C’est mardi matin, au Casino de Montréal, qu’a été baptisée la nouvelle équipe montréalaise de la Premier Hockey Federation (PHF). La Force a officiellement vu le jour et même si elle sera établie dans la métropole, elle jouera ses matchs à domicile dans sept villes de la province.

Kevin Raphaël, président de l’équipe, Reagan Carey, commissaire de la ligue, et Danièle Sauvageau, présidente et directrice du Centre sportif 21.02, étaient présents lors du lancement d’une nouvelle ère dans le monde du hockey féminin nord-américain.

« On avait deux mois pour bâtir une équipe professionnelle à partir d’une page blanche », a précisé Raphaël.

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Kevin Raphaël, président de la Force de Montréal

Le nom a été réfléchi et s’inscrit dans un but qui dépasse le cadre du hockey.

« On ne voulait pas être un animal, on n’est pas des pandas, a souligné Raphaël, à la blague, en conférence de presse. On voulait s’assurer d’être quelque chose d’intangible et qui résonne chez beaucoup de gens. Une force, c’est intérieur et aussi extérieur. »

Notre équipe, c’est une force sur la patinoire et dans la communauté. Le nom veut dire beaucoup de choses, et c’est notre équipe.

Kevin Raphaël, président de la Force de Montréal

En plus de dévoiler le nom, le président de l’équipe a aussi présenté avec fierté le logo et les uniformes de la septième formation de la PHF. Un gros « F » dominera les trois uniformes. À la base de la lettre, on retrouve une demi-fleur de lys pour faire allusion à la nature québécoise de la formation. Jusqu’à maintenant, 75 % des joueuses sont issues de la Belle Province.

Pour rappeler les Maroons de Montréal, l’une des premières équipes de hockey professionnel à Montréal, le bordeaux est l’une des couleurs dominantes de cette nouvelle franchise. Jade Downie-Landry, Ann-Sophie Bettez et Brigitte Laganière se sont présentées sur la scène avec les trois uniformes. Un bordeaux à rayures blanches, un noir à rayures bordeaux et un blanc à rayures bordeaux.

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Jade Downie-Landry, Ann-Sophie Bettez et Brigitte Laganière

Une tournée québécoise

En plus de jouer au Centre 21.02 de Verdun, l’équipe disputera plusieurs matchs à domicile dans différentes villes du Québec. Les villes de Gatineau, Québec, Rimouski, Rivière-du-Loup, Saint-Jérôme et Sept-Îles accueilleront toutes deux matchs de la Force.

Évidemment, les joueuses vont beaucoup voyager, mais « ce sont des sacrifices qu’on est prêtes à faire pour faire découvrir le hockey professionnel féminin à des gens des régions qui n’ont pas nécessairement les moyens ou l’occasion de venir à Montréal », a souligné Bettez.

Ça permettra aux joueuses de promouvoir leur sport aux quatre coins de la province, et cette tournée permettra aux partisans et aux joueuses des ligues civiles et collégiales de voir à l’œuvre certaines des meilleures joueuses au monde.

D’ailleurs, l’intérêt n’est pas que provincial, il est international, comme l’a noté Raphaël. « Le 12 juillet, lorsqu’on a annoncé le projet, j’ai reçu 200 curriculums vitæ dans ma boîte de courriels. Des filles de la Finlande, de la Hongrie et de la Suède, prêtes à débarquer à Montréal, parce qu’elles savent que Montréal est la plaque tournante du hockey. »

Terminé, le bénévolat

Munie d’une masse salariale, la PHF permettra aux joueuses de toucher un salaire, ce qui est nouveau pour une tonne d’athlètes de la Force. Auparavant, elles jouaient bénévolement. Aujourd’hui, elles peuvent dire qu’elles gagneront leur vie grâce au hockey et c’est ce qui distingue cette ligue de toutes les autres.

« J’étais tannée de jouer professionnellement et bénévolement. Pour la première fois, on a signé des contrats professionnels », a expliqué Bettez.

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Ann-Sophie Bettez

« Enfin, le hockey professionnel ne sera pas joué seulement au masculin », a ajouté Sauvageau.

La Force permettra aussi de faire le pont entre les rangs universitaires et l’équipe nationale, par exemple. Avant l’arrivée de la Force, les occasions étaient très rares et bien des joueuses étaient confrontées à un mur. Désormais, il existe une occasion en or pour ces joueuses de continuer à montrer toute l’étendue de leur talent, tout en touchant un bon salaire.

Sauvageau a donné un exemple frappant pour justifier son point de vue : « C’est comme avoir la Ligue de hockey junior majeur du Québec et la Ligue nationale de hockey, mais rien entre les deux. »

Elle croit qu’il faut donner à ces athlètes des occasions non seulement pour réaliser leur rêve, mais pour vivre de leur passion, et c’est ce que fera la Force de Montréal.

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Danièle Sauvageau, présidente et directrice du Centre sportif 21.02

La classe politique réagit

Cette nouvelle a emballé deux politiciennes qui ont affiché leur contentement, lors de leurs points de presse respectifs.

D’abord, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a indiqué qu’elle était heureuse de voir cette nouvelle franchise dans la métropole. « Je souhaite bon succès à nos athlètes, qui nous représenteront dans la seule ligue professionnelle de hockey féminin en Amérique du Nord. »

Ensuite, la ministre responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest, a souligné qu’« il s’agit d’une excellente nouvelle pour le hockey féminin. La création de cette équipe va dans le sens des efforts qu’a faits le gouvernement de la CAQ dans les quatre dernières années pour le développement de ce sport. C’est un premier pas pour que les joueuses féminines au Québec aient l’occasion de se mettre en valeur et d’être considérées au même titre que leurs collègues masculins ».