Connor Bedard a encore fait parler de lui, lundi soir au Championnat mondial junior à Edmonton, lors du dernier match du tour préliminaire du Canada, contre la Finlande.

Pour ses deux autres points, dont un but superbe sur un tir foudroyant pour porter l’avance canadienne à trois buts en fin de première période, mais aussi pour sa faible utilisation par l’entraîneur Dave Cameron.

Après une première période remplie de succès offensivement, on ne l’a presque plus revu sur la glace dans les deux derniers engagements, ce qui n’a pas manqué de soulever l’ire de certains observateurs.

Mais les vedettes, les jeunes et les plus âgées, ont ce don de fasciner, de retenir l’attention. Bedard, probable premier choix lors du repêchage de la LNH en 2023, a porté son total de points à sept en seulement quatre matchs depuis le début du tournoi, au quatrième rang des compteurs de la compétition, dans une victoire de 6-3 contre les Finlandais.

Ses neuf maigres minutes d’utilisation s’expliquent par le fait que son travail en défense est encore à peaufiner, qu’il est plus chétif que ses adversaires et qu’en conséquence, sa présence est moins essentielle quand on détient l’avance dans la rencontre. On oublie néanmoins qu’il vient d’avoir 17 ans.

Les nombreuses pénalités décernées au Canada en troisième période, trois mineures et une majeure de cinq minutes, ont permis à la Finlande de s’approcher à deux buts d’écart à la suite de plus de huit minutes en supériorité numérique. Elles permettent aussi de comprendre un peu mieux pourquoi le jeune homme a fait une seule présence, de 30 secondes, dans cet engagement ultime.

« J’y suis allé avec mes meilleurs ce soir », s’est défendu Dave Cameron après la rencontre.

Le talent est indéniable chez ce jeune homme, et il grandira au fil des mois, des années, mais pour l’instant, ça reste des flashs. D’extraordinaires flashs, mais des flashs.

Plus vieux de deux ans et sept mois, plus mature, plus costaud, son centre Mason McTavish a encore été transcendant, avec trois autres points, pour un total de 13 en 4 rencontres, et une efficacité épatante dans toutes les facettes du jeu.

PHOTO JASON FRANSON, LA PRESSE CANADIENNE

Mason McTavish (23) et Dylan Garand (31)

Il n’avait pas de mots pour commenter le but de son jeune partenaire de trio. « Il est seulement… Je ne sais pas. C’est un joueur d’élite. Son tir est dément. Il n’a même pas besoin de tant de puissance. Je l’ai vu se démarquer, je lui ai donné la rondelle. J’étais fatigué après une longue présence, il a gagné en vitesse et tiré. C’était impressionnant. »

Voyez le but de Connor Bedard (en anglais)

L’entraîneur Cameron, ou est-ce un de ses adjoints, a eu l’idée de réunir les deux meilleurs compteurs de la LHJMQ, l’espoir du Canadien Joshua Roy et le costaud William Dufour, avec le centre Ridly Greig, 20 ans, un choix de fin de premier tour des Sénateurs d’Ottawa, pour affronter le meilleur trio finlandais.

Roy, qui n’en finit plus d’accumuler les expériences enrichissantes, a montré qu’il pouvait bien se débrouiller dans un tel rôle, même si Greig constituait la locomotive de ce trio.

Avec une aide lundi, Roy a désormais six points depuis le début du tournoi, à un point de Bedard et du deuxième rang de l’équipe canadienne.

La Finlande comptait des joueurs intéressants à l’attaque comme Joakim Kemell, Aatu Raty, Roni Hirvonen, mais le Canada a compris qu’ils préféraient jouer en périphérie. On a bloqué le centre en y plaçant tous ses joueurs pour limiter la menace adverse.

L’un de ces joueurs finlandais, Brad Lambert, que les Jets de Winnipeg ont osé repêcher à la fin du premier tour cet été malgré une stagnation évidente, a connu un autre match difficile. Il revendique un point dans ce tournoi et n’a pas été utilisé en supériorité numérique par son entraîneur en troisième période, même s’il constituait une tête d’affiche de la Finlande en début de compétition.

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Joakim Kemell a marqué un but en troisième période.

« Les nombreuses supériorités numériques en troisième nous ont aidés », a admis Kemell, repêché au premier tour par les Predators de Nashville cet été, qui a obtenu un but et une aide dans ce match. « Mais [les Canadiens] ont été très efficaces en infériorité numérique. Ils ont bloqué des tirs, ils étaient agressifs, et nous n’avons pas placé assez de rondelles au filet. »

Le Canada affrontera la Suisse en quarts de finale mercredi. Ça ne devrait pas lui causer beaucoup d’ennuis.