Le monde du hockey ne prend jamais vraiment de vacances, et malgré un ralentissement évident du cycle des nouvelles dans la LNH, le marché des joueurs autonomes demeure actif. De bons patineurs, certains même très bons, sont encore disponibles. État des lieux, à l’approche du mois d’août.

Nazem Kadri

Nazem Kadri a été un acteur majeur dans les succès de l’Avalanche du Colorado au cours de la dernière année, autant en saison qu’en séries éliminatoires. Les équipes qui s’intéressent à lui doivent toutefois se poser une question délicate : si un attaquant qui récolte avec régularité de 50 à 55 points depuis le début de sa carrière signe soudainement une performance de 87 points en 71 matchs à 31 ans, s’agit-il de la nouvelle norme ou d’une parenthèse ? La réponse à cette question est primordiale et pourrait coûter cher à Kadri si personne n’est prêt à parier 8 millions sur lui. Selon le site The Athletic, les Islanders de New York auraient démontré de l’intérêt à son égard.

John Klingberg

PHOTO GERRY THOMAS, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

John Klingberg

Cela fait pratiquement deux ans qu’on parle du moment où John Klingberg atteindrait l’autonomie complète. Des défenseurs droitiers qui produisent au rythme de 56 points par tranche de 82 matchs, il n’y en a pas des tonnes. Et comme il représentait une véritable aubaine pour les Stars de Dallas, il semblait évident que la célébration de son prochain contrat ressemblerait à un vidéoclip de Lil Wayne. Or, deux semaines après l’ouverture du marché, le Suédois est toujours en attente. Ses demandes sont-elles démesurées ? Ou les équipes sont-elles tièdes à l’idée d’embaucher à fort prix un défenseur qui fêtera ses 30 ans à la mi-août ? À plus forte raison un joueur qui cumule un différentiel de - 53 depuis trois ans, et ce, alors qu’il évoluait pourtant pour l’un des clubs les plus défensifs du circuit ? Dossier à suivre.

Phil Kessel

On finit par ne plus penser à lui, mais Phil Kessel, nouvel homme de fer de la LNH, est libre comme l’air. Quelle valeur l’Américain de 34 ans a-t-il encore pour une équipe ? Dur à dire. Il n’est plus que l’ombre du dangereux marqueur qu’il était jadis, mais les 44 mentions d’aide et 52 points qu’il a amassés la saison dernière en Arizona malgré un temps de glace limité laissent croire qu’il peut encore se rendre utile, ne serait-ce qu’en avantage numérique. Ce qui est certain, c’est que la somme liée à son prochain contrat sera à des années-lumière des 8 millions qu’il empoche annuellement depuis 2014-2015.

Paul Stastny

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Paul Stastny

Seulement 10 joueurs de centre âgés de 30 ans ou plus ont amassé 45 points la saison dernière. Paul Stastny fait partie de cette liste. Le fils de Peter produit avec la régularité d’un métronome depuis une décennie. Sur les réseaux sociaux, les partisans de l’Avalanche du Colorado semblent rêver d’un retour à Denver, là où tout a commencé pour lui. Si ce scénario se concrétisait, il s’agirait en effet d’une solution au rabais pour remplacer Nazem Kadri.

Anton Stralman

Hormis John Klingberg, un seul défenseur toujours disponible a joué plus de 20 minutes en moyenne la saison dernière. Anton Stralman n’est plus l’éteignoir qu’il était il y a quelques années à Tampa, mais il n’a pas dit son dernier mot. Il aura tout bientôt 36 ans et est dans une forme exceptionnelle. S’il acceptait un contrat au bas prix, il pourrait constituer une option viable pour le Canadien, qui manque cruellement de profondeur à droite en défense.

Evan Rodrigues

Un autre cas mystérieux. Comment un attaquant de soutien, contributeur timide depuis le début de sa carrière, ajoute-t-il subitement 19 buts et 43 points à sa fiche ? Oui, voilà : en jouant avec Sidney Crosby. Le Torontois de 28 ans, qui goûte déjà à l’autonomie pour la troisième fois, convaincra-t-il une équipe qu’il peut reproduire les mêmes performances sans un joueur étoile à ses côtés ? Ça reste à voir. Sa maigre récolte de 10 points à ses 49 derniers matchs, après un départ canon, ne joue pas en sa faveur.

Zach Aston-Reese

Son nom n’a pas l’étoffe de ceux qui trônent au sommet de cette liste. Or, il mérite pleinement de s’y retrouver. Son rôle est celui d’un joueur de quatrième trio, aucun doute là-dessus. Sa contribution type est d’une quinzaine de points, peut-être un peu plus s’il pouvait enfin disputer les 82 matchs d’une saison. Mais son apport défensif est indéniable. À cinq contre cinq, il fait belle figure dans toutes les catégories. Peu d’attaquants se sont retrouvés sur la glace pour moins de buts de l’adversaire la saison dernière à cinq contre cinq. Il devrait se trouver facilement du boulot d’ici l’automne.

Les non qualifiés

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Ryan Donato

Qu’ont en commun Sonny Milano, Danton Heinen, Ryan Donato, Sam Steel et Daniel Sprong ? Ils ont de 24 à 26 ans. Ils viennent de connaître des saisons très potables. Et ils sont tous à la recherche d’un emploi. Leur équipe respective ne leur a pas déposé d’offre qualificative, si bien qu’ils ont eu accès à l’autonomie complète plus tôt que prévu. Dans les cas de Milano, de Donato et de Heinen, qui avaient droit à l’arbitrage, on se doute que les Ducks d’Anaheim, le Kraken de Seattle et les Penguins de Pittsburgh ont préféré les laisser aller plutôt que de devoir payer cher leurs succès offensifs de la dernière année. Quant à Steel, ex-choix de premier tour des Ducks, on peut se demander si le fait que son nom se retrouve lié au scandale de Hockey Canada en 2018 — sans culpabilité établie, doit-on préciser — nuit à ses chances de signer un contrat.

Et les gardiens ?

Le marché des gardiens de but a explosé avant la mi-juillet et s’est éteint d’un coup. On peut comprendre pourquoi : seulement sept portiers ayant disputé au moins un match la saison dernière dans la LNH sont encore disponibles. Et cela inclut le prolifique Michael McNiven, dont l’expérience s’est limitée à 20 longues minutes en janvier 2022 contre le Wild du Minnesota. Braden Holtby est le nom le plus connu de la courte liste, mais une blessure subie en mars dernier pourrait bien lui faire rater toute la prochaine campagne, voire le pousser à la retraite. Les vieux routiers Andrew Hammond et Jean-François Bérubé pourraient encore signer des contrats d’ici la rentrée. Le cas échéant, ils se destineraient vraisemblablement à la Ligue américaine.