(Edmonton) Il y a une vingtaine d’années, Barry Bonds était un frappeur si craint que les lanceurs adverses refusaient carrément de l’affronter. Seulement en 2004, il a reçu 232 buts sur balles… en 617 visites au marbre. C’est donc dire que plus d’une fois sur trois, il atteignait le premier but sans avoir à s’élancer. On devine que les amateurs qui s’achetaient des billets étaient ravis d’avoir payé pour le voir regarder passer des lancers.

Au hockey, pas moyen d’éviter un adversaire de la sorte. À moins de retirer les pancartes des rues aux abords du Rogers Arena, dans l’espoir que le pauvre bougre se perde en chemin, les adversaires ne peuvent pas y échapper : ils devront affronter Connor McDavid, et tenter de limiter son apport offensif.

Les joueurs du Canadien, tout comme ceux des Oilers, avaient congé d’entraînement en ce vendredi glacial à Edmonton. Voici ce qui les attend samedi.

1,80

Avec 43 points en 24 matchs, McDavid occupe le 1er rang de la Ligue nationale. C’est surtout sa moyenne de 1,79 point par match (PPM) qui est intéressante. Une seule fois dans sa carrière, il a fait mieux ; c’était lors de la saison 2021 écourtée (105 points en 56 matchs, 1,88 PPM). Si on exclut cette étrange saison, personne n’a roulé à un rythme de 1,80 PPM depuis Mario Lemieux et Jaromir Jagr. Ça se passait sous la première administration Clinton, soit en 1995-1996. Il est intéressant de noter que cette saison, les équipes marquent en moyenne 3,18 buts par match, selon Hockey-Reference. C’est la plus haute moyenne depuis les 3,24 de 1993-1994. Il sera intéressant de voir si la cadence sera maintenue, tant pour McDavid que pour la LNH en général.

50

Dur à croire, mais McDavid n’a toujours pas atteint la marque des 50 buts en une saison. Et ce n’est pas la faute des blessures ou des saisons écourtées ; jamais n’a-t-il maintenu le rythme de 0,61 but par match nécessaire pour atteindre la cinquantaine en 82 matchs. Cette saison, il est toutefois parti pour la gloire avec 19 réussites en 24 matchs, pour un total projeté de 65 buts sur 82 matchs. Seul Jason Robertson (22 buts) le devance actuellement dans la course au trophée Maurice-Richard.

23

La profondeur était, et est encore, un sujet chaud autour des Oilers. Le partage des tâches, à l’avant, ne sera jamais des plus égalitaires. Edmonton compte donc trois attaquants qui jouent plus de 20 minutes par match (il y en a 27 dans les 31 autres équipes de la LNH). McDavid, lui, vient au 1er rang des avants du circuit avec une utilisation moyenne de 22 min 52 s. Il flirte donc avec les 23 minutes, un chiffre atteint une seule fois depuis le lock-out de 2012. Le joueur en question est d’ailleurs un ancien du Canadien. Qui est-ce ? Réponse dans deux paragraphes. Patience !

4e

Aussi dominant soit-il, McDavid ressort moins du lot à 5 contre 5. En fait, il fait partie de l’élite, mais il n’est pas non plus dans une classe à part. Il compte en effet 23 points dans cette situation, ce qui lui vaut le 4rang dans la LNH, derrière Sidney Crosby, Jason Robertson et Erik Karlsson. Il obtient donc près de la moitié de ses points (20 sur 43, 46,5 %) en avantage numérique. La discipline semble donc être une bonne piste pour le neutraliser.

18-18

À ce sujet, les chiffres indiquent qu’il n’est pas impossible pour les adversaires de marquer quand le 97 est sur la patinoire. Selon Natural Stat Trick, les Oilers ont marqué 18 buts et en ont accordé la même quantité quand McDavid est sur la glace à 5 contre 5. Le chiffre de 18 buts accordés paraît élevé à première vue, car seulement 29 attaquants ont vu l’adversaire marquer davantage quand ils sont sur la patinoire cette saison. Mais il importe de tenir compte des minutes de jeu de McDavid. Ainsi, le ratio de 2,77 buts par 60 minutes de l’adversaire vaut à McDavid le 190rang parmi les 305 attaquants qui ont joué au moins 200 minutes cette saison. Pas excellent, mais pas catastrophique non plus.

* Réponse : Ilya Kovalchuk (23 min 55 s) avec les Devils en 2013, en seulement 37 matchs, par contre