Que ceux qui connaissaient Johnathan Kovacevic avant que le Canadien ne le réclame au ballottage lèvent la main.

Personne ne s’attendait à grand-chose du grand défenseur de 25 ans, que les Jets de Winnipeg s’apprêtaient à rétrograder dans la Ligue américaine. Et pourtant.

Malgré le surplus de défenseurs, l’homme aux deux H a disputé 19 des 21 matchs du Canadien cette saison. Il sera encore de la formation mardi soir face aux Sharks de San Jose, tandis qu’Arber Xhekaj laissera sa place à Jordan Harris. Chris Wideman, qui n’a joué que deux matchs depuis le 1er novembre, sera aussi laissé de côté.

Interrogé sur ce qu’il apprécie de Kovacevic, mardi matin après l’entraînement, Martin St-Louis a répondu instantanément : « son intelligence ». « Il se défend bien, a-t-il continué. Même offensivement, il a une intelligence. Je ne le connaissais pas, mais c’est une belle surprise. »

Mike Matheson, voisin de vestiaire de Kovacevic, y est allé de paroles semblables. « Il joue une game vraiment mature, a-t-il lancé. Il garde les choses simples et il est bon défensivement. »

Ces mots auraient sans doute de quoi rendre le principal intéressé heureux. Au moment d’être placé au ballottage, au début d’octobre, Kovacevic s’apprêtait à retourner chez le Moose du Manitoba pour une quatrième saison.

Le sympathique colosse de 6 pi 4 po n’avait donc pas vraiment d’attentes en arrivant à Montréal, sinon de livrer son « meilleur effort » chaque fois qu’il en avait l’occasion. Trois mois plus tard, l’Ontarien a gagné son temps de jeu par sa fiabilité et sa constance. Quand on lui demande s’il est surpris de son début de saison, il y va d’une intéressante réponse.

« J’ai rêvé de ça et travaillé pour ça tellement longtemps, a-t-il expliqué. Je sais que plusieurs joueurs entrent dans la ligue plus rapidement. J’ai 25 ans, je suis un peu plus vieux, mais je pense que tout le monde suit son propre chemin. Le mien m’a appris beaucoup de choses sur moi-même, sur qui je suis. »

« C’est inconfortable d’arriver dans une nouvelle équipe et d’essayer d’être toi-même, sur la glace et en dehors de la glace. Une partie de moi est un peu surpris et une partie de moi, au fond, se dit : je travaille pour ça depuis tellement longtemps. Je suis tellement reconnaissant et je ne vais pas le tenir pour acquis. »

Pour l’instant, le grand numéro 26 se donne surtout pour mission d’être fiable. Et il y arrive plutôt bien jusqu’à maintenant, lui qui affiche un différentiel de +5 avec un temps de jeu moyen de près de 17 minutes.

« Depuis le premier match où il est arrivé, tu sais ce que tu vas obtenir. […] Chaque fois qu’il est sur la patinoire, on se sent très confortables », a d’ailleurs mentionné Josh Anderson.

Plus le défenseur gagnera en confiance, plus il sera « en mesure de faire de meilleurs jeux », dixit Kovacevic lui-même. Et ce gain de confiance est déjà entamé.

« C’est drôle, parce qu’il y a des matchs où je me dis : god, j’aurais aimé savoir ça à propos de moi il y a 10 matchs. Ce n’est pas nécessairement à propos d’habiletés à proprement parler. C’est plus du côté mental ; savoir que je suis à ma place, comment je réponds à une erreur ou comment me gérer moi-même dans ces situations-là. »

Formation à l’entraînement

Caufield-Suzuki-Dach
Dadonov-Dvorak-Gallagher
Armia-Monahan-Anderson
Pezzetta-Evans-Slafkovsky

Edmundson-Guhle
Matheson-Savard
Harris-Kovacevic

Allen