(Gander, Terre-Neuve-et-Labrador) Gary Bettman n’a pas réclamé la tête des dirigeants de Hockey Canada ni suggéré une nouvelle structure, comme l’a fait le premier ministre du Canada, Justin Trudeau. Mais pour un homme qui dit qu’il serait « déplacé » de dicter aux dirigeants « comment mener leurs affaires », il n’a pas exactement tenté d’éteindre le feu.

Bettman s’est adressé aux médias à une heure du match préparatoire entre le Canadien et les Sénateurs, jeudi. Les caméras de télévision n’étaient pas présentes au point de presse, puisqu’il avait lieu à l’heure où plusieurs reporters étaient en ondes. Mais Bettman y a été de longs silences, rendus ici par des points de suspension, lorsqu’il a été interrogé sur la réponse de l’état-major de Hockey Canada.

« Euh… Je pense… que la réponse… de Hockey Canada… a certainement… besoin… de travail. Je… je ne suis pas sûr de comprendre pleinement pourquoi ils répondent de cette façon », a dit le commissaire.

Dans son plus récent rapport annuel, Hockey Canada nomme la LNH parmi ses partenaires. Bettman a précisé qu’il s’agissait de partenariats sur différents dossiers, par exemple le hockey de niveau junior A.

« Nous n’avons pas d’entente avec Hockey Canada en ce moment, a précisé le New-Yorkais. Mais il y a beaucoup de préoccupations sur la façon dont la situation actuelle est gérée. »

Nous ne dirigeons pas Hockey Canada, donc il serait déplacé que je leur dise comment mener leurs affaires. Mais en tant qu’hommes de hockey, nous avons la responsabilité de montrer l’exemple. Comme beaucoup, je suis très déçu de l’état des choses en ce moment.

Gary Bettman, commissaire de la LNH

Le scandale sexuel qui entache Hockey Canada depuis le printemps dernier est revenu au cœur de l’actualité cette semaine avec le témoignage de l’ex-président du C.A., Michael Brind’Amour, ainsi que sa successeure par intérim, Andrea Skinner, devant les membres du Comité permanent du patrimoine canadien.

Fin de l’enquête imminente

Ce sont des allégations de viol collectif, qui serait survenu en marge d’un gala au terme de l’édition 2018 d’Équipe Canada junior, qui ont jeté Hockey Canada dans la tourmente.

Or, plusieurs membres de cette équipe portent aujourd’hui les couleurs d’équipes de la LNH. Le circuit mène donc sa propre enquête afin de déterminer si des joueurs du circuit étaient visés par la poursuite d’origine, qui visaient huit jeunes hommes.

J’attends les conclusions de notre enquête et on me dit qu’elle achève. Mais ça a pris du temps. Évidemment, les allégations sont horribles. Nous devons nous pencher sur ces allégations, et nous le ferons aussitôt que l’enquête sera terminée.

Gary Bettman, commissaire de la LNH

Bettman a refusé de s’avancer sur de possibles sanctions, s’il s’avère que des joueurs du circuit ont bien été mêlés au scandale.

« Laissez-moi lire le rapport. À ce moment, je répondrai de façon appropriée. D’ici là, je ne veux pas que qui que ce soit ait l’impression que nous avons une idée préconçue, dans un sens ou dans l’autre. »

Gary Bettman en vrac

  • Au sujet du match à Gander, une petite ville qui a accueilli 38 avions déroutés lors des attentats du 11-Septembre : « Organiser un match a une grande valeur pour moi, car je suis également un New-Yorkais. Je me suis assuré que ceux qui viennent ici avec moi voient la comédie musicale Come from Away. Moi, je l’ai vue au moins deux fois. Il y a un lien très spécial entre le 11-Septembre et ici. C’est une belle histoire humaine qui montre ce qui arrive quand les gens s’unissent. »
  • Au sujet des conséquences de l’inflation sur les revenus estimés de la LNH : « Je suis assez vieux pour me souvenir de l’époque où un taux hypothécaire à 8 ou 9 % était un bon taux. J’ai même acheté une maison avec un taux de 18 % ! Je suis préoccupé par l’inflation en raison de l’impact sur les gens, mais pour notre part, les affaires vont bien et nous venons de finir une de nos meilleures saisons sur le plan commercial. »
  • Au sujet des réactions mitigées aux publicités sur les chandails : « Historiquement, j’ai été plutôt conservateur sur la question, mais quand on regarde ce qui se passe dans les autres sports en Amérique du Nord, ça semble être une nouvelle réalité. On a eu des défis économiques lors des deux dernières saisons et demie. On pense que ça a été fait de façon correcte et avec goût. La bonne nouvelle, c’est qu’on est très sollicités par nos partenaires d’affaires. Je ne crois pas que ça devrait être une distraction, parce qu’on le fait de la bonne façon. »