Il y a un peu plus de cinq ans à peine, en 2017, l’Avalanche du Colorado, et son nouvel entraîneur Jared Bednar, terminait au dernier rang du classement général, avec 22 victoires en 82 matchs, à plus de vingt points de l’équipe d’avant-dernière place.

Il s’agissait alors d’une troisième exclusion consécutive des séries éliminatoires, une sixième lors des sept dernières saisons. Le Colorado n’avait pas gagné la moindre ronde en dix ans.

L’Avalanche comptait alors dans ses rangs Nathan MacKinnon, Mikko Rantanen et Gabriel Landeskog, mais, malgré leurs belles promesses, ils étaient encore trop jeunes pour tirer ce club. MacKinnon, 21 ans, avait été le meilleur à 53 points, dont 16 buts, Rantanen, 19 ans, avait obtenu seulement 38 points et Landeskog, 23 ans, 33.

« Joe Sakic, à sa quatrième saison à titre de directeur général, aura-t-il l’occasion de mener son plan à terme ? », écrivait-on dans le Denver Post à la conclusion de la saison. « Ce plan, essentiellement, consiste à se rajeunir rapidement, à identifier son noyau et mettre ces jeunes joueurs sous contrat à long terme en attendant de voir les ententes des vétérans venir à échéance. »

Manque de pot, trois équipes, les Devils, les Flyers et les Stars, allaient remporter les trois premiers prix de la loterie du repêchage, même si l’Avalanche détenait 18 % de chance de remporter le premier lot. Mais ce vilain coup du sort allait devenir une bénédiction puisqu’un certain Cale Makar allait leur tomber dans les mains au quatrième rang…

On louange les champions en titre de la Coupe Stanley aujourd’hui, mais on oublie à quel point ils ont souffert. Seulement cinq équipes avaient fait pire au 21e siècle que leur faible rendement en 2016-2017.

Mais ils allaient remonter la pente à compter de cette année-là et n’ont pas raté les séries depuis. Heureusement, car leurs fans n’avaient pas eu grand-chose à se mettre sous la dent lors de la décennie précédente…

Seulement quatre joueurs de cette formation régulière de 2017 ont soulevé la Coupe cinq ans plus tard, MacKinnon, Landeskog, Rantanen et Erik Johnson. Matt Duchene, Tyson Barrie, Mikhail Grigorenko, Blake Comeau, Rene Bourque, Jarome Iginla, François Beauchemin, Mark Barberio, Calvin Pickard, Nikita Zadorov, Fedor Tyutin et compagnie avaient tous eu le temps d’être échangés pour améliorer l’équipe, ou carrément abandonnés.

PHOTO JASON FRANSON, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Gabriel Landeskog (92), Cale Makar (8), Nathan MacKinnon (29), J.T. Compher (37) et Mikko Rantanen (96)

Les termes « patience » et « reconstruction », répétés ces derniers mois dans l’entourage du Canadien, avec justesse d’ailleurs, ne constituent pas des concepts abstraits, à l’aube de la saison 2022-2023 du CH.

L’équipe ne sera probablement pas aussi mauvaise que celle de l’Avalanche en 2017, et quelques clubs rivaliseront avec eux pour le dernier rang du classement général, entre autres Chicago, Arizona et San Jose, mais Montréal ne devrait pas gagner souvent.

Nick Suzuki, Cole Caufield, Juraj Slafkovsky, Kirby Dach et Kaiden Guhle constituent sans doute les pièces maîtresses autour desquelles construire. Il y aura sans doute un autre choix parmi le top cinq en 2023, et quelques joueurs des récentes cuvées émergeront probablement, s’agit de savoir lesquels.

Mais pour l’heure, Jake Allen, un employé exemplaire, et Samuel Montembeault, un monstre de détermination, ne figurent pas au sommet des duos de gardiens de la LNH, pour être diplomate.

En défense, les deux piliers d’expérience seront appelés à jouer un rôle plus important que prévu. David Savard constitue un défenseur fiable, mais il ne jouait plus vingt minutes par match à sa dernière saison à Columbus et œuvrait au sein d’une troisième paire à Tampa.

Mike Matheson jouait un peu moins de 19 minutes à Pittsburgh et s’est retrouvé sur la première paire avec Kris Letang seulement après la blessure à Brian Dumoulin. Sans oublier Chris Wideman, davantage un septième défenseur qu’un numéro trois ou quatre.

On leur demandera donc de jouer un rôle auquel ils ne sont pas habitués, entourés de jeunes défenseurs qui comptent, à quatre, 14 matchs d’expérience dans la LNH. Vivement le retour de Joel Edmundson.

Il y a de meilleurs éléments à l’attaque, mais encore faudra-t-il éviter de passer trop de temps en territoire défensif, et Martin St-Louis devra jongler avec ses effectifs pour éviter que des joueurs désintéressés comme Mike Hoffman, Evgenii Dadonov et Jonathan Drouin ne nuisent au bon rendement du groupe.

Bonne saison à tous, ne déchirez pas votre chemise après les nombreuses défaites, le meilleur est quand même à venir !

Seuls Slafkovsky et Shane Wright restent

Les Devils du New Jersey viennent de renvoyer le deuxième choix au total, le défenseur Simon Nemec, à leur club-école de la Ligue américaine. De la cuvée 2022, seuls Juraj Slafkovsky, du Canadien, et Shane Wright, quatrième choix au total par Seattle, entameront la saison dans la LNH. Les deux autres choix du top cinq, Logan Cooley, troisième, et Cutter Gauthier, cinquième, n’ont pas participé au camp d’entraînement de leurs clubs en raison des règles de la NCAA et ils passeront au moins une autre saison dans les rangs collégiaux américains.

L’an dernier, seuls Cole Sillinger, 12e choix au total, par Columbus, et William Eklund, 7e choix au total, par San Jose, et Mason McTavish, 3e au total par Anaheim, avaient entamé l’année dans la Ligue nationale. Eklund avait néanmoins été renvoyé en Suède après neuf rencontres. Il entamera la saison actuelle dans la Ligue américaine. McTavish a lui aussi été renvoyé dans les mineures, dans les rangs juniors en Ontario, après une expérience de neuf matchs.

Trois des cinq premiers joueurs repêchés en 2021, Owen Power, Matt Beniers et Kent Johnson, ont rejoint leur club de la LNH après leur saison dans les rangs collégiaux au printemps dernier. Ils seront en principe du match d’ouverture, tout comme Sillinger et McTavish. S’ajouteront au groupe Brandt Clarke à Los Angeles, Dylan Guenther en Arizona et Wyatt Johnston à Dallas.

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