C’est devenu une fière tradition en ce début de saison : après chaque match, gagne ou perd, il y a de la musique qui joue à plein volume dans le vestiaire du Canadien.

On ne voudrait négliger aucun détail, alors précisons que lors des derniers soirs de match, on a pu entendre des artistes de renom tels Queen ou Tom Petty dans ce vestiaire, signe que quelqu’un chez le CH possède d’excellents goûts musicaux.

Cette quête d’excellence se transporte aussi sur la glace, de toute évidence ; en prenant la mesure des Penguins de Pittsburgh en prolongation par la marque de 5-4 samedi soir au Centre Bell, les joueurs du Canadien ont récolté une troisième victoire de suite, et récolté sept points à leurs cinq derniers matchs.

Bien sûr, dans cette ligue, personne n’a jamais gagné quoi que ce soit au mois de novembre, mais au sortir du Centre Bell samedi soir, les membres du CH se retrouvaient dans le tableau des séries de la Ligue nationale.

Qui aurait pu croire à un tel scénario en septembre ?

« J’y aurais cru, a répondu Jonathan Drouin samedi soir tout en souriant. Tous les joueurs embarquent, et on voit bien qu’on s’en va dans la bonne direction. Avec le mélange de vétérans et de jeunes qu’on a ici, on a un super bon noyau, je trouve. »

Ce n’est jamais facile de jouer au hockey dans la LNH, mais ici, on sait ce qu’on a à faire à chaque match, parce que les entraîneurs savent nous préparer. On peut changer des choses à l’occasion avant un match, pendant un match aussi, mais les gars restent tous sur la même longueur d’onde.

Jonathan Drouin

Ce qui est spécial également dans cette saison déjà assez spéciale comme ça, c’est la présence d’un membre du Canadien qui frôle le top 10 des marqueurs de la LNH, nommément le capitaine Nick Suzuki, qui étonne avec une récolte de 19 points en 15 matchs. Un tel rythme, s’il était maintenu et même plus, pourrait lui permettre d’atteindre la barre des 100 points, un exploit qu’aucun membre du Canadien n’a pu réussir depuis… Mats Näslund lors de la saison 1985-1986 !

Encore là, Jonathan Drouin n’est pas si surpris.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Nick Suzuki

« Porter le C, des fois, ça peut être lourd pour un joueur… mais c’est pas lourd pour lui ! a blagué l’attaquant québécois à son sujet. Il n’a pas changé, c’est le même gars qu’on connaissait avant le C, et je dirais même qu’il a amélioré son jeu par rapport à la saison passée. »

Martin St-Louis aime répéter que le classement de la LNH n’est affiché nulle part dans le vestiaire du Canadien, mais si ça se trouve, ses joueurs vont peut-être commencer à essayer de le regarder en cachette d’ici au 24 novembre.

Car c’est à cette date qu’aura lieu la version américaine de l’Action de grâce, une fête de football et de dinde, mais aussi une fête qui a maintenant une signification bien particulière dans le monde de la LNH.

Depuis l’avènement du plafond salarial, les clubs qui sont du portrait des séries à cette date se retrouvent aussi dans le vrai portrait des séries en fin de saison, et ce, dans une proportion de quelque 77 %. Ce qui est loin de n’être qu’un simple détail.

Le Canadien a encore cinq rencontres au calendrier avant d’en arriver à cette date fatidique, incluant les trois matchs de cette semaine, dont le prochain, mardi soir au Centre Bell, face aux Devils du New Jersey.

Tout le monde est surpris, donc… sauf les membres du club montréalais.

« Parce qu’on a une bonne équipe, a expliqué Josh Anderson samedi soir. Il n’y avait pas d’attentes avant le début de la saison, sans doute parce que personne ne croyait que nous allions avoir une bonne équipe. Mais regardez notre formation… Nous avons beaucoup de bons joueurs en attaque, et en défense, les jeunes ont fait le travail. Aussi, nos gardiens nous ont donné une chance de gagner chaque soir. Alors non, je ne suis pas étonné… »