Il y a parfois des divorces qui deviennent nécessaires, et dans le cas de Jeff Petry et du Canadien, c’était devenu plus que nécessaire.

En premier, parce que le Canadien voulait refiler son contrat à quelqu’un d’autre – il lui reste 3 ans à 6,25 millions de dollars comme impact sur la masse salariale –, et ensuite parce que Petry lui-même ne voulait plus se retrouver aussi loin de sa famille, domiciliée au Michigan.

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D’ailleurs, lors d’une conférence vidéo avec les médias, dimanche après-midi, le nouveau défenseur des Penguins de Pittsburgh a rapidement noté que sa nouvelle équipe patinait à seulement quelques heures de route de la maison.

« Pittsburgh est à quatre heures de notre domicile au Michigan, a-t-il commencé par dire. Alors c’est bien de pouvoir sauter dans la voiture le vendredi soir et de rentrer à la maison à une heure raisonnable.

« Les deux dernières années n’ont été faciles pour personne à cause de la COVID-19, et moi, en jouant à Montréal, ce fut difficile pour les membres de notre famille de voyager au Canada pour venir nous aider avec les enfants. Il y a eu des effets négatifs, mais aussi plusieurs choses que nous avons aimées de notre séjour à Montréal. Mais ce sera bien d’être plus près de la maison maintenant. »

À 34 ans et après presque huit saisons avec le Canadien, Petry va maintenant tenter de se relancer avec un club qu’il estime être dans la bonne direction.

« Au cours des dernières semaines, tout le monde me parlait de Detroit et de Dallas, mais personne ne me parlait de Pittsburgh… Pourtant, quand on regarde ce que les Penguins ont fait dans le passé, quand on regarde leur formation, on réalise que c’est une grande organisation. »

C’est une grande équipe qui veut gagner, et ça paraît. C’est le bout le plus excitant pour moi : me retrouver avec une équipe qui est prête à gagner et qui désire gagner.

Jeff Petry

Ce dernier petit bout de phrase pourrait ressembler à une solide flèche à la tête du Canadien, mais lors de sa quinzaine de minutes à répondre aux questions, Petry n’a jamais paru amer envers son ancienne équipe.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Jeff Petry

Soulagé ? Alors ça, oui, peut-être.

« J’étais à la maison avec deux de mes garçons quand le téléphone a sonné dans une autre pièce… j’ai vu que j’avais raté l’appel du directeur général [Kent Hughes], alors je savais que quelque chose se tramait, et ensuite, quand j’ai parlé à mon agent et que ce fut confirmé, je pense que tout le monde ici était bien heureux.

« Je ne pense pas que la direction du Canadien avait une opinion différente sur mon jeu la saison dernière, et je ne crois pas non plus que mon rôle au sein du club était un problème. J’ai eu mes ennuis sur la glace et aussi à l’extérieur de la glace la saison passée, avec ma situation familiale, et ça a eu un impact sur mon jeu, mais j’ai retrouvé mon rythme en deuxième moitié de saison. J’y ai mis du travail et ce fut pour moi une bonne façon de me préparer pour la saison suivante. Alors je ne pense pas que la direction du club avait une opinion différente à mon sujet. »

C’est donc ce Petry-là que les Penguins vont trouver au moment de l’ouverture de leur camp d’entraînement, en septembre : un défenseur revigoré, qui entend démontrer qu’il est bien meilleur que ce que l’on a vu de lui la saison dernière au Centre Bell.

« L’autre chose, c’est que maintenant, je n’aurai plus à essayer de contrer ces gars-là ! Tout le monde connaît le talent des joueurs des Penguins. On connaît tous le calibre des joueurs qui sont avec cette équipe… ce club a été bâti avec un but en tête, alors c’est excitant pour moi. »

Petry remercie le Canadien sur Instagram

Poehling s’en doutait

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Ryan Poehling

Sans doute que Ryan Poehling n’a pas eu la carrière escomptée avec le Canadien.

Après le premier match que l’on sait face aux Maple Leafs de Toronto, une spectaculaire soirée de trois buts, le joueur de 23 ans n’a pu faire mieux que 10 buts lors de ses 84 rencontres suivantes. Alors la nouvelle de son déménagement à Pittsburgh, en compagnie de Petry, ne l’a pas tant surpris.

« Je ne pensais pas à ce scénario, a-t-il dit dimanche après-midi en conférence vidéo. J’ai adoré Montréal et mes coéquipiers, et ce qui allait arriver allait arriver. Mais je pense que le Canadien cherchait à m’échanger pour passer à autre chose, et le sentiment était mutuel.

« Je souhaite le meilleur au Canadien, mais pour moi, ç’a été plus ardu que prévu là-bas, même si j’ai pu apprendre beaucoup tout en m’améliorant. Pittsburgh sera une belle occasion pour moi, je vais apprendre de ces vétérans, et j’espère que ça va m’aider à devenir le joueur que je veux devenir. »