Dans les beaux gestes d’esprit sportif, il faudra retenir ce que Tomas Tatar a fait pour son compatriote Juraj Slafkovsky, lundi soir, dans ce qui était le tout premier match préparatoire de Slafkovsky dans la Ligue nationale.

À la mise au jeu initiale, les deux Slovaques étaient accotés, épaule à épaule, l’ailier droit Slafkovsky sur l’ailier gauche Tatar. Dans ce genre de situation, on va voir deux joueurs jouer du coude, mais pas dans ce cas-ci.

« On a parlé. On ne blaguait pas non plus, mais j’essayais juste de le calmer », a dit Tatar, rencontré dans le vestiaire des Devils du New Jersey, après leur victoire de 2-1 contre le Canadien.

Les interactions ont été nombreuses entre les deux. Pendant l’échauffement, Tatar est allé cogner son poing sur celui de son compatriote en guise d’encouragement. Puis, en fin de match, les deux attaquants et Filip Mesar, un autre espoir slovaque du Tricolore, ont discuté sur la patinoire.

Ce n’était qu’un match préparatoire, et Tatar souhaitait surtout que ça se passe bien pour ses deux compatriotes.

« Je suis très fier des deux. Je les connais les deux. J’ai joué avec Juraj au Championnat du monde. Je voulais les préparer pour la LNH. J’espère qu’ils vont aimer ça, ce sont de bons jeunes. »

Tatar connaît Slafkovsky pour avoir porté les couleurs de l’équipe nationale avec lui, mais c’était la première fois qu’il l’affrontait. Mais le contexte n’était pas banal, en ce soir de première.

« Il est calme, il comprend ce que c’est d’être un premier choix, estime Tatar. Il doit mettre ça de côté et jouer selon son style. Il est talentueux, fort. Ce n’est pas facile de venir en Amérique du Nord et d’apprivoiser un nouveau style, mais je pense qu’il va apprendre rapidement. »

Pour Mesar aussi

Slafkovsky a joué 17 minutes dans ce match, contre 13 min 28 s pour Mesar. En temps normal, ce dernier serait scruté de plus près, puisqu’il est tout de même un choix de 1er tour (repêché au 26e rang). Mais dans le contexte, il passe un peu plus inaperçu.

« Je comprends que Juraj est le premier choix, donc tout le monde parle de lui, mais n’oubliez pas Filip, a prévenu Tatar. C’est également un bon joueur, très efficace dans les trois zones. Il peut être très utile. C’est un bon jeune. Je l’ai rencontré quelques fois cet été.

« Il aurait pu venir au Championnat du monde avec nous, mais il s’est blessé en séries dans la ligue slovaque. Sinon, je suis sûr qu’il aurait été là. Ç’aurait été bien de jouer avec lui, mais je suis sûr que je vais le revoir dans l’équipe nationale. »

Mesar a lui-même dit cette semaine qu’il se voyait à deux ans de la LNH. Il aura donc la chance de se développer loin des projecteurs, que ce soit à Laval, à Kitchener ou dans une ligue européenne. Mais Slafkovsky, lui, sera surveillé de près. Le conseil de Tatar ?

« Il avait le même type de pression en Slovaquie, a rappelé l’ancien du Canadien. Il y avait aussi beaucoup de médias autour de lui. Ça vient avec le statut de numéro 1. Si j’étais lui, je ne m’arrêterais pas trop à ça. Je suis sûr que les gens vont l’aimer. Il y a parfois de la critique, mais tu dois te concentrer sur le positif. Je suis sûr qu’avec sa personnalité et son attitude, les gens vont l’aimer. »