S’il y en a un, dans le vestiaire du Canadien, qui peut saisir la solitude qu’a vécue Carey Price face à ses démons, c’est bien Jonathan Drouin.

Le Québécois a quitté l’entourage de l’équipe à la fin de la saison 2020-2021 pour ce qui était alors qualifié de « raisons personnelles ». Il révélera au public, des mois plus tard, qu’il composait depuis des années avec de l’anxiété et des troubles du sommeil. Il fait depuis la promotion d’une conversation ouverte et élargie en matière de santé mentale.

Les coéquipiers de Price ont souligné avoir « soutenu » leur gardien du mieux qu’ils l’ont pu, dès le moment où ils ont été mis au courant de ses problèmes d’alcool, la saison dernière.

Drouin peut témoigner du fait que, s’il n’est pas facile pour une personne de s’ouvrir sur ses problèmes, il n’est pas davantage aisé pour ses proches de vaincre leur gêne afin d’aborder un sujet aussi délicat.

Le premier coup de téléphone est difficile. Après, c’est plus facile, tout le monde est plus à l’aise.

Jonathan Drouin

Dans ce type de situation, chaque geste, même modeste, a sa valeur. « De petites choses comme un texto, un message, un appel, ça peut avoir un gros effet. Une minute au téléphone, ça peut aider quelqu’un. »

La situation des athlètes de haut niveau est d’autant plus particulière.

« Tu ne veux pas sortir et avoir l’air faible mentalement, avouer que tu as des problèmes », souligne Drouin.

« Des gens pensent qu’on est des héros, d’autres qu’on est des zéros, mais ultimement, on est des humains, avait-il dit un peu plus tôt en mêlée de presse. Il y a des journées plus difficiles que d’autres, mais je pense qu’on s’en va dans la bonne direction, au hockey et dans d’autres milieux. C’est moins restreint que c’était. »