La dernière fois que Mike Matheson a passé plus de 25 minutes sur la glace le temps d’un match, c’était… il y a presque un an.

En fait, et plus précisément, c’était en novembre 2021, alors qu’il était membre des Penguins de Pittsburgh. Passer autant de temps sur la glace, ce n’est pas dans ses habitudes, lui qui avait une moyenne de 18 min 48 s de temps de jeu en 74 rencontres la saison dernière. Mais c’est ce qu’il a fait au Centre Bell lundi soir.

On se comprend : passer autant de temps sur la glace dans le cadre d’un match préparatoire, ça ne signifie pas grand-chose dans le grand ordre des choses. Mais cela signifie quand même ceci : à Montréal, avec le Canadien, Mike Matheson devra camper un rôle différent.

Un rôle plus important, surtout.

« C’est certain que tout ça va être nouveau pour moi », a convenu le défenseur québécois après le match de lundi soir face aux Devils du New Jersey.

« Quand j’ai été échangé par les Penguins au Canadien [en juillet, en retour de Jeff Petry et Ryan Poehling], j’ai jeté un coup d’œil à la formation du Canadien. En regardant les noms des joueurs défiler et en voyant les dates de naissance, j’ai vu passer des 2001 et même des 2004, comme [Juraj] Slafkovsky ! Je dois dire que sur le coup, j’ai commencé à me trouver un peu vieux… »

Grand frère

Vieux à 28 ans, ça aussi, ce sera tout nouveau pour lui.

En sept ans de carrière dans la LNH, à Pittsburgh pendant deux saisons et précédemment dans l’organisation des Panthers de la Floride pendant cinq saisons, Matheson n’a jamais eu à tenir le rôle du grand frère ou du meneur d’une quelconque façon. On ne s’attendait pas à ça de lui, sans doute parce qu’on jugeait que ce n’était pas nécessaire.

Dans le vestiaire du Centre Bell, c’est, évidemment, une autre réalité. Matheson, de son casier juste à la droite de la porte principale, peut apercevoir les deux seuls vétérans de cette défense, David Savard et Chris Wideman. Ensemble, ces deux hommes ont disputé un total de 126 matchs dans le maillot du Canadien.

Voilà pourquoi Mike Matheson devra assumer un rôle de meneur bien assez vite.

« Évidemment, ce n’était pas comme ça à Pittsburgh, admet-il sans hésiter. En arrivant là-bas, il y avait des gars comme Kris Letang et Brian Dumoulin qui étaient déjà bien présents en défense. Alors c’est sûr que ce n’est pas la même chose si on compare avec la situation ici. J’espère pouvoir donner un bon coup de pouce en défense tout en étant capable de prendre ces responsabilités-là au chapitre du leadership. C’est à moi de le faire et de saisir l’occasion.

« Mais ça ne va pas changer qui je suis non plus en tant que joueur, et je ne vais pas changer mon style de jeu. C’est important d’aider les plus jeunes, mais je dois le faire tout en m’assurant de conserver ma propre identité. »

Il faut insister, encore une fois, sur l’importance de ne pas partir en peur à la suite de 60 minutes préparatoires, mais à tout le moins, Mike Matheson a étalé lundi soir des qualités qui permettent de croire qu’il pourrait s’avérer une belle surprise cette saison dans le camp montréalais.

De toute évidence, son coup de patin est de premier plan. Il est très impliqué dans le jeu, il dirige bien la circulation. Il est un meneur sur la glace et il a été très bon.

Martin St-Louis, entraîneur-chef du Canadien

Aussi, il se trouve que cet ancien choix de premier tour ne déteste pas offrir quelques bons coups d’épaulette, ce qui laisse croire qu’il est capable de faire aussi dans la robustesse.

Ce qui tombe bien, parce que ça aussi, le Canadien en aura sans doute bien besoin cette saison.

« Sans aucun doute, le jeu physique, c’est un élément important dans l’éventail d’un défenseur, a convenu Matheson. Je pense qu’on va me demander de jouer un peu plus de cette manière-là ici. Ça me va sans aucun problème… »