vu avant le match dans les corridors du Climate Pledge Arena avec une botte protectrice au pied droit. Savard, lui, ratait un deuxième match de suite, lui qui n’a pas joué depuis la rencontre de samedi soir à Edmonton contre les Oilers. Ces deux blessures viennent s’ajouter aux autres blessures dans la formation montréalaise, de sorte que le Canadien, un peu pris de court, a dû affronter le Kraken avec une formation à 11 attaquants et sept défenseurs.

Le premier de Shane Wright !

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Shane Wright

Fraîchement rappelé de la Ligue américaine, Shane Wright est revenu par ici sur une très bonne passe, après avoir réussi quatre buts en cinq matchs là-bas. On ne sait trop s’il pourra tenir ce même rythme chez les grands, mais c’est assez bien parti, puisque Wright a profité de ce mardi soir pour réussir son premier but dans la Ligue nationale, en plus face au Canadien, le club qui devait le repêcher, mais qui ne l’a pas fait. Ne voulant pas être en reste, Juraj Slafkovsky n’a pas marqué, mais il a tout de même pu récolter un point, une passe sur le but de Josh Anderson lors de la deuxième période.

Du grunge dans la place

Un match à Seattle signifie inévitablement des références à l’époque grunge, et ceux qui étaient présents en ce petit mardi soir frisquet n’ont pas été déçus. En premier, la caméra des célébrités nous a montré Sean Kinney, le batteur du groupe Alice In Chains. Ensuite, un jeune groupe aux résonnances grunge s’est chargé du divertissement entre les périodes. Enfin, comme il se doit, chaque but du Kraken est souligné par quelques mesures du succès Lithium de Nirvana. En plus, l’aréna du Kraken est situé à quelques minutes de marche des bureaux de Sub-Pop, le légendaire label de Seattle qui a donné au monde quantité de groupes du genre, dont Nirvana évidemment.

Ils ont dit

PHOTO STEVEN BISIG, USA TODAY SPORTS

Johnathan Kovacevic a inscrit le premier but du Canadien en première période.

C’est incroyable que de pouvoir réussir son premier but dans la Ligue nationale… Je suis tellement heureux, c’est comme un rêve. C’est mon premier but et en plus, ça survient lors d’une victoire.

Jonathan Kovacevic

C’est bien de pouvoir contribuer comme ça avec un but… On avait une avance de 4-2 et cette fois, on ne voulait surtout pas l’échapper comme on l’avait fait la veille face aux Canucks à Vancouver. Il fallait être meilleurs que ça cette fois-ci.

Rem Pitlick

Je suis heureux de mon jeu lors de ce voyage, et aussi, je suis heureux du jeu de l’équipe lors de ce voyage. Je pense que le match à Vancouver a été pour nous une belle occasion de pouvoir apprendre quelque chose. Le hockey maintenant, ce n’est plus comme il y a quelques années, quand tu pouvais fermer le jeu avec une avance. Maintenant, aucune avance n’est assez bonne.

Jake Allen

Après le match de la veille à Vancouver, je pense que ce fut pour nous une progression dans notre jeu. Je suis bien fier des gars.

Martin St-Louis

En hausse

Jake Allen

PHOTO STEPHEN BRASHEAR, ASSOCIATED PRESS

Jake Allen (34)

Une autre solide performance de la part du gardien du Canadien, qui a réussi 31 arrêts.

En baisse

Chris Wideman

Une nouvelle soirée difficile pour lui…

Le chiffre du match

7

Sept secondes se sont écoulées entre les buts de Cole Caufield et de Josh Anderson lors de la deuxième période. Il s’agit des deux buts les plus rapides de l’histoire du club sur la route.