Martin St-Louis estime avoir bénéficié de « vraies informations » lundi soir contre la formation régulière des Maple Leafs de Toronto.

À cet égard, les soucis de la direction du Canadien se confirment peu à peu : ses jeunes défenseurs sont encore un peu verts.

Après deux matchs réussis, Justin Barron, le seul défenseur droitier parmi les recrues, a connu un match difficile.

Dès la première séquence, il a perdu une rondelle entre ses patins, l’adversaire s’est échappé et Jonathan Drouin, en repli, a été contraint d’écoper d’une punition pour éviter un but. Les Leafs ont vite ouvert la marque.

On a placé le jeune homme dans des situations favorables depuis le début du camp d’entraînement, généralement à la droite du vétéran Mike Matheson. Martin St-Louis l’a sorti de sa zone de confort lundi, en le jumelant à une autre recrue, le colosse Arber Xhekaj.

Barron, 20 ans seulement, a encore de la difficulté à soutenir le rythme quand la cadence augmente, surtout sur le plan de la vitesse de réaction et de la prise de décision avec la rondelle. Xhekaj a un peu mieux fait, mais ses performances, comme celles de Barron, demeurent inégales.

Après avoir passé le gaucher Jordan Harris en audition du côté droit, on a placé Otto Leskinen, un gaucher lui aussi, dans cette position, contre Toronto. Leskinen pourrait constituer une solution à court terme si Barron ne progresse pas.

St-Louis a d’ailleurs vanté les mérites de ce défenseur finlandais de 25 ans après la rencontre, sans pour autant recevoir de question directe à propos de lui. Un confrère lui a seulement demandé qui, parmi les plus jeunes défenseurs, l’avait impressionné lors de ce match.

« Un gars dont on ne parle pas beaucoup, c’est Leskinen. Il est très calme sur la patinoire. Il n’avait pas une tâche facile contre le trio de Matthews. Il m’intrigue beaucoup. »

Jamais repêché, Leskinen en est à sa deuxième expérience avec l’organisation. Il a joué pour le Rocket de Laval entre 2019 et 2021, et mérité six matchs dans la LNH, avant de rentrer en Finlande l’hiver dernier.

Le Canadien est en reconstruction et n’ira pas lancer un jeune défenseur dans la gueule du loup. Si le jeu de Barron n’est pas plus convaincant lors du prochain match préparatoire, s’il en obtient un, on préférera le voir gagner en confiance dans la Ligue américaine qu’en arracher dans la LNH.

Le portrait n’est donc toujours pas clair en défense, du moins à l’extérieur de l’organisation. Contrairement aux jeunes en lutte pour un poste, Kaiden Guhle, 20 ans, joue avec l’aplomb d’un vétéran. Il devrait entamer la saison à la gauche de David Savard. Leskinen obtiendra sans doute une autre occasion de prouver sa valeur dans un rôle de premier plan.

Chris Wideman sera le défenseur droitier de la troisième paire. Qui jouera à sa gauche, en attendant le retour éventuel de Joel Edmundson, qui lui poussera un défenseur du top quatre au sein du dernier duo lorsqu’il sera en santé ? Xhekaj ? Jordan Harris ? Cory Schuneman ?

Xhekaj aura une chance mardi de cimenter son statut au sein de cette paire puisqu’il retrouvera Wideman pour une deuxième fois en trois soirs.

On retourne Jordan Harris à la droite, avec Schuneman, dans une ultime tentative (sans doute) de voir s’il peut surpasser Barron et Leskinen. Guhle sera avec son partenaire régulier depuis le début du camp, David Savard.

Il ne faudrait pas se surprendre non plus si le DG Kent Hughes faisait l’acquisition d’un vétéran au rabais pour dépanner son entraîneur, et ainsi combler un trou à cette position. Le CH est à une blessure à cette position de mettre un jeune de trop dans une position vulnérable.

On prône la patience depuis le début de l’été. Il en faudra. Le Canadien est en reconstruction. Et comme tout club en reconstruction, il demeure très fragile. Surtout en défense.

Non seulement il y a très peu de joueurs d’expérience à cette position, mais on demandera à des vétérans d’accomplir des tâches qu’ils n’ont jamais tenues auparavant. Mike Matheson épate depuis le camp d’entraînement, mais pourra-t-il tenir le rythme dans un numéro un tout l’hiver ? David Savard, un numéro quatre ou cinq en principe au sein d’une bonne formation, sera un numéro deux à Montréal.

Patience, donc. Il y aura plusieurs soirées difficiles comme celles de lundi. Mais de jolis buts ici et là d’un Caufield, Suzuki, Slafkovsky, des passes lumineuses de Dach, pour mettre un baume sur une autre défaite, et nous permettre de rêver à des lendemains plus joyeux.

Juraj Slafkovsky sort de sa coquille

PHOTO DAVID KIROUAC, USA TODAY SPORTS

Juraj Slafkovsky

Le Canadien de Montréal fera une place à Juraj Slafkovsky dans sa formation s’il offre des performances convaincantes d’ici la fin des matchs préparatoires. Ce fut le cas lundi. En un peu plus de 16 minutes de jeu, Slafkovsky a obtenu quatre tirs au but, plusieurs belles chances de marquer et mérité une passe sur le seul but du match, celui de Jonathan Drouin. Avec Kirby Dach, de loin l’attaquant le plus utilisé de son équipe, presque quatre minutes de plus que tous les autres, Slafkovsky a été le meilleur de son club. Sur le but de Drouin, le premier choix au total en 2022 a récupéré une rondelle près de la bande et percé au filet adverse. « Le centre de la glace, c’est premium, a commenté l’entraîneur Martin St-Louis. Des fois ils te le donnent et c’est facile ; parfois, ils ne te le donnent pas, mais les bons joueurs sont capables de le prendre quand même. C’est un art d’être capable de le faire. Si tu as des joueurs qui sont capables de prendre le centre, il y a souvent de bonnes choses qui vont arriver. Je sais qu’avec son poids et ses atouts, il est capable de faire ça. »

Slafkovsky jouera à la droite de Nick Suzuki et Cole Caufield mardi soir contre les Sénateurs. Une combinaison qui ne manquera pas d’exciter plusieurs fans du CH.

À ne pas manquer

1- Simon-Olivier Lorange fait de Juraj Slafkovsky le point central de son analyse du match de lundi.

2- Un livre sur la vie de l’ancien capitaine du Canadien, Émile Butch Bouchard vient d’être écrit. Guillaume Lefrançois a rencontré son auteur.

3- À 35 ans, Karen Paquin veut laisser sa marque à la Coupe du monde féminine de rugby. Un texte de Nicholas Richard.