La police de London, en Ontario, a rouvert son enquête sur le viol collectif qui serait survenu en 2018 après un banquet de la fondation de Hockey Canada.

Le corps policier avait d’abord mené une enquête de huit mois qui s’était conclue sans accusation en février 2019. Jeudi, il a été dévoilé que le processus d’enquête serait révisé et, dès vendredi, le chef Steve Williams a écrit dans un communiqué que des « possibilités d’enquête supplémentaires » semblaient possibles. Ce faisant, « l’enquête criminelle a été rouverte afin d’explorer ces possibilités », écrit le dirigeant.

Comme il s’agit désormais d’une enquête en cours, la police ne fournira plus de commentaires avant sa conclusion.

En juin 2018, après une fête arrosée dans un bar de London, en Ontario, huit hockeyeurs auraient agressé sexuellement une jeune femme dans une chambre d’hôtel. L’identité des suspects et de la victime est encore à ce jour inconnue. Les suspects étaient tous des joueurs évoluant dans le hockey junior canadien à l’époque, mais pas nécessairement des membres de l’équipe nationale.

La victime a intenté, en avril dernier, une poursuite civile contre Hockey Canada, les suspects et la Ligue canadienne de hockey. Hockey Canada a rapidement conclu une entente hors cour et se retrouve depuis sous le feu des critiques pour sa gestion de ce dossier. Le Globe and Mail a notamment révélé que l’organisme avait eu régulièrement recours, au cours des années, à un fonds spécial pour dédommager des victimes de violences sexuelles.

On ignore à ce point-ci si la victime fournira son témoignage à la police de London. En entrevue à La Presse, plus tôt cette semaine, des experts confiaient que ce témoignage était quasi essentiel pour que des accusations soient ultimement déposées.

La jeune femme a déjà fait savoir qu’elle participerait à la nouvelle enquête récemment confiée à une firme externe par Hockey Canada – une première enquête indépendante, incomplète, avait été jugée inconcluante en 2020. La LNH enquête elle aussi sur cette histoire, qui implique des joueurs qui évoluent aujourd’hui dans l’une ou l’autre des 32 équipes du circuit.

Très discrets depuis que l’affaire a été révélée au grand jour à la fin du mois de mai, la plupart des joueurs de l’équipe canadienne junior de 2018 ont multiplié, au cours des derniers jours, les sorties sur les réseaux sociaux afin de se distancier de cette affaire.